Archive pour la catégorie 'ACTUALITES'

Privatisation………………..(07/11/2019)

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Quatre questions sur la privatisation et l’entrée en Bourse de la Française des jeux
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Publié dans:ACTUALITES |on 7 novembre, 2019 |Pas de commentaires »

Terrorisme……………………..(29/10/2019)

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RECIT. Comment s’est déroulée l’opération américaine qui a entraîné la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique
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La lettre de Laurent Joffrin…………(25/10/2019)

Libération 25 octobre 2019
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

La gauche des peuples

La gauche disparaît ? En France peut-être, tant le duo formé par macronisme et lepénisme tend à occuper la scène publique, en l’absence d’une alternative crédible dans le camp divisé de la justice sociale. Dans beaucoup de pays, les organisations progressistes traditionnelles ont décliné, voire sont marginalisées. Mais un peu partout sur la planète, une gauche des peuples prend le relais des appareils défaillants. Quoique disparates, issus de situations très différentes, plus de dix mouvements populaires agitent les nations, au même moment, sur plusieurs continents. Que demandent-ils ? Plus de démocratie, plus de justice sociale. Autrement dit des thèmes qui composent le patrimoine le plus classique de la gauche sous toutes les latitudes.

Au Chili, des manifestants nombreux et déterminés rejettent le libéralisme économique outrageusement inégalitaire mis en œuvre depuis des décennies.

En Bolivie, les protestations portent sur le fonctionnement de la démocratie, confisquée aux yeux des manifestants par le président Morales, qu’on accuse de tricherie électorale.

En Equateur, on met en cause une classe politique gangrenée par la corruption et la tentation autoritaire.

A Hongkong, on défile sans relâche pour dénoncer l’inféodation du gouvernement à la dictature chinoise, tout en stigmatisant les inégalités sociales excessives qui sévissent dans l’archipel.

Au Liban, la population récuse la classe dirigeante et la rébellion s’étend jusqu’à la contestation du pouvoir omniprésent du Hezbollah.

En Algérie, le mouvement de protestation contre un régime brutal, corrompu et néanmoins inamovible ne faiblit pas.

En Egypte, l’opposition au gouvernement, quoiqu’en phase d’accalmie, reste virulente.

En Irak, une partie du peuple se rebelle contre des dirigeants également corrompus et accusés de laisser la part trop belle à l’influence iranienne.

En Guinée, les manifestants mettent en cause la «présidence à vie» d’Alpha Condé et réclament plus de démocratie.

Etc.

Sociologues, journalistes, analystes divers mettront en exergue les différences entre tous ces mouvements. Il n’empêche : un hasard – qui n’en est pas vraiment un – fait que dans dix pays, simultanément, une partie de la population s’insurge contre le manque de démocratie et contre des inégalités béantes. Tous ces protestataires demandent de nouvelles formes démocratiques, des nouveaux dirigeants élus régulièrement, et une plus grande redistribution des richesses. Tous ont deux ennemis : la malgouvernance, le libéralisme sans frein.

Les grands esprits du haut de leur implacable lucidité diront ensuite, en ces temps de nationalisme, de démagogie populiste et de réaction identitaire, que les valeurs de liberté et de progrès social n’intéressent plus personne…

LAURENT JOFFRIN
 
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La lettre de Laurent Joffrin……………(24/10/2019)

Libération 24 octobre 2019
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Vladimir Trump

Il y avait une erreur dans le slogan de Trump, «Make America Great Again». Il fallait lire : «Make Russia Great Again». En effet, tout se passe comme si le vrai but du milliardaire n’était pas de renforcer son propre pays, mais d’aider celui que gouverne son ami Vladimir Poutine.

L’affaire du nord de la Syrie l’illustre à merveille. Elle se divise en deux périodes : l’avant-tweet et l’après-tweet. Avant que Trump, d’une phrase jetée sur les réseaux, ne largue ses alliés kurdes sans cérémonie, les mille soldats américains présents dans la zone, coordonnés aux forces kurdes, pouvaient maintenir à distance les appétits des parties prenantes, tandis qu’on négociait un compromis qui rassure la Turquie et garantisse la sécurité des Kurdes.

Depuis que Trump, dans une foudroyante inspiration, a donné son feu vert à Erdogan, les Turcs ont avancé par le nord et les Syriens par le sud. Les Kurdes ont cherché en panique un accord avec Assad et c’est désormais la Russie qui est maîtresse du jeu, concluant un «deal» avec Erdogan et permettant à son allié de Damas de réoccuper les territoires perdus. Poutine épaule ses alliés ; Trump livre les siens.

Sans le savoir, ou en le sachant, le président américain s’est fait l’agent du Kremlin, qui empoche avec un large sourire le magot offert par la Maison Blanche. La Russie gagne beaucoup au retrait de l’US Army et les Etats-Unis, rien. Trump démontre surtout qu’on risque gros à compter sur son administration et incite ses alliés historiques à chercher des appuis ailleurs. «Make America Smaller».

Au total, le poids des démocraties dans le monde s’en trouve réduit : les Etats-Unis se replient derrière un mur de rodomontades ; l’Europe, qui ne peut pas agir au loin sans l’appui américain, est renforcée dans son abstention stratégique. Mis en cause violemment par Trump, l’Iran se raidit au lieu de s’adoucir ; la Corée du Nord poursuit sa course dangereuse ; la Chine tient pour des piqûres d’épingle les mesures protectionnistes prises contre elle par les Etats-Unis ; le Moyen-Orient devient un terrain de jeu privilégié pour la Russie. Quand on largue le multilatéralisme au profit du nationalisme, il ne faut pas s’étonner de voir chacun jouer son jeu.

Quant aux défis planétaires – changement climatique, immigration, inégalités sociales – ils sont ignorés, ou bien abordés par le biais de tweets ineptes qui sont autant de jets d’huile lancés sur le feu. A moins que la politique étrangère américaine, comme dans l’affaire ukrainienne qui vaut à Trump une procédure d’impeachment, ne soit instrumentalisée purement et simplement pour servir de bas objectifs politiciens. Il est encore des «réalistes», plus naïfs que tant de «multilatéralistes», pour saluer «le retour des nations», la fin du «politiquement correct», la restauration de la logique des intérêts d’Etat, etc. Alors qu’il n’y a dans cette politique erratique qu’incompétence et irrationalité.

LAURENT JOFFRIN
 
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La lettre de Laurent Joffrin……………………(15/10/2019)

Libération 15 octobre 2019
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Un foulard sur les yeux

Le voile rend fou. Il n’y a pas d’autre mot. Pour la énième fois, la scène publique est encombrée par cette controverse picrocholine autour d’un carré de tissu. Un certain Odoul, élu du RN, se croit un grand héros parce qu’il a humilié en public (au conseil régional de Bourgogne) une mère de famille qui arborait un foulard lors d’une sortie scolaire. Marine Le Pen elle-même a été gênée par cet éclat absurde (lire nos excellents amis de Chez Pol). La mère en question ne demandait rien à personne et respectait les règles qui prévalent en cette matière.

Un certain nombre de responsables politiques de LR et du RN se sont engouffrés dans cette mini-brèche pour demander un changement des règles. La loi actuelle, disent-ils, est ambiguë. Rappelons ce qu’en dit le guide de la laïcité publié par l’Education nationale : «Les parents d’élèves peuvent, lorsqu’ils participent à l’encadrement d’une classe en sortie scolaire, porter un signe ou une tenue par lequel ils manifestent une appartenance religieuse, sauf si leur comportement ou leur discours traduisent une volonté de propagande ou de prosélytisme.» Contrairement à ce qu’en disent ces législateurs fiévreux, on ne saurait être plus clair.

La loi concerne les enseignants, qui doivent respecter une stricte neutralité politique et religieuse, et les élèves du primaire et du secondaire (pour la plupart des mineurs). Non les parents, qui obéissent en matière de tenue vestimentaire sur la voie publique à la loi générale (qui proscrit seulement la nudité, le voilement du visage et les signes illégaux, comme les croix gammées). Notons également que ces mères accompagnantes n’ont pas de rôle pédagogique. Et souvenons-nous que la législation française est l’une des plus restrictives en ce domaine parmi les grandes démocraties.

Proscrireles femmes en foulard, c’est aller bien plus loin. Aux termes d’un tel texte, il faudrait donc chasser les mères concernées des sorties scolaires ou bien les obliger à venir tête nue. Faudra-t-il que la police intervienne en cas de refus ? Il est vrai qu’elle n’a pas grand-chose à faire. Ou bien contraindre les enseignants à exercer eux-mêmes la police, en dehors des établissements ? N’auraient-ils pas d’autres chats à fouetter ?

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Ce rappel ne vaut en rien approbation du voile. Dans les pays musulmans, la multiplication de ces signes ostensibles a généralement accompagné la progression des partis islamistes, dont les conceptions en matière d’égalité homme-femme sont aux antipodes des principes démocratiques. Difficile d’y voir, comme le font certains militants égarés, un indice d’émancipation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on a appliqué de manière stricte le principe de neutralité dans les classes, dans la mesure où les signes ostensibles concernent des enfants mineurs, plus perméables au prosélytisme et aux normes de fait.

Toutes les musulmanes voilées ne sont pas islamistes. Certaines sont plus simplement adeptes de la tradition de leur pays d’origine ou très pieuses. Comment faire la différence ? Elles sont surtout des citoyennes qui ont droit à un traitement égal dans l’espace public, quelles que soient leurs convictions, qui ressortissent de la liberté de conscience et de la liberté religieuse, garantie précisément par les lois laïques. On n’aurait pas l’idée d’interdire à des religieuses catholiques de porter le voile dans la rue… Et surtout, l’Etat n’a-t-il pas mieux à faire pour lutter contre la radicalisation, le salafisme, a fortiori contre le terrorisme, que de s’attaquer à des mères de famille accompagnant leurs enfants ? C’est pourtant ce que proposent les fiers défenseurs de principes républicains inventés par eux-mêmes et exclusivement dirigés contre les musulmans. Décidément, le voile rend fou.

LAURENT JOFFRIN
 
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Bon à savoir……………………(15/10/2019)

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Offensive turque en Syrie : posez vos questions à Etienne Leenhardt, responsable du service international de France Télévisions
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Ducky est un fin politicien………………….(15/10/2019)

Les Etats-Unis ont tenté de sortir de leur état de sidération sur le dossier syrien, lundi 14 octobre. Une semaine après avoir pris acte de la volonté de la Turquie de s’attaquer aux alliés kurdes de Washington dans le nord-est de la Syrie, retirant en conséquence les forces spéciales américaines déployées à la frontière, Donald Trump a changé de ton au cours d’une nouvelle conversation téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

Selon le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, qui va se rendre très prochainement à Ankara avec le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien, Donald Trump a « très clairement indiqué » que Washington « souhaite que la Turquie mette un terme à l’invasion, mette en œuvre un cessez-le-feu immédiat et entame des négociations avec les forces kurdes en Syrie afin de mettre fin à la violence ».

Une fermeté tardive, les Etats-Unis s’étant dans un premier temps contentés de juger que cette offensive était « une mauvaise idée », alors que Donald Trump a répété sur Twitter, lundi encore, sa volonté de se désengager de la région. « Quiconque veut aider la Syrie à protéger les Kurdes me convient bien, que ce soit la Russie, la Chine ou Napoléon Bonaparte. J’espère qu’ils vont tous très bien, nous sommes à 7 000 miles ! », a écrit le président des Etats-Unis avec désinvolture. Il n’a pas caché son désir de se concentrer sur une autre frontière, celle qui sépare son pays du Mexique.

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Des sanctions surtout symboliques

« Pendant des années, les Etats-Unis et nos partenaires kurdes syriens se sont battus héroïquement pour piéger l’organisation Etat islamique [EI] et détruire son califat », a déploré, lundi, le chef de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell. « Abandonner cette lutte maintenant et retirer les forces américaines de la Syrie recréeraient les conditions » d’une résurgence djihadiste, s’est-il inquiété.

Sans doute pour tenir compte du mécontentement que sa gestion de l’offensive turque a provoqué dans les rangs républicains, Donald Trump a signé un décret exécutif imposant des sanctions surtout symboliques contre les ministres de l’énergie, de la défense et de l’intérieur de Turquie. Leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis sont gelés et leurs transactions internationales en dollars sont bloquées.

 

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La lettre de Laurent Joffrin……………………(14/10/2019)

Libération 14 octobre 2019
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Pour la Tunisie

La nouvelle n’est pas très bonne. Mais à y réfléchir, elle n’est pas si mauvaise. A une forte majorité, les électeurs tunisiens ont porté au pouvoir un juriste austère et conservateur, Kaïs Saïed, qui présidera désormais aux destinées du pays où s’est déclenché le printemps arabe. Ce président, qui veut marier, pour faire court, la démocratie à l’occidentale avec «l’identité arabo-musulmane», suscitera difficilement l’enthousiasme des progressistes. Il défend des conceptions sociétales plutôt réactionnaires, par exemple en approuvant les lois prohibant l’homosexualité ou celles qui prévoient que la femme reçoit en héritage la moitié des biens dévolus aux hommes. On fait mieux en matière de modernisme.

De la même manière, la participation a été faible, et lors des élections législatives qui ont eu lieu entre-temps, le parti islamiste Ennahda est arrivé en tête (avec 18% des voix et une participation encore plus faible qu’à la présidentielle).

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Mais si l’on s’arrêtait là, on appliquerait à la jeune démocratie tunisienne des critères européens quelque peu iréniques et condescendants. Comme si la Tunisie était une vieille République à la suisse où les coutumes démocratiques et laïques sont à l’œuvre depuis des générations. La République française, pour prendre un exemple, a mis un bon siècle à se stabiliser, après d’innombrables soubresauts et retours en arrière. Elle est mal placée pour donner des leçons à un pays longtemps colonisé (par la France), puis soumis au nationalisme autoritaire d’un Bourguiba et, surtout, à la dictature cruelle et minutieuse de Zine el-Abidine Ben Ali.

En comparaison des pays voisins, la Tunisie est un havre de paix et de liberté. La Constitution est respectée, la campagne électorale, quoique baroque (l’un des principaux candidats est resté en prison jusqu’à trois jours du scrutin), a été pacifique, la presse est diverse, les différents concurrents ont tenu meeting sans violence, ils se sont librement exprimés à la télévision, etc. Rien à voir avec la Libye voisine, en guerre civile, ou avec l’Egypte, soumise à une dictature militaire. Quant à l’Algérie et le Maroc, ces pays ont le plus grand mal à se débarrasser des scories autoritaires de l’oligarchie militaire (à Alger) ou de la monarchie traditionnelle (à Rabat). Ne parlons pas des théocraties osbcurantistes d’Arabie Saoudite ou d’Iran. La Tunisie offre l’exemple rare d’un pays musulman qui laisse sa place au pluralisme, à la liberté d’expression, à l’Etat de droit et à la liberté de conscience.

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Le nouveau président est conservateur en matière de mœurs. Mais il a aussi un programme de démocratisation décentralisée et jure solennellement que lui, constitutionaliste respecté, compagnon de route du printemps tunisien, respectera scrupuleusement la Loi fondamentale. Si tel est le cas, il reviendra à l’opposition progressiste de s’organiser pour convaincre une majorité de Tunisiens de la suivre. Ce qui est le jeu normal. On pourra légitimement critiquer tel ou tel aspect du mandat qui commence. On se gardera de le juger de haut.

LAURENT JOFFRIN
 
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Erdogan, cet humaniste………………………..(13/10/2019)

Bombardements et exécutions de civils par les Turcs et leurs alliés, annonce de départ en catastrophe des soldats américains, déplacements de population… L’offensive d’Erdogan s’est dangereusement intensifiée ce week-end.

  • Syrie : face aux Kurdes, Ankara joue la carte du chaos

Une femme politique exécutée, des civils et journalistes bombardés, des soldats américains contraints de battre en retraite, des familles de jihadistes relâchées par centaines et livrées à elles-mêmes : la situation dans le nord de la Syrie, où l’armée turque a lancé mercredi une vaste offensive contre les Kurdes, a pris au cours du week-end un tournant chaotique et préoccupant. En seulement cinq jours d’opérations, la Turquie et ses supplétifs syriens ont fait voler en éclats les équilibres très précaires dans cette région marquée par huit ans de conflit armé, de la guerre civile à la bataille acharnée contre les terroristes de l’Etat islamique. Du siège des Nations unies à Paris, de Berlin à Washington où Donald Trump, lors d’une conversation téléphonique avec Erdogan le 6 octobre, avait ouvert la voie à l’offensive turque, la communauté internationale observe avec inquiétude, et surtout impuissance, le déroulement des opérations.

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Propagande

Dimanche soir à 22 heures, le président français a convoqué un conseil restreint de défense, estimant que l’offensive turque risquait de créer une «situation humanitaire insoutenable». Par téléphone, Emmanuel Macron a à nouveau appelé son homologue turc à cesser immédiatement son offensive. Mais pour l’heure, ni les pressions diplomatiques, ni les menaces de sanctions économiques du Congrès américain, ni l’embargo dérisoire sur les ventes d’armes à la Turquie décrété par plusieurs capitales européennes (dont Paris) ne semblent entamer la détermination de Recep Tayyip Erdogan. Le dirigeant turc reste concentré sur un double objectif : écraser les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), considérées comme un groupe «terroriste» par Ankara, mais alliés clés des Occidentaux dans la lutte contre Daech, et prendre le contrôle d’une vaste zone tampon de l’autre côté de sa frontière, côté syrien. «Depuis que nous avons lancé notre opération, nous faisons face à des menaces de sanctions économiques ou d’embargos sur les armes. Ceux qui pensent pouvoir nous contraindre à reculer avec ces menaces se trompent», a déclaré Erdogan dimanche, lors d’un discours à Istanbul.

Comme toujours en temps de guerre, la propagande des belligérants complique la quête d’informations fiables. Les récits d’autres acteurs présents sur place, journalistes et ONG notamment, confirment toutefois une aggravation des violences au cours des deux derniers jours. Dimanche, dans la localité frontalière de Ras al-Ain, au moins 10 civils ont péri dans un raid de l’aviation turque qui a touché un convoi transportant civils et journalistes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). «Nous étions dans le convoi de civils kurdes pris pour cible par les forces turques ou leurs alliés à Ras al-Ain. Notre équipe va bien mais des confrères sont morts», a écrit sur Twitter Stéphanie Perez, grand reporter à France Télévisions. Depuis mercredi, toujours selon l’OSDH, une soixantaine de civils et au moins 104 combattants kurdes ont été tués. Les combats ont fait plus de 130 000 déplacés, selon l’ONU, qui estime que 400 000 habitants de la région pourraient, à très court terme, avoir besoin d’aide humanitaire et de protection.

Vide sécuritaire abyssal

Outre le raid meurtrier à Ras al-Ain, l’autre développement majeur de dimanche s’est noué dans le camp de Aïn Issa, d’où près de 800 femmes et enfants de jihadistes de l’Etat islamique, dont au moins une trentaine de Français selon nos informations, ont pris la fuite. La veille, au sud de la ville de Tall Abyad, conquise dimanche par la Turquie, neuf civils avaient été froidement exécutés par balles, selon l’OSDH. Dont une femme politique kurde de 35 ans, Hevrin Khalaf, abattue avec son chauffeur.

Face à l’escalade des violences et au risque qu’ils se retrouvent «pris en étau», le Pentagone a annoncé dimanche le retrait rapide des soldats américains déployés dans le nord de la Syrie. Un départ qui fait redouter un vide sécuritaire encore plus abyssal. Furieux, l’ancien conseiller américain auprès de la coalition internationale anti-Daech Brett McGurk a dressé un bilan cinglant de l’opération turque : «130 000 déplacés, terroristes qui s’échappent, Syriens exécutés sur des routes, principales lignes d’approvisionnement américaines coupées […], de plus en plus impossible pour les forces américaines de rester en Syrie, aucun plan pour s’occuper de ceux qui ont travaillé avec nous», a-t-il énuméré sur Twitter. Avant de conclure : «C’est un désastre total.»

Frédéric Autran

Liberation.fr
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C’est la moindre es choses………………………..(12/10/2019)

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Offensive turque en Syrie : la France annonce qu’elle suspend les exportations d’armes de guerre vers la Turquie
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