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Volée de bois vert………………………….(05/05/2018)

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Fête à Macron : Marlène Schiappa raillée sur Twitter pour sa leçon de grammaire

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Fête à Macron : Marlène Schiappa raillée sur Twitter pour sa leçon de grammaire©Panoramic

6Medias, publié le samedi 05 mai 2018 à 15h03

Franceinfo révèle que la secrétaire d’État à l’égalité entre femmes et hommes a été reprise notamment par une linguiste samedi, après avoir posté un message sur le réseau social à l’oiseau bleu : « La fête DE Macron eut été plus correct », écrit-elle.

Marlène Schiappa aurait dû tourner sept fois ses doigts sur son clavier avant de taper sa missive. Samedi, alors que des milliers de personnes sont attendues dans les rues de Paris notamment pour une grande manifestation contre la politique du président de la République, la secrétaire d’État à l’égalité a cru bon de donner une leçon de grammaire sur Twitter. « Au-delà du sujet, il est insupportable de voir cette tournure grammaticale promue par des élus ! ‘La fête DE Macron’ eut été plus correct », a-t-elle écrit. Et de renchérir : « Penser que les classes populaires ont besoin d’une langue française dégradée pour s’y reconnaître, c’est les mépriser ».

Or, son message n’est pas passé inaperçu et a fait tiquer plusieurs internautes, dont l’humoriste Guillaume Meurice qui s’est fendu du commentaire suivant : « Quand t’es tellement proche des classes populaires que tu ne connais pas l’expression ‘faire sa fête à quelqu’un’ ».

La linguiste Laélia Véron a, elle aussi, décidé de faire sa fête à Marlène Schiappa après avoir vu ce message, comme l’a repéré franceinfo. Cette diplômée de l’ENS de Lyon, docteure en langue française et agrégée de Lettres modernes a répondu à la secrétaire d’État en relevant que le nom de l’événement de ce samedi 5 mai faisait référence à l’expression française « faire sa fête à quelqu’un ».

Marlène Schiappa et la conjugaison

« Deux contresens 1) Il y a une différence de sens importante entre « la fête de Macron » et « faire la fête à Macron », le 2e est l’antiphrase ironique du 1er », écrit ainsi la linguiste dans un tweet. Dans ces quelques lignes, Laélia Véron ne manque par ailleurs pas de préciser que cette « tournure populaire est parfaitement attestée » et relève de l’usage, non d’une langue française en déclin. Elle relève également une faute de conjugaison dans le message de Marlène Schiappa : « Quitte à se prendre pour une pimbêche de la langue française, il manque un accent circonflexe à ‘eût été’. A ce jeu là @MarleneSchiappa on se fait toujours doubler », ironise-t-elle. 

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Publié dans:CULTURE |on 5 mai, 2018 |Pas de commentaires »

La culture en danger……………………..(21/04/2018)

Enquête

Une ministre de la Culture novice de forme

Par Dominique Albertini et Jérôme Lefilliâtre, (avec Dominique Albertini, Eve Beauvallet et Julien Gester) — 23 avril 2018 à 21:16
Françoise Nyssen, le 9 août à la sortie du Conseil des ministres. Zoom
Françoise Nyssen, le 9 août à la sortie du Conseil des ministres. Photo Denis Allard. Réa

Empathique et brillante pour les uns, trop tendre et manquant de leadership pour les autres. Françoise Nyssen, issue de la société civile, a cumulé les maladresses sur les dossiers dont elle a la charge. Au point de crisper nombre d’acteurs culturels qui s’interrogent sur sa crédibilité.

Un silence embarrassé de quelques secondes peut sembler parfois durer des heures. Celui de Françoise Nyssen et de la petite troupe de conseillers et de journalistes qui l’entourent ce 10 avril, dans un couloir du Grand Palais, est interminable. Dans l’auditorium du bâtiment parisien, la ministre de la Culture vient de prononcer un discours sur l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques – l’une des grandes promesses culturelles d’Emmanuel Macron. Une fois de plus, l’ex-patronne d’Actes Sud n’a pas brillé par son souffle oratoire, mais s’en est sortie honorablement, malgré quelques balbutiements au moment d’aborder les détails techniques. A l’arrière de la tribune, une séance informelle de questions-réponses s’engage avec la poignée de journalistes présents (dont Libération). L’une s’approche avec une interrogation apparemment inoffensive : comment faire pour rendre l’accès aux bibliothèques gratuit dans le plus d’endroits possibles ? La réponse de Françoise Nyssen fuse : «Mais toutes les bibliothèques sont gratuites !» Mini-stupeur de l’assemblée. Un haut fonctionnaire du ministère, Noël Corbin, se penche vers sa boss et chuchote : «Non, ce sont les collectivités locales qui décident.» Malaise. Silence gêné. Regards dans le vide. Et dire qu’il s’agit, avec le Pass culture, d’un dossier prioritaire du gouvernement…

«Capital sympathie»

C’est notamment à cause de ce genre de boulettes et d’erreurs, et à force de bredouillages en public, que Françoise Nyssen, dont la nomination rue de Valois avait été très favorablement accueillie par le monde culturel, a aujourd’hui perdu quasiment tout crédit auprès de lui. Taper le nom de la ministre sur un moteur de recherches en ligne vous conduit vers une longue liste d’articles recensant ses gaffes, exécutant son maigre bilan et la faisant tourbillonner dans des polémiques. Le milieu français des arts et des médias s’interroge sur la cause de ses difficultés, qui ont éclaté au grand jour lors d’une interview catastrophique, tant sur la forme que sur le fond, dans la matinale de France Inter début mars : incompétence, manque de travail ou état de panique permanent ? Le petit jeu actuel consiste à parier sur le nombre de semaines qui vont s’écouler avant que l’Elysée décide de la remercier. En attendant, tout le monde ou presque dit sa déception, sa désillusion, son désenchantement. Il n’y a qu’à se pencher pour recueillir les confidences, la plupart faites sous couvert d’anonymat – nourris aux subventions publiques, les acteurs culturels ne se distinguent guère par leur courage. «C’est une erreur de casting», tranche le directeur d’une société de gestion de droits d’auteur. «On pensait qu’on allait en prendre plein les yeux avec Macron aux affaires mais on a eu Nyssen», se lamente un professionnel du cinéma à la tête d’un syndicat de producteurs. Ce qui n’empêche pas l’un et l’autre de saluer son empathie, son humanité et son goût des artistes – des qualités qui ne font pas débat.

«Au début, elle a bénéficié d’un énorme capital sympathie, avec ce côté presque naïf, cette façon d’aligner les déclarations de modestie et une volonté de bien faire, observe Marie-José Malis, présidente du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) et directrice du théâtre de la Commune, centre dramatique national d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Mais elle ne tient aucun combat musclé contre les arbitrages budgétaires. Elle est dans une bienveillance complètement idéaliste. La main sur le cœur, ça ne suffit pas.» Plus tempéré que d’autres, un administrateur d’un grand musée constate, près d’un an après l’arrivée de Françoise Nyssen à la Culture, qu’«il y a peu de réalisations concrètes. Elle a beaucoup de mal à rentrer dans l’action». Un instant de réflexion et une comparaison cruelle avec Stéphane Bern, animateur télé chargé par Macron d’une mission sur la sauvegarde du patrimoine : «On est d’accord avec lui ou pas, mais il se passe un truc, il fait avancer le dossier, présente des idées, suscite de l’intérêt médiatique. Tout le contraire de Nyssen…» Face à ce déluge de critiques, Laure Adler, productrice à France Culture et amie intime de la ministre, confie avoir «mal pour elle» : «Je trouve qu’elle ne se protège pas assez. Elle va au charbon partout et tout le temps.»

Périmètre vaste

Ses partisans réclament de l’indulgence pour une personne qui n’a pas les codes du monde politique, connaît mal la haute administration et n’a pas appris à maîtriser la communication qui va avec. A la grande différence d’autres ministres issus de la «société civile», tels Jean-Michel Blanquer (Education nationale) ou Muriel Pénicaud (Travail), déjà au fait de la machine étatique. Au sein même de son équipe, on reconnaît franchement une difficulté avec la forme, des «maladresses de communication» : «Elle ne sait pas faire avec les médias, elle ne maîtrise pas l’exercice. Elle a envie d’y arriver, elle y travaille, mais ce n’est pas gagné : on n’a pas quinze ans devant nous, et elle n’a pas la plasticité de quelqu’un de 30 ans.»

Cependant, toujours selon son entourage, on lui reprocherait d’abord de ne pas être issue du sérail : «Elle parle au secteur de manière décomplexée là où d’autres ministres préféraient aller dans le sens des acteurs, qui ont l’habitude d’avoir affaire à des purs politiques qui s’adressent à chacun d’entre eux plutôt que de mettre en place une politique culturelle. Elle est décalée, elle connaît le terrain, mais elle n’est pas dans le parisianisme et ça déstabilise.» La directrice du Conservatoire supérieure national d’art dramatique, Claire Lasne-Darcueil, plaide, elle, qu’«elle a les défauts de ses qualités. Mais elle a des qualités qui manquent à beaucoup de technocrates : le goût de la réflexion et la capacité d’empathie». Appui de Laure Adler : «Elle n’est pas là pour faire carrière. Ce n’est pas une femme politique et c’est pour cela que le Président l’a choisie.» Pascal Rogard, directeur de la SACD, puissante société de gestion des droits d’auteur, juge utile ce rappel : «D’autres, récemment, ont fait l’expérience que la Culture n’était pas un ministère facile, avec sept ou huit politiques culturelles à suivre.» La rue de Valois, en effet, couvre un périmètre très vaste, sur des secteurs aussi variés que l’audiovisuel, l’art vivant, la presse, les musées, la photographie, le cinéma… Dans chacun d’entre eux, il faut composer avec des lobbys très organisés, souvent corporatistes, prêts à batailler les uns contre les autres au moindre mouvement. Le job est complexe. Parlez-en à Fleur Pellerin, Frédéric Mitterrand ou Aurélie Filippetti.

Or, selon des avis très partagés, Françoise Nyssen a des lacunes dans beaucoup de domaines. La brillante éditrice connaît par cœur le monde du livre et ses goûts personnels lui ont donné une bonne appréhension du théâtre et des arts plastiques. Mais sur d’autres sujets, notamment les médias, elle rame, confirment toutes les sources interrogées. Une situation problématique alors que la grande réforme culturelle du quinquennat s’annonce être celle de l’audiovisuel public… Le choix d’Emmanuel Macron était-il judicieux ? «A l’automne, des rumeurs laissaient entendre qu’un secrétaire d’Etat à la Communication pourrait être nommé pour superviser cette réforme, raconte un ancien membre du cabinet de Françoise Nyssen. Ce ne serait pas absurde parce que c’est un boulot énorme, un plein temps. La ministre espérait que cela se ferait. Je la vois encore dire : « Ce serait génial. »» D’ordinaire, les membres du gouvernement n’aiment guère qu’on leur pique les gros dossiers…

Tressautements

Pour combler ses failles, elle ne peut pas se reposer indéfiniment sur son cabinet. En vertu des règles édictées par l’Elysée, il ne compte que dix membres. Lorsqu’on interroge des acteurs culturels, la même remarque revient à chaque fois : le petit cercle entourant Françoise Nyssen est noyé sous le boulot. «Piloter le ministère de la Culture à dix est techniquement impossible. Il y a trop de politiques à conduire», relève un cadre de l’audiovisuel public, qui connaît bien les cabinets ministériels. «Ce qu’on demande au cabinet est inhumain, s’affole Pascal Rogard. Cette décision de limiter le nombre de conseillers n’est pas bonne. Surtout pour une ministre issue de la société civile, qui a encore plus besoin d’être entourée, cocoonée.» Surchargé de travail, le cabinet connaît des tressautements et des tensions depuis un an. Six de ses membres originels sont déjà partis, dont le premier directeur. Le signe que quelque chose ne fonctionne pas. Au sein de son cabinet actuel, on veut croire que l’ex-éditrice paierait presque un excès de bienveillance : «Dans l’administration, pas sûr que 100 % de l’équipe ait joué le jeu», juge-t-on. Elle n’a pas eu ce réflexe politique de remplacer tout le monde à son arrivée.» Le grand chamboulement serait désormais sur les rails : un «renouvellement quasi complet» des hauts gradés devrait intervenir «avant l’été».

Un ex du cabinet affirme à Libé que «Françoise Nyssen n’est pas bien entourée. Certains conseillers lui bourrent son agenda, la forcent à faire des coups. Ils n’ont aucun recul, ils cherchent la petite phrase, le buzz. Ils répètent qu’elle n’est « pas assez politique ». Et se répandent partout pour dire qu’elle est nulle, à côté de la plaque… Ils ne bossent pas pour elle, mais pour montrer à la macronie qu’ils sont là. Ils ne laissent pas la ministre être elle-même. Et comme elle est trop gentille, elle laisse faire.» Cette laborieuse tentative de métamorphose en animal politique n’a pas échappé à Laure Adler : «Quand je lis ses interviews, où elle emploie des mots que personne ne comprend sauf la caste technocratique, je me marre. On lui impose des éléments de langage.»

La désillusion tiendrait donc à ce que la vraie nature de la ministre est contrariée ? C’est un peu court. Beaucoup pointent l’absence de convictions fortes de Françoise Nyssen en matière de politique culturelle. Son seul discours porterait sur la volonté d’ouvrir les arts aux jeunes et aux exclus. Une généralité, une platitude, dont personne ne doute de la sincérité et de la pertinence, mais qui manque furieusement d’idées d’applications. «Dans les réunions, elle est très à l’écoute mais s’engage peu. Elle ne dit rien, elle ne réagit pas», s’étonne le directeur d’une société de gestion de droits d’auteur déjà cité. Un reproche qui n’inquiète pas Claire Lasne-Darcueil outre mesure : «Quand je m’occupe de faire de la place aux étrangers dans les écoles d’art, elle discute. Elle soulève le rapport à la jeunesse, aux réfugiés. C’est la seule au gouvernement à le faire de la sorte et c’est elle la plus critiquée ? Sur le plan pragmatique, je comprends certains reproches, mais sur le plan symbolique, accordons-lui d’avoir envoyé des signaux forts.» En défense de la ministre, encore, Pascal Rogard, le directeur de la SACD, estime que sa tâche n’est pas facilitée par la feuille de route culturelle du gouvernement : «C’est le brouillard, c’est cotonneux. Je ne sais pas ce qu’ils veulent faire sur l’audiovisuel public, sur la redevance, sur le spectacle vivant.»

Reste que c’est bien à un défaut de leadership que le monde des médias s’est retrouvé confronté, deux fois depuis le début de l’année. D’abord ménagé par la ministre après sa condamnation judiciaire, l’ex-patron de Radio France Mathieu Gallet a été lâché par l’Elysée, et Françoise Nyssen a été obligée de durcir le ton dans la foulée. Plus récemment, le PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog, a eu la surprise de ne pas être reconduit dans ses fonctions alors que la rue de Valois l’avait conforté dans son envie. Seulement, la décision de le remplacer a été prise à l’étage supérieur, obligeant un conseiller du ministère à passer un coup de fil contrit à l’intéressé.

Quant à cette volonté de la ministre de conduire une politique culturelle de proximité, Marie-José Malis se morfond : la navigation à vue de Nyssen la conduirait à avaliser des décisions jugées inefficaces par le milieu si le but est d’aller chercher les exclus de la culture et de résoudre le problème des «déserts culturels» : «Son plan « Culture près de chez vous », c’est la IVe République, c’est tout ce contre quoi s’est bâtie la décentralisation depuis, s’exclame la directrice du Syndeac. Organiser, depuis Paris, la tournée en région de la Comédie-Française ? Ça a choqué l’ensemble du réseau. Parce qu’on est pile dans un moment où tout le monde, directeurs de lieu et artistes, les cherche, ces nouveaux usages des lieux de culture, de façon à les rendre plus vivants, plus conviviaux, plus ancrés dans les territoires.» Encore une fois, saille là rien moins qu’une mésintelligence profonde entre le secteur et la ministre, si l’on considère que son cabinet assure, lui, le service après-vente d’un acte d’«audace», une «vraie décision» en plein dans «la modernité», en travaillant le «hors les murs», en faisant circuler les «moyens concentrés à Paris et en Ile-de-France», quitte à «assumer d’enquiquiner les musées dans leurs usages» : «Il ne s’agit plus de créer du bâti et du maillage tous azimuts, mais de repenser l’acte de décentralisation.» Or, à l’évidence, soit la mesure peine à soutenir cette ambition, soit le message passe (très) mal.

Affirmation

Une autre péripétie a beaucoup joué dans la crise de confiance entre Françoise Nyssen et le monde de la culture. Elle est liée au grand programme de réduction des dépenses publiques lancé par le Premier ministre, «Action publique 2022» (ou «CAP 2022»). En novembre, un document de «contribution» rédigé par les services du ministère fuit dans la presse. Beaucoup de verbes comme «recentrer», «externaliser» et «rapprocher» pour détailler de multiples pistes d’économies possibles, dont un certain nombre sont de petites bombes prêtes à exploser et laissent penser que l’Etat est prêt à se désengager…

Sur l’audiovisuel public, entre autres, le document propose la suppression de la chaîne de l’outre-mer, France Ô, et le basculement en numérique de France 4, l’un des principaux financeurs de l’animation française. «Quand le document [a fuité], sans doute par quelqu’un de la direction de la création artistique au ministère, c’était la panique rue de Valois, se rappelle l’ex-conseiller déjà cité. Ils étaient furieux là-haut.» Là-haut, c’est-à-dire à l’Elysée. Ce document qui a mis le feu partout avait été commandé aux services par le dircab d’alors de Nyssen, Marc Schwartz, poussé dehors dans la foulée : «Sa stratégie était d’être au cœur de la réforme plutôt que de se la faire imposer», analyse un haut fonctionnaire de la rue de Valois. «C’était le bon élève du macronisme, avec une ligne très budgétaire, qui proposait des réformes tous les jours, dit un autre. Il n’a pas fait que du bien à la ministre.» En réaction à cette affaire, Nyssen a voulu porter plainte contre X pour retrouver l’auteur de la fuite. Ce qui n’était pas forcément la meilleure façon de se rabibocher avec le monde de la culture et des médias. La démarche a été perçue comme une tentative d’étouffer les sources des journalistes…

Dans sa quête d’affirmation de soi, Nyssen n’est pas aidée par le dispositif pléthorique de l’exécutif et se trouve court-circuitée par d’autres interlocuteurs puissants dans son champ de compétences. A l’Elysée, où le chef de l’Etat et son bras droit, Alexis Kohler, surveillent les questions de culture et de médias de près, on lui a collé des missions portées par des people attirant la lumière : Stéphane Bern pour le patrimoine, Erik Orsenna pour les bibliothèques, Leïla Slimani pour la francophonie…

Spectateur

A Matignon, le conseiller culture et communication, Olivier Courson, a pris la main sur la réforme de l’audiovisuel public. Ancien dirigeant de Canal +, il capitalise sur sa maîtrise technique du secteur. Sur ce dossier, il travaille en lien direct avec CAP 2022, dont les deux membres référents sur l’audiovisuel public sont Marc Tessier et Roch-Olivier Maistre. Ils tiennent des réunions hebdomadaires avec les directions de France Télévisions, Radio France et les autres, donnant l’impression que le ministère de la Culture reste spectateur. Le cabinet de Françoise Nyssen a lancé son propre processus de réflexion de son côté. «On ne comprend pas bien qui sera décisionnaire, s’interroge un cadre de l’audiovisuel public, déjà cité. Mais si l’on compare les deux, on se dit que les milieux culturels ne devraient pas trop hurler sur Nyssen. Avec elle, ils ont quelqu’un qui est dans une logique d’élargissement de l’offre plutôt que de réduction des moyens. Ce n’est pas la même chose avec CAP 22… Nyssen reste une militante de la culture. Si elle est remplacée, ils se retrouveront avec un « cost-killer » du macronisme et là, ils vont vraiment avoir mal…»

C’est précisément la crainte de Claire Lasne-Darcueil : «Je suis très étonnée par la violence des critiques. Je me demande pourquoi et à qui ça sert. Je préfère quelqu’un qui a du retard mais des convictions que l’inverse. Je sens que c’est fatal qu’elle parte, mais j’aurais aimé voir ce qu’elle aurait donné l’année prochaine, maintenant qu’elle a mieux saisi le jeu et qu’elle ne dégage plus la même impression de panique.» Laure Adler abonde : «Que veut le milieu culturel ? S’il veut un technocrate, qu’il prenne un technocrate ! Mais ce ne sera pas Françoise Nyssen. Elle joue au soldat, mais elle n’est pas elle-même. Les Français n’ont pas encore découvert Françoise Nyssen.» Aura-t-elle seulement le temps de se dévoiler ?

Dominique Albertini , Jérôme Lefilliâtre (avec Dominique Albertini, Eve Beauvallet et Julien Gester)

Liberation.fr
Publié dans:CULTURE, Politique |on 24 avril, 2018 |Pas de commentaires »

L’édito de Julien Gester………………….(13/12/2017)

  • Echo

ÉditoLes lecteurs de presse française n’en auront rien su jusqu’à aujourd’hui, mais le 30 novembre paraissait dans le New York Times une enquête se faisant l’écho des accusations portées par neuf femmes à l’encontre du dramaturge Israel Horovitz, 78 ans, aux œuvres omniprésentes de Broadway à Paris – son site le présente comme rien moins que «l’auteur de théâtre américain le plus joué en France». Ces neuf femmes, de générations et d’extractions diverses, y relatent toutes des violences sexuelles exercées à leur encontre par celui qui fut leur mentor, leur employeur ou leur logeur, alors que la plupart d’entre elles n’avaient pas 20 ans au moment des faits reprochés, et que ceux-ci remontent à quelques mois ou plus de trente ans. Parmi ces victimes, à qui l’homme de théâtre a adressé dans les colonnes du New York Times des «excuses de tout son cœur» – bien qu’il affirme conserver «un souvenir divergent de certaines des situations rapportées» -, figure une Française. Aujourd’hui avocate, Frédérique Giffard avait 16 ans lorsqu’Israel Horovitz fut son hôte éphémère, et l’a, dit-elle, agressée. Vingt-six années plus tard, il n’a pu lui échapper que l’ensemble des journalistes français avaient fait l’impasse sur les révélations auxquelles elle a contribué, tandis qu’aux Etats-Unis les condamnations par la profession et les annulations de ses spectacles abondaient.

Vu d’un journal qui n’a pas plus su distinguer et relayer l’information au milieu des incessantes nouvelles répliques de l’affaire Weinstein, on se doit d’interroger avec humilité le black-out de la presse d’un pays où les pièces d’Horovitz sont pourtant assidûment montées, tant par des stars que des troupes amateures – sans que la critique soit souvent au rendez-vous, certes. Si l’on considère que les rancœurs et blessures causées par des agissements tels que ceux aujourd’hui reprochés au dramaturge ne sauraient plus demeurer silencieuses, il n’y a pas lieu que l’écho de cette nouvelle affaire reste ainsi assourdi au milieu du tumulte causé par le déboulonnement d’autres statues illustres. Le texte confié par Frédérique Giffard aux pages de Libération nous offre l’opportunité de rectifier ce passage au travers, tout en interrogeant, sans vindicte mais avec expertise et nuance, la pertinence des réponses offertes par l’Etat à l’émancipation en cours de la parole des femmes, trop longtemps demeurées doublement victimes – à la fois de violences banalisées par une culture sexiste et de l’impunité de leurs auteurs.

Julien Gester @juliengester

Publié dans:CULTURE |on 13 décembre, 2017 |Pas de commentaires »

Salut l’artiste et RIP…………………..(06/12/2017)

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Alerte info
« J’écris ces mots sans y croire » : l’émouvant communiqué de Laeticia Hallyday qui a annoncé la mort de Johnny« J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant, c’est bien cela. Mon homme n’est plus. » C’est par un court communiqué à l’Agence France Presse que Laeticia Hallyday a annnoncé, dans la nuit de mardi à mercredi 6 décembre, la mort de Johnny Hallyday. Nous vous livrons ici cet émouvant mot d’adieux en intégralité.
Cliquez ici pour plus d’informations
Publié dans:CULTURE |on 6 décembre, 2017 |Pas de commentaires »

« Bêtise ô reine du malheur »……………………(21/11/2017)

Publié dans:CULTURE |on 21 novembre, 2017 |Pas de commentaires »

La lettre de Laurent Joffrin…………….(14/11/2017)

Libération 14 novembre 2017
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Inclusif·ve·s ?

Changer la langue, pourquoi pas ? Elle change tout le temps. L’Académie française n’y peut pas grand-chose. Elle s’est illustrée par son habileté en donnant aux partisans de «l’écriture inclusive», destinée à rendre aux femmes leur place légitime dans l’usage du français, un argument en or. Ainsi ce sont les croûtons chamarrés qui s’opposent à la réforme : c’est donc qu’elle est de toute évidence progressiste. Voilà un service rendu à la cause féministe…

Il faut aller un peu plus loin. Rationaliser les accords, féminiser les titres professionnels, éliminer les expressions ou les règles évidemment machistes : cela se conçoit très bien. Mais il est une proposition à laquelle tout défenseur de la langue française doit s’opposer avec la plus grande énergie : le «point médian». Cette intempestive prolifération des «·e» et des «·s» est absurde. Elle est doublement illisible : dès qu’on dépasse les deux occurrences par paragraphe, le texte ralentit automatiquement la lecture en accrochant l’œil par une succession de protubérances grotesques ; et il est impossible de la lire à haute voix. Essayez : comment prononce-t-on «les avocat·e·s» ? Faut-il dire «les avocats» ? On supprime dans ce cas le féminin pourtant écrit noir sur blanc. «Les avocates» ? On élimine le masculin, ce qui va tout de même un peu au-delà des ambitions de la réforme. «Les avocateuesses» ? Elégance rare. «Les avocat, point e point s» ? Commode…

Résistance machiste ? Conservatisme obtus ? Argument facile et idiot. Toujours cette intolérance sommaire des militants, en permanence prêts à sacrifier le beau au bien… La création d’une novlangue bien-pensante servira-t-elle vraiment la cause des femmes ? Elle aura pour effet immédiat de diviser la population, de déclencher une sorte de guerre civile sémantique qui fera perdre beaucoup de temps à tout le monde. Pour introduire l’écriture inclusive, il faudrait commencer par exclure ceux qui pensent mal ? D’ailleurs les langues où ces questions d’accord ne se posent pas (elles sont nombreuses à ne pas accorder les adjectifs ou à utiliser le neutre) ont-elles favorisé l’émancipation féminine ? On doute…

Un essai pour voir. Soyons un instant «inclusifs» jusqu’au «point médian» : revient-il aux militant·e·s de décréter la langue ? La langue parlée par les un·e·s et les autres (autre·e·s ou autres ?) doit-elle obéir aux oukases (oukase·e·s ?) des théoricien·e·nes politiquement correct·e·s ?, des leader·euse·s champion·ne·s parmi les bien-pensant·e·s. Ne risque-t-on pas l’émergence d’un charabia digne des précieux·se·s ridicules, combattu·e·s par d’aussi caricaturaux·ales vieux·ieilles barbon·ne·s réactionnaires ? Joli débat… Et la littérature ? Faudra-t-il rebaptiser quelques romans ? Les Possédé·e·s de Dostoïevski ; Les Plaideur·se·s de Racine, etc. Il y a sûrement d’autres possibilités, plus élégantes, que des grammairiens ouverts pourraient proposer. Dans le cas inverse, on passe de Simone de Beauvoir à Orwell. Il y a mieux à faire pour les partisan·e·s de l’égalité…

Et aussi

Carles Puigdemont est critiquable à beaucoup d’égards. Mais il reste dans la culture démocratique. Il accepte le jeu des élections et annonce même qu’il est prêt à «ralentir» le processus d’indépendance pour négocier avec Madrid. Voilà qui est raisonnable ; il revient au gouvernement Rajoy de saisir cette perche, faute de quoi la responsabilité d’un éventuel affrontement reposera aussi sur ses épaules.

Laurent Joffrin
Publié dans:CULTURE, Etranger |on 14 novembre, 2017 |Pas de commentaires »

Pied de nez à Ducky…………………….(13/10/2017)

Publié dans:CULTURE |on 13 octobre, 2017 |Pas de commentaires »

A table………………………….(12/10/2017)

Publié dans:CULTURE |on 12 octobre, 2017 |Pas de commentaires »

L’édito du jour…………………(07/10/2017)

édito

Lagerfeld-Stromae : dandys 2017

Par Sabrina Champenois Photo Audoin Desforges — 6 octobre 2017 à 20:26
Karl Lagerfeld et Paul van Haver, dit Stromae, à Paris le 8 septembre.Zoom
Karl Lagerfeld et Paul van Haver, dit Stromae, à Paris le 8 septembre. Photo Audoin Desforges pour Libération

Le premier est un produit de la vieille Europe : allemand, fils d’un homme d’affaires suédois et d’une Prussienne, Karl Lagerfeld a 82 ou 84 ans selon les sources – lui-même affirme n’en rien savoir.

Le second incarne le métissage et le monde dépolarisé : Belge de père rwandais, Stromae a 32 ans.

Le premier a à son actif une carrière stupéfiante de longévité à succès, dans un milieu (la mode) où les êtres comme les choses sont datés en deux secondes : plus de soixante ans ont passé depuis sa nomination à la direction artistique de la maison Patou. Son arrivée chez Chanel en 1983 marque le retour en hype de la marque.

Le second a surgi en 2010 sur la scène electro, avec un hit phénoménal,Alors on danse. De la dance dépressive, addictive, sous influence brelienne, qui irrigue Cheese, son premier album et carton européen. Racine carrée (2013) avec les pics Formidable et Papaoutai franchira jusqu’à l’Atlantique.

«Retraite» ou «lever le pied» ne font pas partie du vocabulaire ni même de l’ADN de «Karl», comme inoxydable. «Paul» observe, lui, depuis la fin 2016, une mise en retrait volontaire qui a surpris tout le monde. Elle a des échos de burn out – amplifié par les séquelles d’une réaction à un antipaludique. Une fragilité qu’il ne cache pas.

Oui mais voilà : aussi dissemblables soient-ils, Karl Lagerfeld et Stromae sont des phénomènes de la pop culture contemporaine. Avec un point commun évident : l’art de la sape, de la mise en scène de soi, qui les a inscrits illico dans la mémoire collective. Deux dandys d’ici et maintenant, catogan versus chignon, qui bousculent les codes, Lagerfeld en invalidant l’équation vieux-no look-no life, Stromae (qui pioche dans le vestiaire de sa femme Coralie) en passant outre les frontières de genres et en refusant la surexposition, ce graal de l’ère Kardashian. Deux formes de liberté.

Sabrina Champenois Photo Audoin Desforges

Publié dans:CULTURE |on 7 octobre, 2017 |Pas de commentaires »

La lettre de Laurent Joffrin……………….(07/09/2017)

Libération 07 septembre 2017
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Politique de la compassion

«Regardez comme je suis bon !» Le président de la République, les ministres, les pouvoirs publics en général, ont déployé toutes les ressources de la mise en scène politique – cellule de crise, réunion d’urgence, voyage immédiat, communiqués et déclarations empathiques – pour bien attester de leur compassion envers les victimes de l’ouragan Irma et de leur volonté de porter immédiatement secours aux îles détruites. C’est désormais une figure obligée de la vie publique : tout dirigeant doit dans l’heure, dans la minute, montrer qu’il vit en communion avec les souffrants, qu’il partage leur malheur, qu’il se concentre toutes affaires cessantes sur leur tragique destinée. C’est la politique de la compassion.

Faut-il s’en plaindre ? Pas sûr. Preuve par l’absurde : l’indifférence de George W. Bush envers les victimes de l’ouragan Katrina, son retard à réagir publiquement, ont été jugés très sévèrement. A juste titre : cette apathie au sommet s’est aussi traduite par une criminelle lenteur dans l’organisation des secours, notamment envers les quartiers les plus déshérités. La célérité de la communication, dans le cas de l’ouragan Irma, laisse espérer une action tout aussi rapide de l’Etat français en faveur de ces lointaines victimes. Que dirait-on d’un dirigeant déclarant soudain : «J’ai mieux à faire, je m’occupe de grande politique, les sinistrés attendront» ?

Souvent le rejet de la posture compassionnelle émane d’horizons peu démocratiques. Une certaine droite conservatrice ou libérale se moque volontiers de «l’Etat neu-neu» ou du «gouvernemaman», qui prend les citoyens pour des enfants et les berce de bonnes paroles au lieu de les inciter à se prendre en mains. Aidez-vous, car l’Etat minimal, idéal des libéraux, ne vous aidera pas ! C’est ainsi qu’on théorise l’égoïsme. Une certaine extrême gauche, dans sa détestation symétrique des symboles démocratiques, dénonce l’artifice médiatique dispensé par une conjuration de manipulateurs, destiné à masquer «les vrais problèmes» par l’émotion, à surfer sur les catastrophes naturelles pour faire oublier les calamités sociales. Compassion, manipulation !

Emotion

Deux ouvrages éclairent utilement l’affaire, l’Homme compassionnel, de Myriam Revault d’Allonnes et le Temps des victimes, de Caroline Eliacheff et Daniel Soulez-Larivière. Ils convergent vers un même diagnostic. La politique de la compassion est un progrès de la démocratie. Dans une société égalitaire, où les dignités sont semblables, où les droits sont équitablement distribués, tout dirigeant doit être de plain-pied avec les gens de peu et – même si c’est hypocritement (l’hommage du vice à la vertu…) – témoigner de sa solidarité. Si nous sommes égaux en droit, ceux d’en haut ne sauraient ignorer les malheurs de ceux d’en bas. Vigilante, l’opinion publique se charge de les rappeler à leurs devoirs. Amartya Sen, prix Nobel d’économie, philosophe anglo-indien, a consacré sa thèse de jeunesse à la comparaison d’une famine dans la Chine communiste et l’Inde démocratique. Les victimes furent largement abandonnées en Chine, le parti et les bureaucrates réagissant avec lenteur, alors que dans l’Inde inégalitaire mais démocratique, les dirigeants houspillés par la presse et l’opinion, durent faire diligence. Les démocraties, soi-disant inefficaces et shootées aux médias, s’occupent mieux des victimes que les dictatures progressistes…

A condition de ne pas laisser l’émotion tout brouiller. C’est le revers de la médaille compassionnelle. La solidarité immédiate ne doit pas épargner aux pouvoirs publics la mise en cause politique. Dans le cas de Saint-Martin, il apparaît que l’Etat porte une responsabilité. En 1995, un autre ouragan avait obligé l’administration à édicter de nouvelles normes, à définir des précautions nécessaires. Mais la relative indifférence dans laquelle vit cette île tropicale, loin de la Guadeloupe, a empêché qu’on applique avec rigueur les lois communes de sauvegarde du littoral. Il est probable qu’on a construit impudemment, trop près de la mer. Au-delà de la compassion, voilà qui mérite enquête.

On sait aussi que Saint-Barthélemy a attiré au bord de ses plages paradisiaques la plus grande concentration de people de la terre. Kate Moss, Tom Hanks, Bono, Bill Gates, Johnny Hallyday, et autres dieux vivants de la jet-set, ont élu domicile sous ses palmiers. Quid des rapports sociaux dans ce paradis pour milliardaires ? Les «beautiful people» ont-ils participé autant que nécessaire à la vie collective de l’île qui les a accueillis, où la misère, par définition, côtoie la plus grande richesse ? Seront-ils solidaires, eux dont la villa de rêve a été légèrement endommagée, tandis que la maison achetée à crédit par ceux qui nettoient leur piscine n’existe plus ? Au-delà de la compassion, voilà qui mérite enquête. Sans émotion, point de solidarité. Mais avec la seule émotion, point de politique.

Laurent Joffrin
Publié dans:CULTURE |on 7 septembre, 2017 |Pas de commentaires »
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