L’édito de Laurent Joffrin……………..(31/08/2017)

Edito

Code du travail : le paradoxe

Par Laurent Joffrin — 30 août 2017 à 20:46
Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, au Pôle Emploi de Lyon Part-Dieu, le 4 août. Zoom
Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, au Pôle Emploi de Lyon Part-Dieu, le 4 août. Photo Romain Lafabregue. AFP

ÉditoForce ouvrière, donc, ne se joindra pas à la manifestation syndicale contre l’ordonnance modifiant le code du travail. Jean-Claude Mailly, apparemment, garde un mauvais souvenir de son compagnonnage du printemps dernier avec la CGT, défilés à répétition, débordements divers, le tout sans obtenir de résultat, sinon l’affaiblissement du gouvernement Valls. Quoiqu’hostile au projet, la CGC ne défilera pas non plus. Quant à la CFDT, elle reste sur une prudente réserve. Si bien qu’on débouche sur un paradoxe syndicalo-politique : alors que, de l’avis général, la réforme en cours va nettement plus loin que la loi travail du printemps, le front qui se constitue contre Muriel Pénicaud – Solidaires et la CGT – est nettement plus étroit que celui qui avait combattu Myriam El Khomri. Au bout du compte, les syndicats auront été plus durs avec les socialistes qu’avec En marche. Pourtant, le texte présenté ce jeudi, quelle que soit l’habileté de cette ministre-DRH qui a fait ses classes auprès de Martine Aubry, mérite un examen serré. Assouplir, simplifier, pourquoi pas ? Contrairement à ce qu’on dit souvent, le code du travail a déjà été réformé de nombreuses fois. Mais plusieurs dispositions, si elles sont introduites dans le texte final, posent problème : des négociations sans intervention syndicale dans les PME ? Etrange phobie envers les organisations représentatives. Des référendums d’entreprise à l’initiative du seul patronat ? Comme si le rapport de forces entre salariés et direction était toujours équilibré. Un périmètre purement national pour apprécier les difficultés d’une filiale de multinationale ? Est-on vraiment sûr qu’on n’en profitera pas pour asphyxier volontairement un site dont on veut se débarrasser ? Tous ces points, en tout cas, étaient qualifiés de «lignes rouges» il y a six mois. Rouges ou non, voilà des lignes qui bougent étrangement.

Laurent Joffrin

Liberation.fr
Publié dans : Droit de l'homme |le 31 août, 2017 |Pas de Commentaires »

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