Lédito d’Eric Decouty……………………………(25/03/2014)
Rupture
EDITORIAL
Il aurait été vain de se réfugier dans le déni ou de minimiser l’ampleur nationale de résultats locaux. La popularité famélique attribuée depuis des mois à François Hollande par tous les instituts de sondage s’est traduite, dimanche, dans les urnes. Car la défaite de la gauche est d’abord celle du président de la République en rupture profonde avec une part de son électorat. Même, dans le fief limousin de François Hollande, le PS est en recul. Jusqu’à Limoges, terre historiquement socialiste, où le FN fait une percée à 17%. Devant la réalité de la carte électorale, le chef de l’Etat se doit de réagir. D’expliquer au peuple de gauche qu’il a entendu son message, qu’il a compris le désarroi d’une part grandissante de la population, qu’il sait encore parler des difficultés du quotidien. Dire aussi clairement qu’il mesure le discrédit de son gouvernement. Mais la marge de manœuvre est étroite. Le cap économique fixé en début d’année a donné une cohérence à la politique gouvernementale. Et, dans l’attente de résultats, la ligne sociale-démocrate ne semble pas être amendable avant plusieurs mois. François Hollande doit donc trouver la mesure du changement en intégrant les contraintes budgétaires et européennes, sans modifier son agenda.
Au-delà des hommes qu’il choisira pour constituer sa prochaine équipe, il lui appartient de retrouver les mots, le discours de gauche qui lui avaient permis de remporter la présidentielle. Trouver aussi la gouvernance claire qui fait défaut depuis deux ans.
Par Éric Decouty
Liberation.fr

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