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Le Monde.fr avec AFP | 30.03.2016 à 07h01 • Mis à jour le 30.03.2016 à 07h49
L’opération, lancée vers 5 heures par les services de l’Etat, la Ville de Paris et la préfecture de police, concerne plusieurs centaines de migrants, essentiellement soudanais, érythréens et afghans, installés depuis plus de trois semaines dans des tentes et sur des matelas, au milieu des détritus, sous le métro aérien.
Lire le reportage : A Paris, l’autre bataille de Stalingrad des migrants
Bien avant le début de l’opération, des centaines de migrants, parfois avec un sac contenant leurs maigres possessions, le plus souvent les mains vides, regroupés sur les trottoirs sous les arches du métro aérien, attendaient les bus devant les emmener vers des hébergements. La circulation a été coupée sur une portion du boulevard de la Villette et la station de métro Stalingrad a été fermée.
Le campement avait déjà été évacué une première fois le 7 mars ; 393 personnes avaient alors été emmenées vers un hébergement, mais beaucoup d’autres, qui disent avoir raté les bus, étaient revenues dormir sur les lieux. En dépit des tentatives policières de ne pas les laisser se réinstaller, le camp avait très vite regrossi. Cette opération est la dix-huitième organisée à Paris depuis le 2 juin 2015, date de l’évacuation du campement de La Chapelle.
Pas à la hauteur
En guise de solution, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a donné l’ordre de raser la partie sud du camp. Il avait promis concertation et non-violence. Toutes les associations ont dénoncé effet de surprise et brutalités policières. Mais le plus grave est ailleurs. Sur le papier, ce démantèlement avait pour objectif d’inciter les migrants à quitter leurs cabanes pour se mettre à l’abri, et les convaincre de faire le pari de l’asile en France. Aucun de ces objectifs n’a été vraiment atteint. La situation a empiré car elle s’est déplacée. La concentration dans la partie nord du camp s’est accrue, augmentant les risques sanitaires et de sécurité. Et, plus inquiétant encore, de plus en plus de migrants n’hésitent pas à quitter Calais pour tenter leur chance dans d’autres mini-jungles, apparues le long de la côte. La situation était compliquée mais contrôlable, elle risque de venir incontrôlable. Alors que toutes les associations anticipent une prochaine vague de réfugiés, le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’assumer (enfin) l’ampleur de ce défi de Calais : et commencer par prolonger l’investissement réalisé en janvier avec l’ouverture sur place d’un centre d’hébergement d’urgence de 1 500 places. Il a été volontairement sous-dimensionné. Il est urgent de le revoir à la hausse. Aujourd’hui, la sixième puissance économique mondiale n’a que soixante douches à proposer aux milliers de réfugiés de Calais.
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La répartition des réfugiés passe au forceps
Chose rare, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne favorables au plan de répartition de 120 000 réfugiés auront dû passer de force et recourir au vote, soulignant les profondes divisions qui traversent l’Union européenne au sujet de l’asile. C’est en fin d’après-midi ce mardi, que le conseil «justice et affaires intérieures» a enfin pris la décision d’organiser la «relocalisation» de réfugiés à partir de l’Italie et de la Grèce, deux pays particulièrement touchés par l’afflux de demandeurs d’asile.
«Nous avons adopté cet accord à une large majorité», a déclaré Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile, à l’issue d’une réunion dont il avait la présidence. Au vu de la teneur des discussions de ces dernières semaines, il était devenu évident que trois pays d’Europe centrale allaient lutter bec et ongles contre l’idée d’une répartition des réfugiés. L’unanimité et le compromis, si chers aux dirigeants européens, allaient tomber aux oubliettes.
La division est donc actée. La Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie se sont opposées au texte. La Finlande s’est abstenue. Surprise : la Pologne a finalement accepté de se joindre à la majorité.
Le texte qu’avait proposé la Commission européenne le 9 septembre a toutefois été modifié. Trois pays européens «de première ligne» devaient bénéficier du mécanisme de relocalisation. 15 600 réfugiés devaient être transférés depuis l’Italie, 50 400 depuis la Grèce et 54 000 depuis la Hongrie.
Or, cette dernière s’étant opposée farouchement au principe même de la relocalisation, seules l’Italie et la Grèce verront des demandeurs d’asile répartis à partir de leur territoire. La Hongrie paye donc son opposition à la relocalisation. Elle devra accueillir des réfugiés supplémentaires au lieu d’en voir 54 000 quitter son territoire. Une situation pour le moins paradoxale.
Le contingent de 54 000 personnes qui auraient dû être réparties à partir de la Hongrie sera «octroyé» d’ici un an à l’Italie et la Grèce, ou à d’autres pays qui pourraient être confrontés à un afflux soudain de réfugiés (on pense ici à la Croatie). La participation forcée de la Hongrie au mécanisme de relocalisation a pour résultat mécanique de réduire le nombre de demandeurs d’asile qu’accueilleront les autres Etats membres. La répartition concernera donc, dans un premier temps, 66 000 personnes en «besoin manifeste de protection» arrivés en Italie ou en Grèce. La France en accueillera 12 962.
Enfin, les discussions tendues entre les Etats membres de l’Union européenne auront poussé le conseil «justice et affaires intérieures» à abaisser quelque peu les ambitions du texte initial. Des Etats qui feront valoir des «circonstances exceptionnelles» pourront se soustraire au mécanisme, pour 30% du nombre des demandeurs d’asile qu’ils auraient dû accueillir.
Reste à savoir comment, concrètement, des Etats récalcitrants seront contraints à accueillir des réfugiés dont ils ne veulent pas. Quant aux réfugiés eux-mêmes, rien ne garantit qu’ils accepteront de bonne grâce d’être accueillis dans des Etats où les conditions d’accueil sont parfois déplorables.
Une chose est sûre, pour que cette répartition s’organise concrètement, les fameux «hotspots» proposés par la Commission européenne devraient voir le jour ces prochaines semaines à Catane en Italie et au Pirée en Grèce. Ces «centres de tri» entre migrants irréguliers et réfugiés seront observés avec attention par les ONG de droits de l’homme, tant elles font craindre l’utilisation massive de la détention de migrants.
Si les ministres ont poussé le rapport de force jusqu’au vote c’est qu’ils souhaitaient faire place nette avant le sommet «informel» et «extraordinaire» des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra mercredi soir à Bruxelles. Un sommet au cours duquel personne ne souhaitait rééditer le fiasco du 26 juin dernier qui avait vu les dirigeants européens s’étriper jusqu’au bout de la nuit autour de la toute première proposition de relocalisation, sans parvenir à un accord. Mercredi soir, les chefs d’Etat et de gouvernement discuteront à nouveau de la question de l’asile. Avec une épine dans le pied en moins… et quelques tensions en plus.
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06h30 |
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Evacuation en cours de deux camps de migrants à Paris. Suivez la situation en direct.