Lagarde et les pétroliers….du réchauffé….

A Bercy, l’engagement des pétroliers sent le réchauffé

GUILLAUME LAUNAY (avec AFP)

QUOTIDIEN : lundi 12 novembre 2007

En septembre 2005, le baril de pétrole crevait le plafond des 60 dollars et Thierry Breton faisait les gros yeux aux pétroliers, obtenant un engagement de modération après les avoir menacés d’une taxe sur leurs profits. Deux ans et deux ministres de l’Economie plus tard, Christine Lagarde a réuni ces mêmes pétroliers à Bercy et obtenu… «un engagement à modérer leur prix de revente» alors que le baril grimpe vers les 100 dollars.

En deux ans, la marge de manœuvre gouvernementale s’est plutôt étroitisée. Samedi, la ministre résumait : «Nous sommes sur un marché où la demande est extrêmement forte, où elle demeurera forte et où, en revanche, l’offre est tendue.» De l’autre côté, les pétroliers assurent que les bénéfices leur sont nécessaires pour assurer l’avenir : «Nous avons besoin de cet argent pour investir», se justifiait hier Christophe de Margerie, directeur général de Total. Bercy est aussi coincé sur la fiscalité : un allégement de la TIPP entrerait en contradiction avec les engagements de réduction des émissions de CO2, et entraînerait une baisse de recettes qui n’est pas de saison.

Prime à la cuve. L’engagement des pétroliers se résume donc à «lisser» les hausses, c’est-à-dire à étaler sur plusieurs semaines les répercussions de la flambée du baril. Les représentants d’hypermarchés (57 % des volumes de carburants vendus) vont un peu plus loin en essayant de «rester le plus proche possible des prix coûtants» selon un représentant du groupe Leclerc. «Au lieu de répercuter la hausse du baril sur le prix à la pompe au bout de quinze jours, les pétroliers le feront au bout de trois à quatre semaines, décrypte François Carlier, de l’UFC-Que choisir. Ça ne sert quasiment à rien puisqu’au final on répercute quand même la hausse. Ce que le gouvernement dit aux automobilistes, c’est débrouillez-vous…»Les foyers chauffés au fioul, eux, ont eu droit à un geste de la part de Bercy : le doublement de la prime à la cuve, qui passera de 75 à 150 euros pour les plus modestes. 475 000 ménages non imposables la percevaient en 2006.

«Prématuré». Et à plus long terme ? «Pour faire baisser les prix à la pompe, il faut faire baisser le prix du baril et ce n’est pas ici que ça va se passer, selon Margerie. Il faut produire plus.» Hier, les ministres saoudiens et koweïtiens du Pétrole déclaraient qu’il était «prématuré» de parler d’une hausse de la production mais que «lorsque l’Opep se réunira, nous étudierons la question». D’ici là, on peut vérifier la réalité des engagements des pétroliers – sur www.prix-carburants.gouv.fr – ou emprunter les transports en commun : la SNCF s’attend à 2 à 3 points de hausse du trafic des TER au printemps. La flambée du baril ne fait pas que des malheureux.

Publié dans : Economie, Politique |le 12 novembre, 2007 |Pas de Commentaires »

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