Europe………………………………..(24/10/2019)
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Emmanuel Macron, c’est sa force, est un incorrigible optimiste. Le conclave européen, qui aurait pu se terminer en foire d’empoigne, a finalement trouvé une issue plutôt digne. Pas de quoi sauter au plafond, car, après tout, le choix du quatuor des « top jobs » correspond aux résultats des élections européennes du 26 mai.
La nomination de Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) et d’Ursula von der Leyen à la Commission, deux femmes, certes conservatrices, est une bonne nouvelle. Il n’y a donc rien à redire d’un point de vue de la pratique de la démocratie.
En revanche, les sujets qui fâchent ont été soigneusement glissés sous le tapis. Rôle de la BCE, contrôle des frontières, immigration, harmonisation des politiques sociales, fiscales et environnementales, choix de faire de l’Europe une vraie puissance mondiale et non pas un simple marché ouvert aux quatre vents… Les débats qui affleurent autour de l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) sont le signe que ces questions vont immanquablement atterrir sur les pupitres des nouveaux députés européens. Peut-on commercer en toute équité avec des pays comme le Brésil qui massacrent la biosphère sans le moindre scrupule ?
Une autre question, que personne n’ose vraiment aborder de front, ou alors avec des pincettes, concerne l’élargissement de l’Europe. De nombreuses voix répètent pourtant qu’il faudra bien, un jour ou l’autre, repenser le monstre ingérable que nous avons créé depuis des décennies. Certes, on peut applaudir l’exploit de réunir autant de pays dans une même enceinte, qui se parlent et ne se font plus la guerre. Mais ne faudrait-il pas réduite la voilure, lancer cette Europe à deux vitesses, avec, en première ligne, les pays vraiment décidés à faire de cette entité, exceptionnelle et si fragile, une puissance politique qui compte face aux géants mondiaux ? C’est ce que pensent de nombreux dirigeants de l’Europe de l’Ouest. Cela passe par une perte de souveraineté pour chaque Etat. Pourquoi ne pas le dire clairement ?
Emmanuel Macron est de ceux-là, même s’il avance sur la pointe des pieds sur ce chemin escarpé. Hélas, ces tenants de l’Europe politique se heurtent aujourd’hui à un mur : la montée en influence des pays de l’Est, pris dans la vague populiste. Pour eux, l’Europe n’est qu’un marché libre, éventuellement une protection contre l’ours russe et ses désirs de reconquête à l’Ouest. Mais l’idée de perdre une once de souveraineté provoque immédiatement chez eux une bouffée de paranoïa. Il faudra bien pourtant mettre cette question sur la table de la Commission de Bruxelles et du Parlement de Strasbourg.
Les Etats, face à la mondialisation galopante, ne pourront pas longtemps faire l’autruche. Cela demandera du courage politique, du doigté, mais aussi de la franchise. Il faudra assumer l’idée de resserrer les rangs autour de pays déterminés à ne pas se laisser dévorer par les Etats-Unis, le Chine et d’autres géants en devenir. Emmanuel Macron doit-il jouer les lanceurs d’alerte et proposer une nouvelle Europe ? A dix, douze, quinze pays, prêts à jouer plus collectif ? Il y a urgence. Pour en finir avec ces conclaves interminables au terme desquels la seule victoire est d’avoir trouvé un compromis, incompréhensible pour les peuples ?
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Par Pascal Riché
Publié le 20 juin 2018 à 06h51
La réunion bilatérale de quatre heures, mardi à Meseberg, près de Berlin, entre Angela Merkel et Emmanuel Macron n’aura pas été vaine. Préparant le sommet européen du 28 juin, les deux leaders se sont entendus pour resserrer la coordination de la politique étrangère et de défense de l’Union Européenne, pour résoudre la crise migratoire qui crée tant de vagues politiques sur le vieux continent (notamment en musclant Frontex, l’agence européenne chargé des frontières), pour créer un Bureau européen chargé d’harmoniser les règles sur l’asile dans l’UE et pour achever l’union bancaire.
Mais l’annonce la plus symbolique de cette rencontre est la création d’un budget pour la zone euro. Il sera facile, bien sûr, de faire la fine bouche. Il ne s’agit que d’une minuscule étincelle dans le moteur franco-allemand en panne, un compromis qui ne changera pas grand chose à la profonde crise qui paralyse le fonctionnement de la zone euro. Mais une étincelle, après des années marquées par le vide et le froid, ce n’est pas négligeable non plus. « Avant il n’y avait rien, demain, il y aura un budget pour la zone euro », s’est félicité Emmanuel Macron, qui revient de loin dans cette affaire.
En décidant de doter la zone euro d’un budget, avec des recettes (décidées par les dix-neuf) et des dépenses (exécutées par la Commission), Paris et Berlin ont fait le petit pas attendu depuis longtemps. Ne serait-ce que pour cette annonce, la rencontre entre les deux leaders n’aura pas été vaine.
Bien sûr, la France espérait un accord bien plus ambitieux. Bien sûr, ce ne sont pas des parlementaires qui voteront le futur budget, comme cela devrait se passer dans n’importe quelle démocratie « normale ». Bien sûr, rien n’est dit sur la taille du budget projeté (1% du PIB ? Plus ?) et il ne prévoit aucun mécanisme de stabilisation susceptible d’aider les membres à résister aux récessions. Bien sûr, le diable est dans les détails (qui devront être négociés avec les autres pays d’ici le sommet européen du 28 juin) et il faudra attendre de les connaître avant de parler de véritable progrès. Mais symboliquement, le fait que l’Allemagne accepte le principe même d’un budget, à partir de 2021, est une avancée.
Il était temps. L’euro est depuis des années en situation d’échec. Au lieu de faire converger les économies européennes, il accélère leur divergences. Au lieu de favoriser la coopération, il attise l’hostilité entre les peuples. Avant son apparition, les PIB par habitant des différents pays évoluaient au même rythme ; lorsqu’un pays était à la traîne, il dévaluait sa monnaie, ce qui relançait ses exportations. Avec l’euro, ces pays retardataires ont été privé de l’outil de la dévaluation. Pour rester compétitifs, ils étaient invités à s’infliger de sévères cures d’austérité salariales et budgétaires. Ces recettes, en pesant sur la demande, se sont avérées contre-productives. La Grèce a coulé après la crise de 2008 ; l’Italie connaît depuis 20 ans une croissance anémiée… Et l’Allemagne a pris de l’avance sur tous les autres pays, accumulant les excédents, tel Picsou et ses billets dans son coffre-piscine.
Dans une zone monétaire qui fonctionne correctement (« optimale » disent les économistes), lorsqu’une région connaît des difficultés, ses travailleurs déménagent et les autres régions lui envoient des capitaux. C’est le cas aux Etats-Unis, par exemple. Dans la zone euro, du fait des barrières de langues et de cultures, les travailleurs sont moins mobiles ; du fait de l’absence de solidarité, les pays « sans problèmes » refusent de transférer des fonds vers ceux qui en ont besoin. Et ces derniers ne se redressent pas.
D’où l’idée, poussée depuis longtemps par la France, de doter la zone euro d’un budget qui, s’il était puissant, permettrait de corriger les conséquences injustes des « chocs asymétriques » sur certains pays. Jusque là, l’Allemagne ne voulait pas en entendre parler : pas question de transformer la zone euro en « Europe des transferts ». La seule mutualisation à imposer, à leur yeux, c’était celle de la discipline.
Face à la montée des populismes – en Italie, notamment - qui menace désormais l’Union européenne elle-même, Angela Merkel a fait une concession, en acceptant l’idée de budget. Parviendra-t-elle à l’imposer dans son pays ? Certes, l’approfondissement de la zone euro est prévu dans le contrat de gouvernement de la Grande coalition, formée depuis quelques mois entre la CDU et le SPD. Mais c’est au sein de son propre camp que la chancelière risque de rencontrer le plus de résistances. Sous pression depuis son semi-échec lors des élections de septembre, elle est au milieu d’une lutte de pouvoir acharnée avec Horst Seehofer, ministre de l’Intérieur et dirigeant de la CSU, la branche bavaroise et très conservatrice de la droite allemande.
Pascal Riché
L’OBS
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Bon an, mal an, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient réussi à rédiger le traditionnel communiqué commun qui vient clore les sommets du G7. Il portait même le tampon «approuvé», signalant au moins un consensus de façade trouvé samedi, au terme de deux jours de discussions tendues au Québec. Mais la conférence de presse de clôture du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, pendant laquelle il a qualifié «d’insultantes» les mesures douanières prises une semaine plus tôt par les Etats-Unis et annoncé des «représailles» par le Canada à compter du 1er juillet, n’a visiblement pas été du goût de Donald Trump. Et l’a poussé à faire volte-face.
«Après les fausses déclarations de Justin durant sa conférence de presse, et parce que le Canada impose d’énormes droits de douane à nos entreprises, nos fermiers et nos ouvriers américains, j’ai demandé à nos représentants américains de retirer le soutien au communiqué, tandis que nous envisageons des droits de douane sur les voitures qui inondent le marché américain !» a-t-il tweeté dans la nuit de samedi à dimanche à bord d’Air Force One, qui l’emmenait à Singapour pour sa rencontre avec le Nord-Coréen Kim Jong-un, mardi (lire page 12). Dimanche sur Fox News, Peter Navarro, le conseiller de Trump pour le commerce déclarait : «Il y a un siège réservé en enfer pour tout dirigeant étranger qui s’engage dans une diplomatie de la mauvaise foi avec Donald Trump et tente de le poignarder dans le dos quand il s’en va.»
En un tweet (suivi par un second, tout aussi rageur, où Trump qualifie son homologue canadien de «faible et malhonnête»), le président américain a réduit à néant deux jours de discussions entre les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du G7 – Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada – dans la petite ville de La Malbaie. Ces derniers mois, le président américain n’a cessé de se désolidariser des alliés traditionnels des Etats-Unis, du désengagement de l’accord de partenariat transpacifique à la sortie de l’accord nucléaire iranien. Le 31 mai, il a décidé d’appliquer des taxes douanières sur l’acier et l’aluminium de pays dont il allait retrouver une semaine plus tard les représentants autour de la table du G7. Devenu un véritable «G6 + 1», alors que gronde la guerre commerciale.
Avec sa sortie sur Twitter et son refus apparent de signer le communiqué final du sommet, Donald Trump vient contredire le satisfecit de Justin Trudeau, qui avait affirmé à peine quelques minutes plus tôt que le sommet avait été un «succès», et que les sept nations s’étaient accordées sur de nombreux sujets économiques et diplomatiques. Il a également reconnu que de profondes divergences de vues persistaient entre Donald Trump et les autres leaders, notamment sur le commerce.
Les discussions de La Malbaie ont été «tendues et souvent conflictuelles», rapporte le New York Times. Une ambiance bien rendue par un cliché capturé par l’un des photographes officiels du gouvernement fédéral allemand, très commenté sur les réseaux sociaux samedi. L’image (voir photo) montre tous les chefs d’Etat et conseillers debout, sauf Donald Trump, assis et bras croisés comme un enfant réprimandé, mais qui ne se départit pas de son sourire bravache et satisfait. En face de lui, la chancelière allemande, Angela Merkel, semble lui faire la leçon. «Dans l’une des réunions à huis clos, le Président a prononcé un long monologue, rapporte une source citée par le New York Times. A un moment, il s’en prend violemment à l’Allemagne, qui profiterait des Etats-Unis en y vendant tant de voitures. La minute suivante, il évoque son grand-père, qui était allemand, et rappelle combien il aime l’Europe.»
Les manœuvres de Macron pour mener l’UE
Emmanuel Macron a lancé sa campagne en vue des européennes de mai 2019, mardi à Strasbourg, en répondant aux questions des députés européens. Ce n’est pas un hasard si le Président a choisi cette date pour honorer l’invitation d’Antonio Tajani, le président du Parlement européen. Il l’a reconnu : «Ce moment» est «particulier», car «c’est celui qui nous sépare des élections européennes à venir, où nous aurons à faire vivre nos combats pour les idéaux qui nous ont faits».
Très combatif, Macron a proclamé qu’il n’avait renoncé à aucun de ses projets de réformes de l’UE énoncés à la Sorbonne en septembre, même s’ils sont enlisés. Surtout, il a fait le déplacement pour se positionner dans la réorganisation de l’échiquier politique européen à venir, La République en marche n’ayant aucune existence au niveau européen, faute d’élus et faute d’appartenir à l’une des grandes familles politiques.
Fantasmagorique. Dans son discours introductif, Macron a d’emblée voulu enfoncer un coin au sein du PPE (les conservateurs européens), le principal groupe politique du Parlement, qui accueille sur ses bancs des partis qui sont plus proches de l’extrême droite que des valeurs de la démocratie-chrétienne. Sans jamais citer le Fidesz du Hongrois Viktor Orbán ou les partis conservateurs alliés à l’extrême droite, à l’image des Autrichiens, il a mis en garde contre la réapparition d’une «forme de guerre civile européenne» où «la fascination illibérale grandit chaque jour». «Je ne veux pas laisser s’installer cette illusion mortifère qui, ne l’oublions jamais, ici moins qu’ailleurs, a précipité notre continent vers le gouffre. L’illusion du pouvoir fort, du nationalisme, de l’abandon des libertés. Et je récuse cette idée qui gagne même l’Europe que la démocratie serait condamnée à l’impuissance. Face à l’autoritarisme qui partout nous entoure, la réponse n’est pas la démocratie autoritaire, mais l’autorité de la démocratie.»
Si Macron a abandonné l’idée, fantasmagorique, de détacher la CDU du PPE, le principal vecteur d’influence allemande au sein de l’UE, il n’a manifestement pas renoncé à affaiblir le regroupement des conservateurs, soit en le poussant à faire le ménage dans ses rangs, soit en détachant les partis les plus mal à l’aise avec ces amitiés malsaines, à l’image de l’UDI, d’une partie des LR ou de la Nouvelle démocratie grecque. Un tel éclatement du PPE, encore improbable il y a six mois, a pris davantage de consistance avec sa droitisation menée tambour battant par l’Allemand Manfred Weber, membre de la très conservatrice CSU bavaroise, secondé par le très réactionnaire Partido Populare espagnol. Le second groupe, Socialistes et Démocrates (S&D), est en lambeau après les scrutins allemands et italiens. Le Parti démocrate italien est prêt à rejoindre En marche, peu soucieux de rester dans le même groupe que le PSOE espagnol qui soutient, à cause de la crise catalane, le président PPE de la Commission, Jean-Claude Juncker, et son âme damnée et secrétaire général, l’Allemand Martin Selmayr, accusés, par leur politique migratoire, d’avoir fait le jeu des démagogues italiens. Ils sont d’autant plus sensibles aux sirènes de LREM que le Mouvement Cinq Etoiles (M5S), vainqueur des élections italiennes, a fait des offres de services à Macron…
«Petits Schäuble».La République en marche est déjà en train d’agréger autour de lui, outre les démocrates italiens et M5S, Ciudadanos, le parti de centre droit en tête des sondages en Espagne, trois quarts du groupe libéral de Guy Verhofstadt, peut-être les Verts allemands avec qui des négociations sont en cours et une partie du PPE. LREM n’exclut même plus de devenir le premier groupe du Parlement, un pari qui paraissait fou il y a quelques mois encore.
Macron a profité de ces grandes manœuvres pour envoyer un signal de fermeté à Angela Merkel, la chancelière allemande, dont le parti semble toujours aussi peu allant dès qu’il s’agit de réformer l’UE et la zone euro. Le socialiste Udo Bullmann a mis en garde le président français : «Des petits Schäuble [du nom de l’ex-ministre des Finances allemand] ont commencé à se positionner au Bundestag pour empêcher toute réforme.»
Macron n’a donc laissé aucun doute sur sa détermination à tout changer. La zone euro, avec un budget propre, une union bancaire, un ministre des Finances et un Parlement dédié. Le budget à 27, dont les dépenses devraient être conditionnées à des critères de convergence fiscale et sociale. Et les institutions, en rejetant tout élargissement aux Balkans, comme le veulent Berlin et la Commission : «On ne va pas continuer à cavaler sans réformes institutionnelles.» «Ce n’est pas le peuple qui a abandonné l’idée européenne, c’est la trahison des clercs qui la menace, a-t-il taclé. Nous ne pouvons pas aujourd’hui faire comme hier, c’est-à-dire refuser de parler d’Europe, répartir les places et accuser Bruxelles ou Strasbourg de tous les maux.» Macron veut donc répéter son succès hexagonal en faisant table rase de «l’ancienne Europe»… On aurait tort de le sous-estimer.