Tempête……………………….(08/02/2020)
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« Le plus gros de l’épisode sera pour dimanche soir » : la tempête Ciara va balayer le nord de la France, des rafales de 140 km/h attendues | |
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MERCREDI 24 JUIN À 20H38 |
ALERTE INFO |
Encadré par deux photos des manifestations monstres du 11 janvier, Manuel Valls a tenu jeudi matin une conférence de presse pour présenter son projet de loi sur le renseignement. Et répondre aux inquiétudes qui commencent à poindre. Tant les défenseurs des libertés publiques que les professionnels du numérique se disent préoccupés par le texte, censé légaliser, tout en les encadrant, les activités des services de renseignement.
Pour Benoît Thieulin, le président du Conseil national du numérique, qui aexprimé publiquement ses préoccupations, le «dispositif destiné à révéler[...]une menace terroriste» est sans conteste la disposition la plus problématique du texte. Le gouvernement le présente comme une utilisation du «big data» à des fins préventives. Soit recourir à un algorithme pour mouliner les données des opérateurs et détecter des comportements considérés comme suspects. «Le dispositif n’est pas clair du tout, un grand flou demeure dans sa mise en œuvre», regrette Loïc Rivière, de l’Association française des éditeurs de logiciels et solutions internet (Afdel), reçu jeudi après-midi à Matignon avec d’autres organisations.
La mesure visera en premier lieu les opérateurs de communications électroniques (opérateurs réseaux, fournisseurs d’accès à Internet) mais aussi, potentiellement, les fournisseurs de services. Sébastien Crozier, président du CFE-CGC chez Orange, se dit très inquiet de «l’implantation chez les opérateurs d’un algorithme créé par les services de renseignement pour trouver des gens qui ont des comportements déviants». Des risques pèseraient sur la qualité de la connexion : «S’il est constant, sur toutes les données de connexion, le réseau des opérateurs sera ralenti. C’est un peu le phénomène chinois.»
L’opacité n’est pas prête d’être levée. Le gouvernement se montre très sensible sur ce sujet, invoquant très vite le «secret de la défense nationale»pour ne pas donner de détails. Ce que déplore Adrienne Charmet, coordinatrice des campagnes de la Quadrature du Net : «Il n’y a aucune information sur le type de dispositif mis en place, puisque c’est renvoyé à des discussions entre opérateurs et services de renseignement. Cela nécessiterait une discussion publique.» Le Conseil national du numérique a lui sursauté à la lecture de cette disposition: «Elle change la nature même du renseignement en plaçant l’algorithme au cœur de notre mode de gouvernance», détaille Benoît Thieulin. Loïc Rivière abonde : «Il s’agit de demandes qui pourraient être ressenties comme très intrusives, voire exorbitantes par les entreprises que nous représentons lorsqu’on parle de big data, donc a priori de collecte massive de données.»
Dans son avis du 5 mars, publié jeudi, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a estimé qu’«il n’existe pas d’opposition de principe à voir doter les services de renseignement de techniques similaires à celles dont bénéficient les opérateurs de police judiciaire». Le projet de loi consacre effectivement leur extension à la «communauté du renseignement» dès lors que les informations «ne peuvent être recueilli[e]s par un autre moyen légalement autorisé». Concrètement, micros et caméras pourront être posés dans les domiciles et les véhicules, sur autorisation du Premier ministre et après avis de la nouvelle commission chargée d’encadrer les activités des services. Sera également possible la captation de «données informatiques transitant par un système automatisé de données ou contenues dans un tel système», une formulation qui peut aussi bien viser un serveur web qu’un ordinateur personnel, et qui autorise notamment l’usage de keyloggers, des logiciels espions qui enregistrent la frappe d’un utilisateur sur son clavier.
«Il semble légitime que les services de renseignement cherchent à s’adapter», juge aujourd’hui Benoît Thieulin. Qui insiste néanmoins sur la nécessité du contrôle, et sur la protection nécessaire, notamment, des droits des journalistes et des lanceurs d’alerte dans ce nouveau cadre. Mais du côté du Syndicat de la magistrature (gauche) ou de l’Ordre des avocats de Paris, le son de cloche est tout autre. Chez le premier, Laurence Blisson juge excessifs ces nouveaux moyens, «tellement intrusifs qu’ils ne devraient pas être utilisés hors cadre judiciaire. Il est répété qu’il s’agit d’un encadrement, alors que le texte revient à entériner des pratiques des services au lieu de fixer des limites». Et dans un communiqué publié ce jeudi, le second «plaide pour un régime unique d’encadrement des interceptions et demande l’intervention du juge pour contrôler, autoriser et sanctionner».
Au-delà de la pose de balises pour localiser personnes, véhicules et objets, inscrite dans le projet de loi, le recours à des «dispositifs techniques de proximité» sera désormais possible. La formule désigne en particulier les Imsi-catchers, des appareils capables d’intercepter les communications dans un périmètre donné. En usage «classique» – c’est-à-dire hors urgence antiterroriste, où ils pourront servir à écouter des communications émises ou reçues par un appareil précis, ils sont censés «siphonner» uniquement des identifiants d’appareil, des numéros d’abonnés ou des données de localisation. Le président du Syndicat des avocats de France (classé à gauche), Florian Borg, juge la technique «beaucoup trop généralisée sur l’ensemble des individus : on ne peut pas surveiller l’ensemble d’une population sur un lieu donné. Cela pose de vrais problèmes en matière de respect de la vie privée».
Autre source d’inquiétude : l’accès aux données de connexion «en temps réel» sur les réseaux des opérateurs, des fournisseurs d’accès à Internet, mais aussi des hébergeurs, déjà en partie possible depuis la loi de programmation militaire de 2013. A l’époque, la disposition avait largement fait polémique, mais le décret d’application avait levé certaines craintes des intermédiaires techniques. Des craintes qui pourraient réémerger bien vite. Dans son avis, la Cnil a clairement indiqué craindre que cet accès s’effectue désormais«sans l’intermédiaire des opérateurs de communications électroniques», et qu’elle soit donc «de nature à permettre l’aspiration massive et directe des données par les agents des services concernés». Rien n’indique, dans son communiqué du jour, que cette inquiétude ait été levée.
Jusqu’ici, les enregistrements de correspondances réalisés dans le cadre des interceptions de sécurité – les écoutes, qui concernent à la fois les conversations téléphoniques et les communications électroniques – étaient détruits au bout de dix jours. Dans le projet de loi, on passe à trente. Le délai de conservation des autres données collectées – par exemple les transcriptions, mais sans doute aussi ce qui sera recueilli via les nouveaux moyens mis à disposition des services – sera fixé par décret en Conseil d’Etat, avec un maximum d’un an. Quant aux données de connexion, le «contenant» (qui communique avec qui, quand, combien de temps), la durée de conservation maximum passe de trois à cinq ans.
Un «nouvel allongement substantiel» sur lequel la Cnil a émis des«réserves». Mais au Syndicat de la magistrature, l’avis n’est pas tranché sur la durée de conservation des interceptions de sécurité : «Quelle serait la réalité d’un recours – ouvert par le texte – si les données sont supprimées ?», soulève Laurence Blisson. Laquelle tique en revanche franchement sur l’allongement des délais lorsque les données «contiennent des éléments de cyberattaque» (un logiciel malveillant, par exemple) ou si elles sont chiffrées : dans ce dernier cas, la durée de conservation court «à compter de leur déchiffrement». «C’est bien trop peu encadré», juge-t-elle. «Cela va permettre de constituer des silos de données chiffrées qui seront gardées sans limite de délai, avec les données « en clair » qui leur sont associées, et qui sont évidemment des informations», renchérit Adrienne Charmet.
Le principal garde-fou posé est une nouvelle autorité administrative indépendante : la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). Elle sera composée de quatre parlementaires, deux membres (ou anciens membres) du Conseil d’Etat, deux membres (ou anciens membres) de la Cour de cassation, plus «une personnalité qualifiée en matière de communications électroniques». Le Syndicat de la magistrature regrette que les juges ne soient pas plus nombreux, même s’il se dit rassuré que le président de la nouvelle commission soit choisi par une haute juridiction (Conseil d’Etat ou Cour de cassation). Même reproche du côté du Syndicat des avocats de France : «Les parlementaires ne sont pas garants des libertés individuelles, les magistrats oui.» Plusieurs spécialistes des services de renseignement s’interrogent aussi sur l’implication concrète et effective d’élus, déjà très occupés entre leur circonscription et leur assemblée…
Sur le fond, le Syndicat de la magistrature pointe aussi une logique inversée :«Le principe est l’atteinte aux libertés fondamentales, l’exception est la limitation de ces atteintes.» En appui de sa démonstration, Laurence Blisson cite deux exemples. La commission dispose de vingt-quatre heures, ou de trois jours s’il a un doute, pour rendre son avis. Passé ce délai, «l’avis est réputé rendu», indique le texte de loi. Autrement dit, «le silence vaut acceptation». Second exemple : lorsque le gouvernement «passe outre» l’avis de la Commission, celle-ci peut le contester «à la majorité absolue de ses membres». «Un membre suffit pour mettre sous surveillance, mais tous les membres doivent être d’accord pour s’y opposer», déplore-t-elle.
En plus des dispositifs techniques, le projet de loi définit les missions dévolues aux services de renseignement. «Le champ d’application est extrêmement large, constate Laurence Blisson. La prévention des violences[collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique] par exemple pourrait concerner des mobilisations politiques.» Il fait partie des sept motifs cité par le texte. «Est-ce que ça veut dire que, si une manifestation est susceptible de dégénérer, on pourra préventivement surveiller l’organisateur de cette manifestation ?», se demande Florian Borg au Syndicat des avocats de France. «Extrêmement inquiet», il se demande aussi ce qu’est «un intérêt économique essentiel», également cité dans le texte au titre des missions : «Si on considère que le nucléaire, par exemple, est un intérêt économique essentiel, alors toute protestation contre le nucléaire pourra être surveillée.»
Là encore, ce que craignent les défenseurs des libertés publiques ou les professions, c’est une surveillance de masse, dont le gouvernement se défend vigoureusement. Ce matin, Manuel Valls tonnait : «Je veux le dire de façon très claire : il ne s’agit en aucun cas de mettre en œuvre une surveillance généralisée des citoyens. Il n’y aura aucune surveillance de masse. Le projet l’interdit !» Au Conseil national du numérique, Benoit Thieulin relève néanmoins que «les champs définis de façon très large ouvrent la voie à la généralisation de méthodes intrusives».
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Alerte info | Lundi 26 janvier | 16h48 |
A peine une nouvelle loi antiterroriste vient-elle d’être votée par le Parlement, que Manuel Valls a énoncé, sur BFMTV et RMC, plusieurs propositions pour renforcer l’arsenal déjà existant. Après la série d’attentats qui a eu lieu ces derniers jours en France, le Premier ministre a, pour le moment, exclu la possibilité de mettre en place des « procédures d’exception », façon « Patriot Act » américain que certains réclament à l’UMP.
Le Premier ministre dit vouloir « améliorer » le système d’écoutes administratives et judiciaires qui doit être « plus performant ». »Il faudra donner le plus vite possible encore davantage de moyens [aux] services. Il y a sans doute des problèmes juridiques pour effectivement améliorer encore la possibilité des systèmes d’interception, parce qu’entre les écoutes administratives et judiciaires, on peut encore être plus performant », a déclaré Manuel Valls.
Manuel Valls veut généraliser l’isolement en prison des détenus islamistes radicaux. »On sépare ces détenus du reste » des autres détenus en prison, « il faut généraliser » cette mesure mais « il faut le faire avec discernement et intelligence. »
Le plan Vigipirate est »maintenu à son plus haut niveau », le nombre de militaires déployés – 8.470 – se situe « à un niveau jamais atteint ».
« Nous [...] avons déjà déployé 2.000 [militaires] supplémentaires, et dans les jours qui viennent, nous allons en déployer 6.000 militaires en plus de l’engagement des forces de l’ordre policiers et gendarmes », a ajouté le Premier ministre.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian évoque pour sa part le chiffre de 10.000 militaires mobilisés pour assurer « la sécurité des points sensibles ».
Selon Manuel Valls, « le Parlement votera une commission d’enquête » sur les attentats de la semaine dernière. « Il faut une réponse exceptionnelle, qui doit reposer sur le débat, la concorde nationale, dans le cadre du Parlement et nous en reparlerons avec Claude Bartolone et Gérard Larcher, les présidents de l’Assemblée et du Sénat ». « Je pense que le Parlement souhaitera une commission d’enquête sur ce qui vient de se passer, c’est légitime et c’est naturel [...] C’est dans le cadre parlementaire et bipartisan, en associant pleinement l’opposition, qu’il faut travailler ».
De leur côté, les ministres de l’Intérieur de 11 pays européens (Lettonie, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, du Danemark, d’Espagne, d’Italie, des Pays-Bas, de Pologne, de Suède et du Royaume-Uni) et le ministre américain de la Justice Eric Holder ont convenu de renforcer leur coopération dans la lutte antiterroriste. Un sommet sur le sujet est prévu le 18 février prochain à Washington.
« Jamais nous n’avons connu un aussi grand danger en matière de terrorisme« , a jugé Manuel Valls à Montpellier lundi 22 décembre. Le Premier ministre appelle la société à « réagir » face au phénomène des jeunes qui se sentent « impliqués » par le djihad.
« Toute la société doit réagir, quand on a plus d’un millier d’individus, Français ou citoyens résidant en France, qui se sentent impliqués par ce phénomène », a encore ajouté le Premier ministre lors de la visite d’un commissariat.
Evoquant l’acte commis à Joué-lès-Tours par un jeune homme qui a blessé trois policiers au cri de « Allah Akbar » avant de se faire tuer, Manuel Valls a jugé que les policiers avaient réagi « comme il fallait ».
« Ils sont le bouclier face à toutes les formes d’insécurité que nous pouvons connaître, y compris [face] à celles, même s’il faut bien sûr préciser dans le cadre de l’enquête, qui peuvent être menées dans le cadre d’actions terroristes », a poursuivi le Premier ministre.
« Nous appelons à la vigilance toutes celles et tous ceux qui sont en uniforme – policiers, gendarmes, policiers municipaux, sapeurs-pompiers. Ils nous protègent, mais eux aussi doivent se protéger », a-t-il encore ajouté.
« Ce qui nous inquiète, ce sont les phénomènes de très grande radicalisation, très rapide. C’est peut être le cas pour ce garçon qui a agi comme vous le savez à Joué-lès-Tours, qui a perdu la vie, parce qu’il fallait que les policiers réagissent, sinon c’était leur propre vie qui était en jeu. Face à ces phénomènes de radicalisation rapide, souvent sur internet, il faut que nous aidions » les familles, a encore poursuivi Manuel Valls, citant également le cas de la ville de Lunel, située entre Montpellier et Nîmes, d’où sont originaires une douzaine de jeunes gens partis pour la Syrie – où cinq auraient été tués.
Après l’exécution sauvage du guide de montagne Hervé Gourdel, François Hollande a tenu jeudi 25 septembre un conseil de défense, en vue de »prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité de nos compatriotes, ici, en France, et partout dans le Monde ».
A l’issue de la réunion, l’Elysée a annoncé un renforcement des mesures de prévention contre les risques terroristes « dans les lieux publics et dans les transports », ainsi qu’une extension des « conseils de vigilance » à une quarantaine de pays au lieu d’une trentaine en début de semaine. »L’Obs » fait le point sur les mesures déjà en vigueur en France, ainsi que les consignes du Quai d’Orsay en Algérie et au Sahel.
Depuis février 2014, le plan Vigipirate, créé en 1978 après une vague d’attentats terroristes en Europe et modifié, depuis, à plusieurs reprises, s’articule autour de deux niveaux de mobilisation.
Actuellement en vigueur, le niveau dit « de vigilance » correspond selon le gouvernement à une « posture permanente de sécurité, en raison du maintien durable de la menace terroriste sur le territoire ». Il consiste notamment à interdire le stationnement près de certains édifices publics qui pourraient constituer une cible de choix pour des attentats, ou encore à contrôler les bagages dans les aéroports. Les forces de l’ordre peuvent également ponctuellement élargir les interdictions ou contrôles, par exemple lors d’un sommet de chefs d’Etat ou une manifestation sportive attirant un large public. Il comprend une surveillance accrue des aéroports, gares, sites institutionnels et lieux publics très fréquentés.
Ce second niveau s’applique lorsque des projets d’actions terroristes ont été détectés par les services de renseignement, ou lorsqu’un acte terroriste a été commis sur le territoire national. Les mesures, temporaires, sont alors plus drastiques : interdiction de grands rassemblements ou du stationnement près des écoles, systématisation des contrôles, patrouilles en certains lieux.
C’est le niveau le plus élevé de mobilisation. Ce stade ultime de mobilisation a été passé, pour la première fois et brièvement, en mars 2012 dans la région Midi-Pyrénées, lors des tueries perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban. A l’époque, le plan Vigipirate fonctionnait encore sur la base d’un code couleur et le niveau le plus élevé était dit « écarlate ».
Mardi, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a estimé que dans ses dispositions actuelles, Vigipirate était « opérationnel et efficace ».
La France a annoncé jeudi 25 septembre que les conseils de vigilance adressés aux Français à l’étranger étaient étendus d’une trentaine à une quarantaine de pays. »Aujourd’hui, nous avons étendu l’appel à une dizaine de pays de plus », a expliqué Didier Le Bret, patron du centre de crise du ministère français des Affaires étrangères, sans les citer.
Selon une source diplomatique, 11 pays ont été ajoutés : Indonésie, Malaisie, Philippines, Afghanistan, Pakistan, Ouzbékistan, Comores, Burundi, Tanzanie, Somalie et Ouganda.
A la suite de l’exécution d’Hervé Gourdel par un groupe djihadiste se réclamant de l’Etat islamique, le ministère des Affaires Etrangères a mis à jour jeudi sur son site des consignes aux Français se trouvant ou comptant se rendre en Algérie.
Le Quai d’Orsay incite les Français en déplacement temporaire à s’enregistrer sur le site Ariane. L’inscription permet la réception d’éventuelles consignes de sécurité par SMS ou mails ainsi que des prises de contact directes en cas de crise. Une personne désignée peut aussi être contactée en cas de besoin.
Concernant les Français résidant en Algérie, le Quai d’Orsay les invite, si ce n’est déjà fait, à se signaler auprès du consulat de France le plus proche et s’inscrire au registre des Français établis hors de France.
Le ministère déconseille par ailleurs « formellement » tout déplacement aux ressortissants français dans la « zone rouge », notamment au sud et à l’est de l’Algérie. Et invite à la « plus grande prudence » dans « certaines zones du nord-est du pays où évoluent encore des groupes terroristes. » Comme la wilaya de Tizi-Ouzou, où Hervé Gourdel a été enlevé et où 11 militaires algériens ont été tués en avril dernier lors d’une attaque terroriste près de la commune d’Iboudrarene.
« La menace d’attentat et d’enlèvement visant des Occidentaux demeure élevée dans la zone sahélienne mais aussi dans les pays limitrophes. Aucune zone ne peut plus désormais être considérée comme totalement sûre » indique par ailleurs le ministère des Affaires Etrangères. Il déconseille formellement de se rendre des zones rouges au Mali, au Niger, en Mauritanie ainsi que dans l’ensemble des zones rouges des pays frontaliers.
« Les ressortissants français qui se trouveraient dans ces zones doivent savoir que leur sécurité et leur vie sont explicitement et directement menacées. En particulier pour les touristes, aucune personne, aucun groupe, aucune organisation ne peut prétendre garantir leur sécurité » prévient également la Quai d’Orsay, qui rappelle que son site dispose de « conseils voyageurs » propres à chaque pays.
C.R. avec AFP
Paris (AFP) – Les députés ont approuvé mardi soir l’interdiction administrative de sortie du territoire visant à empêcher le départ de candidats au jihad en Syrie et en Irak, l’une des mesures clé du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme.
Cette interdiction de sortie d’un ressortissant français pourra être prise « dès lors qu’il existe des raisons sérieuses de croire qu’il projette des déplacements à l’étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes, des crimes deguerre ou des crimes contre l’humanité ou sur un théâtre d’opérations de groupements terroristes et dans des conditions susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français ».
D’une durée de six mois, renouvelable jusqu’à deux ans, cette interdiction conduira au retrait immédiat du passeport et de la carte d’identité de la personne concernée qui recevra un récépissé valant justification de son identité.
« Six mois c’est un délai raisonnable car c’est une mesure grave », a jugé le rapporteur du texte Sébastien Pietrasanta (PS) en réponse à des amendements de Pierre Lellouche (UMP) voulant porter cette durée à un an.
La personne ciblée pourra être entendue, assistée par un avocat, par le ministre ou son représentant dans les 15 jours. Elle pourra aussi saisir en référé le juge administratif devant lequel l’administration »ne pourra se prévaloir d’éléments classifiés », a assuré le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve aux écologistes inquiets d’un manque de contrôle judiciaire.
Les personnes faisant l’objet de cette interdiction seront signalées dans le Système d’information Schengen utilisé par les pays de l’espace européen sans frontière. Les compagnies de transport auront interdiction de prendre ces personnes dès lors qu’elles auront été alertées par les autorités de leur présence dans leur système de réservation.
La violation de cette interdiction, punie de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende, constituera un motif pour arrêter à leur retour ceux qui auront réussi à se rendre en Syrie.
Selon M. Cazeneuve, environ 930 Français sont impliqués dans des filières vers la Syrie et l’Irak (350 sur place, 180 repartis de Syrie, 170 en transit vers la zone et 230 ayant des velléités de départ), nombre en « augmentation de 74% en huit mois ». 36 sont morts sur place.
Pour M. Pietrasanta (PS), cette mesure peut aussi servir à « protéger contre eux-mêmes » des jeunes, notamment des filles, encore peu radicalisés et qui risquent de le devenir en se rendant dans les zones de lutte armée. Depuis le printemps, il existe une plate-forme de signalements grâce à laquelle « au moins 70 départs » ont pu être évités selon le ministre.
Le projet de loi, qui cible également l’apologie du terrorisme sur internet, devrait être voté en procédure d’urgence (une seule lecture) à l’issue des débats mercredi.
NouvelObs.fr