Immigration……………….(06/11/2019)

Annoncées au printemps, présentées à l’automne, adoptées pour certaines avant la fin de l’année : l’exécutif dévoilera officiellement, ce mercredi, une série d’initiatives visant à réduire le nombre de demandes d’asile et à favoriser l’immigration professionnelle par la voie des quotas. Un comité interministériel présidé par Edouard Philippe doit entériner dans la matinée ce plan de vingt mesures, toutefois communiquées dès lundi soir à plusieurs parlementaires de la majorité, convoqués à Matignon. Instauration de quotas professionnels, restriction de l’accès des demandeurs d’asile à la couverture maladie, «redéploiement» de l’aide publique au développement figurent parmi les principales décisions du gouvernement, dont certaines modalités doivent encore être détaillées.

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Furieux débat

«Affronter sans fausse pudeur» les défis de la «pression migratoire» : posés en juin par Edouard Philippe, l’objectif a donné lieu, à la rentrée, à un furieux débat autour et à l’intérieur de la majorité. Nourrissant le procès en droitisation d’un exécutif qui se juge, lui, fort légitime à combler les «failles» du système d’accueil. «Quand j’arrive en 2017, les chiffres sont épouvantables sur l’efficacité des politiques de retour», s’est récemment désolé Emmanuel Macron dans un entretien au très droitier magazine Valeurs actuelles, choix qui, jusque dans son camp, a entretenu les interrogations. Ces nouvelles mesures sont loin de répondre aux objectifs du gouvernement. «En France, on est presque au maximum de ce qu’on peut faire, jugeait, à la rentrée, un député de la majorité. Les réponses sont à chercher au niveau européen», dans une réforme de l’espace Schengen et des procédures dites «Dublin». A l’échelle nationale, le Conseil d’Etat planche depuis l’été, et jusqu’en mars 2020, sur une réforme du traitement des demandes d’asile, que le Premier ministre souhaite simplifier et accélérer. Soutenue par les chefs du parti et du groupe LREM à l’Assemblée, Stanislas Guerini et Gilles Le Gendre, l’installation au gouvernement d’un haut commissaire à l’immigration est écartée dans l’immédiat. Déjà flanqué du secrétaire d’Etat Laurent Nuñez, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, se serait démené pour empêcher ce nouvel empiétement sur ses compétences.

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Mardi, la future création de quotas professionnels, censés pourvoir les secteurs économiques en mal de main-d’œuvre, faisait recette à droite, où le secrétaire général de Les Républicains, Aurélien Pradié, a salué cette «idée que nous défendons depuis de nombreuses années». Même l’eurodéputé EE-LV Yannick Jadot y a vu un principe intéressant, car susceptible de «montrer que l’immigration est aussi une chance pour notre pays». Mais le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé l’idée «choquante» et sans «intérêt». Au gouvernement, on se dit «surpris» par la réaction du patron de la CFDT, mais on s’interdit tout commentaire officiel. «Sur ce sujet, il participe à la surenchère verbale, c’est regrettable», confie toutefois un conseiller ministériel.

Tentative de diversion

A gauche, beaucoup dénoncent un débat nauséabond, entretenu pour des raisons électorales. Matignon se désole de ces accusations : «Quand on parle d’immigration, on nous accuse de faire grossir le RN ; quand on n’en parle pas, on nous fait le même procès.» Les mesures présentées ce mercredi par Edouard Philippe sont jugées «équilibrées» à Matignon : «On préserve l’AME, on augmente le flux de l’immigration professionnelle, tout le contraire de ce que prône la droite.» De fait, le vice-président de LR, Guillaume Peltier, pointait mardi les insuffisances d’une politique qui ne dit «rien sur la réforme de l’AME, rien sur l’expulsion des clandestins et des déboutés du droit d’asile».

 

Unepolitique équilibrée ? Ils sont quelques-uns, même dans la majorité, à ne pas s’en laisser convaincre. Et à soupçonner de tentative de diversion un gouvernement confronté à de multiples foyers sociaux, soucieux de capter l’électorat droitier à l’approche d’élections locales, et suspecté de préparer son face-à-face dans les urnes avec le RN. L’empressement à traiter le sujet migratoire interroge la députée LREM Claire Pitollat : «On est dans une précipitation qui n’est pas satisfaisante. En août, on nous annonçait une période de concertation avec le gouvernement. Il y a eu un débat imprécis à l’Assemblée le 7 octobre, puis on nous a annoncé il y a deux semaines que les annonces seraient faites le 4 novembre, et examinées aussitôt après dans l’hémicycle. Sur la forme, on ne peut pas se satisfaire de cela.» 

Alain Auffray Dominique Albertini

Liberation.fr

Publié dans : MIGRANTS |le 6 novembre, 2019 |Pas de Commentaires »

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