« Nous resterons très fermes : pour 2007, l’objectif est de 25.000 éloignements. Les étrangers sans papiers n’ont pas vocation à rester en France, mais à être raccompagnés dans leur pays d’origine, de manière volontaire ou contrainte« .
Dans une tribune que publie Le Figaro, le tout nouveau ministre de l’Immigration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, affiche sa fermeté. Et justifie face aux critiques l’existence de son ministère et les objectifs qu’il se fixe : « Lier immigration, intégration et identité n’a rien de honteux. Cacher notre identité à ceux qui souhaitent s’installer en France reviendrait à renier les valeurs qui ont forgé notre histoire« . Avec une volonté affichée de casser les tabous : « Depuis plus de vingt ans, prononcer le mot »immigration » était devenu en France une manifestation d’extrémisme, de xénophobie, voire de racisme. Pourtant, le problème n’était pas l’immigration mais plutôt l’absence d’une politique d’immigration« .
« L’immigration zéro n’est ni possible ni souhaitable »
Dans cette tribune, Brice Hortefeux établit donc en quatre points le programme qu’il compte suivre : « maîtriser les flux migratoires, favoriser l’intégration, promouvoir l’identité française et encourager le codéveloppement« . Et concernant le premier de ces points, il affirme que »la lutte contre l’immigration illégale restera une priorité absolue« . Tout en assurant que « le droit d’asile politique, qui consiste à offrir une protection à des personnes étrangères persécutées, restera pour notre pays une exigence morale« . Surtout, « le dialogue avec les pays d’origine sera renforcé afin de généraliser les accords de gestion concertée des flux migratoires, à l’image de celui que Nicolas Sarkozy avait signé au nom de la France avec le Sénégal« .
Si, assure-t-il, « l’immigration zéro n’est ni possible ni souhaitable« , pour le ministre, « maîtriser l’immigration n’implique pas seulement la réguler, cela signifie aussi la choisir. Aujourd’hui, en France, seulement 7 % des titres de séjour accordés le sont pour des raisons professionnelles. A nous de mieux sélectionner les migrants et d’encourager l’immigration pour raisons professionnelles. Pour cela, nous devons prendre en compte nos besoins économiques et démographiques qui évoluent« . Récusant toute volonté de « pillage des cerveaux » (« nous devons en favoriser la circulation« , nuance-t-il), il cite parmi les secteurs « en demande d’une main-d’oeuvre et de talents d’origine étrangère » : « le bâtiment, l’hôtellerie, la restauration, le travail saisonnier agricole, les services à la personne mais aussi l’activité scientifique« .
Sur le chapitre de l’intégration, il réaffirme que « les valeurs républicaines doivent être respectées de tous ceux qui souhaitent s’installer durablement dans notre pays« . Mais en contrepartie, « l’étranger n’est pas le seul à avoir des devoirs, l’Etat en a aussi envers lui. L’accès au logement, à l’éducation, à la formation et au travail doit être facilité pour permettre à celui qui souhaite s’intégrer de pouvoir le faire« . Sur le chapitre du codéveloppement, le ministre regrette que 80% des « transferts de fonds des migrants en France vers leur pays d’origine » soient « consacrés à la consommation courante« . Il souhaite qu’ils soient « davantage utilisés à des fins d’investissement productif » et met en avant le « compte épargne codéveloppement« afin de »mobiliser l’épargne des migrants présents en France vers des projets d’investissement économique dans leur pays d’origine« .
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