Archive pour la catégorie 'Education'

Universités: vitesse et précipitation….

Pécresse a confondu vitesse et précipitation

Sarkozy reprend le dossier à sa jeune ministre et se réserve le rôle de l’arbitre.

QUOTIDIEN : mardi 26 juin 2007

On se calme. Le projet de réforme des universités menaçait d’exploser en vol : Nicolas Sarkozy a ordonné hier un atterrissage d’urgence . «Afin de mener à terme les concertations nécessaires», l’Elysée a reporté d’une semaine l’examen du texte de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse.

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S’agissant de l’un des «grands chantiers de ce quinquennat», le porte-parole de la présidence, David Martinon, a expliqué que Nicolas Sarkozy avait décidé d’engager «une concertation avec les principales parties prenantes». Il doit recevoir aujourd’hui, jusqu’à ce soir, les fédérations de personnels et d’enseignants chercheurs puis les organisations étudiantes. Dans ces conditions, l’Elysée assure qu’il était impossible de déposer le texte au Conseil d’Etat, «sauf à considérer que ces entretiens ne servent qu’à amuser la galerie». Devant la délégation de présidents d’université qu’il recevait hier, Nicolas Sarkozy a toutefois assuré qu’il restait déterminé à légiférer dès cet été.

Il n’empêche : en décidant in extremis de retravailler un texte dont il a martelé pendant toute la campagne qu’il était la priorité des priorités, le chef de l’Etat corrige bel et bien sa ministre, démontrant une fois de plus qu’il entend veiller lui-même à la mise en oeuvre de ses réformes.

Entre un sommet européen et une conférence sur le Darfour, Sarkozy a entamé hier, en présence du Premier ministre, François Fillon, et de Valérie Pécresse une concertation avec trois vice-présidents de la CPU (Conférence des présidents d’université). Il avait décidé de prendre les choses en main vendredi soir, après que la communauté universitaire, réunie huit heures durant, avait émis un avis défavorable sur le projet de loi. Ce qui a inquiété l’Elysée, ce n’est pas tant que le syndicat étudiant Unef agite la menace d’un «affrontement avec la jeunesse» , ni que le Snesup-FSU, syndicat de professeurs, appelle à la «riposte» contre un texte menaçant selon lui «les fondements démocratiques de notre société». Si le Président est entré en scène, c’est parce que le texte défendu par Valérie Pécresse n’avait même pas le soutien des présidents d’université. La CPU n’a pas caché qu’elle était «très réservée», notamment sur le caractère optionnel de l’autonomie. Or sans l’adhésion des présidents, qui sont censés la mettre en oeuvre, cette réforme n’a aucune chance d’aboutir. Tout à son souci d’afficher sa détermination, Valérie Pécresse a négligé ce point. Fortement encouragée, il est vrai, par son Premier ministre : car, plus encore que Nicolas Sarkozy, François Fillon tient à ce texte. Ministre en charge du dossier en 1993 puis en 2005, il s’est juré de «rendre leur rayonnement» aux universités, de mettre fin à «vingt ans d’immobilisme».  «Nous légiférerons cet été», martèle-t-il en toutes circonstances. Sa jeune ministre a donc foncé dans le tas, s’efforçant de tenir l’impossible calendrier qui lui était imposé. Avant qu’intervienne Nicolas Sarkozy, ne laissant décidément à personne d’autre le beau rôle : celui de l’aimable pacificateur, de l’arbitre dominant la mêlée.

Publié dans:Education, Politique |on 26 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Universités: il est urgent d’attendre….

REFORME DES UNIVERSITES

 

Réforme des universités :
Sarkozy se donne du temps

NOUVELOBS.COM | 25.06.2007 | 17:05 l’autonomie des universités ne sera pas à l’ordre du jour du Conseil des ministres de mercredi, a déclaré Jean-Pierre Finance, premier vice-président de la Conférence des présidents d’université, lundi 25 juin, à l’issue d’un entretien avec Nicolas Sarkozy.

Le projet de loi sera examiné « vraisemblablement mercredi prochain » (4 juillet) en Conseil des ministres, a précisé David Martinon, porte-parole de l’Elysée, en expliquant que « le président de la République souhaitait voir les principales parties prenantes à la réforme » et « en tirer les conclusions » avant de présenter le texte au Conseil d’Etat.
Nicolas Sarkozy, accompagné du Premier ministre François Fillon et de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, reçoit lundi et mardi les représentants d’une communauté universitaire qui se cabre contre ce projet de loi.
Elle dénonce notamment la volonté de l’exécutif d’imposer au pas de charge une réforme qu’elle conteste sur le fond.
Mardi, les fédérations de personnels et d’enseignants-chercheurs seront reçues à 17h00 à l’Elysée, les organisations étudiantes suivront à 18h00.

 

Publié dans:Education, Politique |on 25 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Universités: ça coince aussi chez les étudiants…

Bruno Julliard (Unef): « La ministre a l’air très peu ouverte »

Changement de ton radical entre les organisations syndicales étudiantes et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Valérie Pécresse a mis un coup d’arrêt à l’enthousiasme qui entourait les négociations, en présentant son avant-projet de loi sur la réforme des universités. Président de l’Unef (Union national des étudiants de France), Bruno Julliard fait part de sa « déception » de ne pas avoir été entendu. Et n’est pas très optimiste quant à une inflexion de la position de la ministre, ce vendredi après-midi, à l’occasion de la réunion du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser).

Quelle a été votre réaction à la découverte de l’avant-projet de loi?
De la déception et de la colère. De la déception parce que le texte est très éloigné de toutes les discussions que nous avons eues lors des concertations ces trois dernières semaines. Et puis surtout de la colère sur le fond parce que c’est un texte dangereux pour notre service public de l’enseignement supérieur. C’est une douche froide! Au vu de l’investissement qui a été le nôtre, on s’attendait à toute autre chose.

Ne regrettez-vous pas votre enthousiasme manifesté très tôt dans ces négociations?
On dit avant tout qu’il y a besoin d’une réforme de l’enseignement supérieur dans notre pays, pour améliorer la visibilité des diplômes, pour lutter contre les inégalités, pour accroître l’efficacité des universités… Nous avions décidé de faire des propositions, d’avoir une attitude très constructive, et maintenant l’avant-projet de loi qui nous est présenté n’est pas acceptable. On ne regrette pas d’avoir joué le jeu, on regrette surtout que le gouvernement ne saisisse pas une chance quasi unique de voir la totalité de la communauté universitaire favorable à une réforme des universités.

Quelles mesures vous paraissent les plus contestables?
Il y a d’abord le recul démocratique: seules vingt personnes devraient siéger dans les conseils d’administration avec uniquement trois étudiants, alors même qu’on augmente les compétences des universités. Nous sommes également très inquiets quant à l’organisation des inégalités entre les universités avec l’autonomie optionnelle, où chaque université pourra elle-même décider de son degré d’autonomie. On conteste aussi la sélection à l’entrée des masters, et nous n’avions jamais discuté de cela au cours des négociations. Enfin, nous redoutons une précarisation des personnels avec la modification de leur recrutement.

Que comptez-vous faire avant la session parlementaire de cet été?
La ministre doit annoncer quelques amendements cet après-midi lors du Cneser. D’après la discussion de ce matin entre les organisations syndicales étudiantes, la ministre a l’air très peu ouverte à accepter nos revendications, ce qui est très inquiétant. Mais avant la présentation du texte mercredi en Conseil des ministres, l’ensemble des organisations syndicales étudiantes rencontrera le président de la République, mardi à 18 heures.

Le risque de manifestations étudiantes est-il important?
En tout cas, c’est une évidence qu’il existe des risques d’opposition au texte. Mais on ne sait pas encore quelle forme prendra cette opposition. On est bientôt au mois de juillet et il n’y a plus d’étudiants dans les facs, c’est donc difficile d’organiser une mobilisation. Mais, en l’état actuel des choses, ce texte est totalement inacceptable et nécessitera certainement des mobilisations étudiantes.

► Mis à jour le 23/06/2007 à 8h45: Après huit heures de négociations, le texte a finalement été rejeté dans la nuit de vendredi à samedi par le Cneser, instance consultative, par 19 voix contre, 12 pour et 4 abstentions. Les quelques amendements consentis par Valérie Pécresse n’ont pas convaincu les représentants de la communauté universitaire présents. Pour démontrer leur opposition totale, la FSU suivie par le Sgen-CFDT et la CGT, ainsi que les étudiants de l’Unef et de la Fage, ont même quitté la salle avant le vote.

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Publié dans:Education, Politique |on 23 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Réforme universitaire: ça coince…..

Premier obstacle dans la course à la réforme des facs

Consultés vendredi, les représentants des universités ont voté contre le projet de loi de Valérie Pécresse.

Par Véronique SOULE

QUOTIDIEN : samedi 23 juin 2007

 

La réforme sur l’autonomie des universités passera. Sarkozy l’a promis durant sa campagne. Et a chargé sa ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, de conclure au plus vite. Mais la précipitation avec laquelle le texte a été élaboré et le peu de cas fait des critiques des invités à la concertation sont en train de détériorer sérieusement le climat au sein du monde universitaire, avec la menace de mouvements à la rentrée.

Très dure. Vendredi encore, Valérie Pécresse n’a pas lésiné sur ses efforts : elle a lu deux discours, le premier le matin en rencontrant les participants aux discussions, et le second l’après-midi pour ouvrir la réunion du Cneser (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) ­ où siègent représentants étudiants, enseignants, présidents d’université ­, organe consultatif. La réunion se poursuivait dans la soirée, mais les chances étaient minces de voir les participants adopter le texte du gouvernement. Peu après l’ouverture de la réunion, ils ont en effet voté à une majorité ­ 33 voix pour, 15 contre, 5 abstentions et un refus de vote ­ une motion très dure, jugeant la loi «portant organisation de la nouvelle université» ­ son intitulé officiel ­ «inacceptable en l’état».  «L’avenir des universités vaut mieux qu’une loi bâclée en un mois», écrivent-ils. Ils dénoncent aussi l’ «institutionnalisation d’un enseignement supérieur à deux vitesses». 

Les neuf délégués du FSU ont alors quitté la réunion. «Pour nous, ce texte est inamendable, explique Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup. Il nous avait déjà été présenté mardi, et nous a été remis sans changement. C’est un mépris souverain pour la communauté universitaire.» Ce syndicat est opposé au «remodelage total de l’université, qui va même au-delà du projet» de Sarkozy.

Calendrier fixé. Les participants restés à la réunion espéraient obtenir des amendements. Mais tous avaient des doutes sur la marge de manoeuvre de la ministre, sous la houlette d’un président hyperactif et d’un Premier ministre ex-ministre de l’Education. La rue de Grenelle se disait ouverte à «des modifications consensuelles» . Mais le calendrier est déjà fixé. Sarkozy recevra mardi les syndicats d’enseignants du supérieur, puis les étudiants. «Je n’en attends rien, dit Jean Fabbri, mais ce sera l’occasion d’exiger un collectif budgétaire pour que la rentrée se passe bien.» Mercredi, le projet de loi doit passer en Conseil des ministres. Et jeudi, la ministre le défend devant la commission culturelle du Sénat.

Publié dans:Education, Politique |on 23 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Le scepticisme des handicapés..

                 

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Droit opposable à la scolarisation :
les associations sceptiques

NOUVELOBS.COM | 10.06.2007 | 14:42

La Fnath salue le discours « important » de Nicolas Sarkozy sur les handicapés, mais pointe des lacunes. Ségolène Royal appelle les parents à « prendre aux mots » le président.

 

(AFP)

(AFP)

 

En réaction aux propositions de Nicolas Sarkozy sur le handicap, la Fnat (association des accidentés de la vie) se déclare partagée, dans un communiqué publié dimanche 10 juin. Elle reconnaît un discours « important », qui va susciter des « espoirs », mais regrette par ailleurs l’absence de projets sur les ressources des handicapés.

Nicolas Sarkozy avait affirmé, samedi à Tours, qu’il rendrait « opposable le droit de tout enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier », à l’occasion du 47ème congrès de l’Unapei (associations de proches de handicapés). Le chef de l’Etat avait également annoncé qu’il demanderait à Xavier Bertrand, le ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, venu avec lui à Tours, de « mettre en place une cinquième branche de la protection sociale pour prendre en charge la dépendance ».

« Un droit au discours opposable »

L’association  » se retrouve » dans certaines propositions, comme ‘ »la création d’une nouvelle branche de la protection sociale ». Mais elle « reste toutefois sceptique sur l’application du droit opposable » à l’école « dans la mesure où le droit pour tous les enfants handicapés d’être inscrits à l’école de leur quartier figure déjà dans la loi de février 2005″.

La Fnath s’affirme « déçue de l’absence de propositions concrètes concernant la revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés à quelques semaines du 1er juillet ». Sachant que « la plupart des personnes handicapées vivent sous le seuil de pauvreté ». L’association souhaite en retour « un ‘droit au discours opposable’ pour que les engagements pris trouvent une traduction concrète ».

Royal veut prendre Sarkozy aux mots

Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à la présidentielle, appelle de son côté les parents d’enfants handicapés à « prendre aux mots » Nicolas Sarkozy, en les inscrivant dans les écoles de quartier. Le communiqué de la socialiste paru dimanche, précise : « Faisant suite au discours de Nicolas Sarkozy sur le handicap, Ségolène Royal appelle toutes les familles concernées à le prendre au mot et à se présenter avant la fin du mois de juin dans les écoles, collèges et lycées pour inscrire leur enfant handicapé afin qu’il soit accueilli à la prochaine rentrée scolaire ».
Elle rappelle toutefois que « contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy aucune loi nouvelle n’est nécessaire, puisque le droit d’inscription des enfants handicapés figure déjà dans la loi de février 2005. Il suffit donc de donner aux établissements scolaires les instructions nécessaires et de mettre en place les emplois d’auxiliaires d’intégration. La politique consiste à joindre les actes à la parole. Dans le domaine du handicap la détresse des familles est immense et les mots sans suite seraient impardonnables ».

Sujet présidentiel

Le sujet des handicapés avait déjà vivement opposé les deux candidats à la présidentielle lors du débat de l’entre-deux tour, en avril. La candidate avait accusé la droite d’avoir « supprimé » les aides pour l’accueil des handicapés à l’école, et avait taxé Nicolas Sarkozy d’ »immoralité politique ». Ce dernier lui avait reproché de « perdre ses nerfs ».

 

 

 

Les r�actions des lecteurs

                                                                                                                              

 

Publié dans:Education, Enfance, Politique |on 11 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Le gouvernement passe en force…

Un gouvernement en remplace un autre, mais les méthodes restent les mêmes. Alors que les acteurs des universités avaient demandé que la réforme ne soi pas votée dans l’urgence, le Premier minsitre persiste et signe: la loi visant à accroitre l’autonomie des universités sera votée en juillet….pendant les vacances, ce qui évite les mouvements d ’humeur du petit peuple…

« Je ne vois pas comment, en trois semaines, en pleine campagne des législatives, nous allons pouvoir discuter avec une ministre elle-même candidate » s’nquiète Bruno Julliard, le président de l’UNEF, avant de fairer savoir que, « pour une fois, toute la communauté universitaire est prête à négocier. »

Qui a dit que le gouvernement voulait discuter ?

Publié dans:Education, Politique |on 7 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Une bonne nouvelle pour l’école laïque…..

Communiqué de Jean GLAVANY,

Secrétaire national à la Laïcité

Le Conseil d’Etat désavoue l’ancien ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy

Le Parti socialiste se félicite de l’annulation par le Conseil d’Etat de la circulaire du 2 décembre 2005 signée par le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Education Nationale de l’époque, Nicolas SARKOZY et Gilles de ROBIEN

Cette circulaire, prise en application de l’article 89 de la loi du 13 août 2004, imposait à une commune de participer aux dépenses de fonctionnement d’une école privée d’une commune voisine où sont inscrits un ou plusieurs enfants de familles résidant sur son territoire. La commune devait financer les écoles privées des autres communes même si elle disposait d’une école publique.

C’est un camouflet pour l’ancien ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.

Pour que cette bonne nouvelle pour l’école de la République et le principe de la laïcité soit complète, les socialistes souhaitent l’abrogation de l’article 89 de la loi du 13 août 2004 qui pénalise l’école de la République.

Publié dans:Education, Politique |on 7 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Où l’on reparle de la carte scolaire…..

 

Société

Des profs de ZEP affirment ne rien attendre de la suppression de la carte scolaire.

«Les faibles et très faibles vont alors rester entre eux»

Par Véronique SOULE

QUOTIDIEN : lundi 4 juin 2007 18 réactions  

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«L a carte scolaire ? Ici, ça ne nous concerne pas. Notre collège accueille tous les enfants des cités alentour et personne d’autre. Vous imaginez quelqu’un demander une dérogation pour venir chez nous ?» Marie, 41 ans, est la principale d’un collège «ambition réussite» (particulièrement difficile) de 650 élèves de la Seine-Saint-Denis. Elle suit les débats sur la carte scolaire. Mais le sujet, ici, n’intéresse guère : «On va au collège du quartier sans se poser de questions, même s’il est mal réputé, de toute façon on est déjà marqué avec la cité.» 

 

Conformément à la promesse de Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale, le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, prépare la suppression de la carte scolaire, qui affecte les élèves dans les établissements de leurs «secteurs». Dès la prochaine rentrée scolaire, il lance une expérimentation (lire ci-dessous). D’ici deux ou trois ans, la libéralisation sera totale.

Mères seules, pères au RMI 

L’objectif affiché est, a priori, louable : la carte scolaire a échoué à assurer la mixité sociale, on a laissé se créer de véritables ghettos en banlieue, il faut donc trouver d’autres solutions. Le problème est que le contournement de la carte est massivement le fait des classes moyennes et aisées, vivant dans les centres-ville, notamment à Paris, comme l’a fait ressortir l’étude de la chercheuse Marie Duru-Bellat. La suppression de la carte légitime donc les «détourneurs». Et les ghettos scolaires des périphéries, que personne évidemment ne convoite, semblent condamnés à le rester.

Dans le collège de Marie, plus de 80 % des élèves appartiennent à des catégories sociales défavorisées. «Certains vivent dans des squats, d’autres sont des sans-papiers, il y a aussi beaucoup de mères seules, de pères au RMI», dit-elle. Le collège a reçu des moyens supplémentaires parce qu’il est en zone d’éducation prioritaire (ZEP) et qu’il a été classé «ambition réussite». Il y a des études dirigées, une classe européenne ­ avec des disciplines dispensées en anglais ­, de l’allemand en seconde langue… Reste que 60 % seulement des élèves décrochent le brevet.

Dans les années 60, sous la poussée démographique, on a construit des établissements scolaires au beau milieu des grands ensembles. Chaque enfant avait ainsi une école pas loin de chez lui. Mais ces cités ­ Pablo-Neruda, Gagarine, Balzac ­ ont vieilli plus mal que prévu. Des populations de plus en plus pauvres sont venues s’y installer. La carte scolaire n’a fait qu’entériner ces ghettos.

Echappatoire dès le primaire 

«La sectorisation, ça ne marche pas ici», confirme Vincent, 28 ans, professeur de physique dans un collège «ambition réussite» de la banlieue de Lyon. «Ceux qui sont potentiellement bons demandent une langue étrangère ou une option qu’on n’a pas, histoire d’aller dans un meilleur collège ou sinon dans le privé.» Vincent est amer : «Quand j’entends discuter des copains qui lorgnent vers les « grands » lycées de Lyon pour leurs enfants, et qui se demandent comment y arriver car l’immobilier a fait un bond, je me dis qu’ici c’est un autre monde.» 

Marie confirme que, dans sa ville de Seine-Saint-Denis, le privé ­ sous contrat et bon marché ­ est une échappatoire, dès le primaire, surtout pour les habitants des petits quartiers pavillonnaires enserrés dans les cités. «Dès le primaire, les parents ont peur de la violence, explique-t-elle. Ils cherchent alors une école privée où ils savent que leur enfant sera encadré, cela n’a pas besoin d’être Polytechnique, ils veulent avant tout être tranquilles.» 

Certains voient dans la suppression de la carte scolaire une certaine justice : «Les nôtres aussi pourront choisir.» Mais ils ne se font guère d’illusions. «Le petit groupe de bons élèves que nous réussissions à garder va demander à partir», prédit un enseignant d’un collège ZEP près de Lille. «Les faibles et les très faibles vont alors rester entre eux.» De plus, dans ces collèges, souvent les professeurs n’arrivent pas à terminer le programme : «Comment retenir une bonne élève qui sait qu’elle peut faire mieux ailleurs ?» 

Contrôler les incivilités 

Nombreux sont ceux qui auraient préféré un aménagement de la carte scolaire. Les départements, qui ont désormais à charge les collèges, ont investi pour les rénover. Mais certains abritent jusqu’à 800 élèves. Beaucoup trop pour assurer un suivi pédagogique et contrôler les «incivilités». Ségolène Royal avait proposé de fixer un plafond. Mais où répartir les effectifs en trop ? Dans d’autres «secteurs» ? Et comment rendre attractifs ces établissements ZEP ?

«Lorsque la carte sera supprimée, les chefs d’établissement vont-ils jouer le jeu et prendre nos bons élèves qui se présentent ?» s’interroge Marie. «Ou ne vont-ils pas plutôt attendre d’avoir une pile de dossiers et retenir les meilleurs des meilleurs établissements ? Je préfère encore le maintien de la carte…» 

Publié dans:Education, Politique |on 4 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Vitesse et précipitation sont les deux mamelles de…qui vous savez….

Education. Editorial

Le péril de la hâte

Par Renaud DELY

QUOTIDIEN : samedi 2 juin 2007

Pour toucher à l’université française, mieux vaut récuser slogans faciles et présupposés idéologiques. Et se conformer à un sage pragmatisme. Odes au mérite et à la sélection par principe d’un côté, incantations rituelles au totem du service public de l’autre, les écueils sont connus. Depuis une trentaine d’années, de réformes avortées en mouvements de protestation réussis, la vie tumultueuse des campus s’est fracassée de l’un à l’autre. Droite comme gauche semblent désormais converger sur le diagnostic : c’est d’abord d’un manque criant de moyens dont souffre le monde universitaire, quand les grandes écoles concentrent l’essentiel des ressources. Pour remédier à la misère des unes sans nuire à l’aisance des autres, sans doute faut-il ouvrir davantage les universités aux mutations de la société et du monde économique. Il n’y a rien de scandaleux au fait de conférer aux établissements une certaine autonomie pour nouer des partenariats, trouver des financements, recruter des enseignants, et les traiter au mieux pour leur éviter la tentation de l’exil. Mais ces moyens ne peuvent être justifiés que par une seule fin : l’obtention par le plus grand nombre de diplômes reconnus et utiles pour se frayer un chemin dans la vie professionnelle. Le risque demeure que les projets du gouvernement accroissent le fossé entre quelques facs privilégiées et un grand nombre d’autres délaissées. La hâte qu’il manifeste à vouloir boucler l’affaire en plein été ne rassure pas sur ses intentions. Il aura bien besoin d’une opposition forte mais lucide pour ne pas succomber au péril de la réforme hâtive qui a déjà perdu tant de ministres de l’Enseignement supérieur par le passé.

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Publié dans:Education |on 2 juin, 2007 |Pas de commentaires »

Inquiètante réforme….

Education

«Tout est inquiétant dans les projets du gouvernement»

A Bordeaux ou à Rennes, on appréhende la «privatisation» des facs.

Par Pierre-Henri ALLAIN, Laure ESPIEU

QUOTIDIEN : samedi 2 juin 2007

De Bordeaux à Rennes, première plongée dans les universités au moment où le gouvernement dévoile ses intentions. Dans le monde étudiant, l’atmosphère est à l’attente. Et, déjà, à la vigilance.

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Chez les étudiants de Bordeaux-II (médecine et sciences de l’homme), la première urgence, c’est les exams. Le projet de réforme, ils sont nombreux à n’en avoir même pas entendu parler Dans le grand hall de l’université, Maylis interroge : «C’est quoi, ce projet ?» «C’est une mesure de privatisation», assène Marco. «Mais alors, ça dégénère ! s’alarme-t-elle. On ne peut pas tout privatiser, les études doivent rester ouvertes à tous.» Nicolas renchérit : «Il y aura des facs mieux cotées, et les étudiants des établissements riches seront mieux traités que ceux des universités pauvres. C’est l’origine du diplôme qui définira l’accès à l’emploi.» Agathe reconnaît pourtant que c’est déjà un peu le cas : «Les meilleures facs sont dans les grandes villes, et on sait très bien que le diplôme n’a pas tout à fait la même valeur partout.» «C’est la grande hypocrisie, balaie Didier Lapeyronnie, enseignant chercheur en sociologie. Les établissements sont, de fait, déjà en concurrence. C’est le bon sens de donner des capacités de gestion et d’innovation sans tout le temps passer par le contrôle étatique, extrêmement lourd. Je suis en train de créer un nouveau diplôme : je passe plus de temps à remplir les papiers qu’à réfléchir au contenu de l’enseignement. L’université croule sous la paperasse. J’espère qu’un système libéral pourra la dégager.» 

Sélection. Bernard Bégaud, le président de Bordeaux-II, est plus prudent : «L’autonomie, qu’est-ce que ça veut dire ? Tout le monde est d’accord qu’il faut que ça change, mais dans quelles limites ? S’il s’agit d’acquérir plus de liberté dans la gestion courante et le recrutement des étudiants, j’y suis favorable. Mais c’est totalement différent si on parle de désengagement de l’Etat.» Forte de 18 200 étudiants, Bordeaux-II est la plus grosse université d’Aquitaine. Magnifique site historique avec marbres, colonnes et façade néoclassique, mais il pleut dans les bâtiments, la toiture menace par endroits de s’effondrer, les peintures s’écaillent et les ascenseurs sont en panne. «Il nous faudrait immédiatement 250 à 300 millions d’euros uniquement pour rénover ce qui doit l’être, explique le président. En France, les universités sont dans un tel état de délabrement que, si on délègue la gestion du patrimoine aux présidents, je crains qu’ils ne soient contraints de brader leur surface, et leur patrimoine, pour rénover le reste.» 

Cruciale aussi la question des conditions d’entrée. Pour Marco, l’idée d’une sélection apparaît tout simplement… «ignoble». Alors qu’Agathe estime qu’il faut y réfléchir. «On pourrait imaginer des droits d’inscription plus chers, et un filtre plus fort, si ensuite le diplôme nous permet réellement de trouver du travail.» Bernard Bégaud réclame même que les étudiants payent leur scolarité à prix coûtant. «En facturant l’année 200 euros pour tous, l’Etat consacre des milliards pour payer des études à des gens riches qui auraient les moyens de les assumer. C’est se ruiner au détriment des plus pauvres, alors qu’on pourrait relever les tarifs et mettre en place une vraie politique d’aide par les bourses.» 

A «Rennes la Rouge», comme certains universitaires appellent la faculté de sciences humaines de Rennes-II, enseignants et étudiants sont partagés entre expectative et franche appréhension. «Tout est inquiétant dans les projets du gouvernement, lance une enseignante de sociologie. A commencer par l’autonomie de l’université, qui va entraîner une dépendance vis-à-vis des pouvoirs économiques. Un rapprochement avec le monde du travail est souhaitable, mais le financement direct par des entreprises est pervers et dangereux.» Pour cette enseignante chercheur, une des principales menaces réside dans la «privatisation de la recherche» : «La recherche de bénéfices économiques rapides est un raisonnement boiteux, estime-t-elle. La plupart des technologies de pointe n’existeraient pas sans la recherche fondamentale. En sciences sociales, où la recherche n’a pas de débouchés à court terme, va-t-on se priver d’outils essentiels pour penser les rapports sociaux et servir de guide à l’action publique ?» Entre deux montagnes de copies à corriger, Eric et Christine, professeurs d’anglais en LEA (langues étrangères appliquées), soulignent que le sentiment général se résume à une interrogation : à quelle sauce vont-ils être accommodés ? «Une réelle professionnalisation dans certaines filières peut permettre d’éliminer des branches pourries, remarque Eric. Mais on peut aussi avoir des craintes sur l’avenir de « petits » enseignements tels le russe ou le portugais.» 

«Choix brutaux». Sur un campus d’après-examens quasiment désert, les quelques étudiants qui préparent un concours ou peaufinent un mémoire se montrent tout autant circonspects. La question d’une «sélection par l’argent», avec le spectre d’une augmentation des droits d’inscription, préoccupe les esprits. «La fac doit rester accessible à tous, insiste Stéphane, en Capes d’histoire. On doit aussi pouvoir continuer à y apprendre à réfléchir par nous-mêmes, à développer un esprit critique avec des clés de lecture de la société. On n’est pas seulement là pour trouver un boulot.» Dans les bureaux de la présidence, l’inquiétude se focalise sur la manière dont les réformes vont être menées. «Beaucoup de choses ont déjà été faites par rapport au management ou aux contrôles de gestion, explique Danielle Charles-Le Bihan, vice-présidente du conseil d’administration. En Bretagne, nous sommes les seuls à avoir mis en place un pôle régional de recherche et d’enseignement supérieur pour une meilleure visibilité. Ce que l’on craint, ce sont des choix brutaux avec une accélération trop rapide du processus de mise en concurrence.» 

Publié dans:Education, Politique |on 2 juin, 2007 |Pas de commentaires »
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