Terrorisme……………………………..(13/05/2018)
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Le groupe Etat islamique revendique l’attaque au couteau perpétrée dans le centre de Paris. Suivez notre direct | |
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Par L’Obs
Publié le 13 mai 2018 à 08h44
L’attaque au couteau qui a coûté la vie samedi soir à un passant dans le 2e arrondissement de Paris, a été perpétrée par un Français né en 1997 en Tchétchénie.
Fiché S (pour « sûreté de l’Etat »), il n’avait pas d’antécédents judiciaires, précisent des sources proches de l’enquête à l’AFP.
Ses parents ont été placés dimanche en garde à vue.
Un homme de 29 ans a été tué et quatre autres blessés par cet homme armé d’un couteau, qui a crié « Allah Akbar » selon des témoins. Les quatre blessés sont désormais hors de danger, a fait savoir dans la nuit le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui a frappé plusieurs fois la France depuis 2015, a rapidement revendiqué l’attaque. « L’auteur de cette attaque au couteau à Paris est un soldat de l’Etat islamique », a déclaré une « source sécuritaire » à Amaq, l’agence de presse de l’EI.
(Avec AFP)
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Une clé USB avec les noms de plus de 2 000 fonctionnaires de police retrouvée chez une jeune femme radicalisée entendue dans l’enquête sur l’attentat de Magnanville | |
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Terrorisme : début du procès de la «filière de Lunel»
Une filière «particulièrement dangereuse et organisée», avait décrété Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur. Trois semaines à peine après les attaques terroristes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, le 27 janvier 2015, les policiers du Raid et les gendarmes du GIGN effectuaient une descente au cœur de la petite ville de Lunel (Hérault) et de deux communes environnantes. Orchestré par la DGSI, le coup de filet se soldait par l’arrestation de cinq hommes, dont deux fraîchement rentrés de Syrie. Aujourd’hui âgés de 29 à 47 ans, ils comparaissent à partir du 5 avril devant le tribunal correctionnel de Paris, pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes». Deux d’entre eux seront aussi jugés pour «financement d’une entreprise terroriste» dans ce dossier dit de la «filière» jihadiste de Lunel.
S’ils ne seront que cinq sur le banc des prévenus, ils sont une vingtaine de jeunes Lunellois – femmes et enfants compris – à être partis, entre l’automne 2013 et décembre 2014, rejoindre les rangs de l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. Les morts successives, à partir de l’automne 2014, de huit d’entre eux, avaient jeté Lunel et ses 25 000 habitants sous les projecteurs. Politiques et médias s’étaient rués vers cette commune camarguaise, classée zone de sécurité prioritaire depuis 2012 et bientôt désignée «capitale du jihad», «laboratoire miniature du jihad made in France» ou encore comme l’un des 100 «Molenbeek français».
Parmi les cinq prévenus, seuls Adil B. et Ali A. ont fait le voyage jusqu’en zone irako-syrienne. Malgré les données téléphoniques et électroniques récoltées, le second a nié devant les enquêteurs s’y être rendu, tandis que le premier a invoqué des raisons humanitaires. Hamza M., Jawad S. et Saad B. n’ont, eux, jamais quitté Lunel, où le taux de chômage qui avoisine les 20% est l’un des plus importants du département.
Tous ou presque se connaissent depuis l’adolescence, ont fréquenté le même collège ou le même lycée. La bande de copains – et de frères – se rend régulièrement à la mosquée locale El-Baraka, un temps sous le feu des critiques après que son gérant a refusé de condamner le départ de certains jeunes. Mais c’est en marge du lieu de culte que ces Lunellois développent et consolident leur relation dans le cadre d’un «groupe de prière».
Jawad S., 34 ans, est d’ailleurs soupçonné d’avoir organisé des «assises» religieuses durant lesquelles il aurait incité au départ. Selon Adil B., Jawad abordait lors de ces discussions des thèmes comme «l’invisible, les anges, Dieu, le paradis, l’enfer». Trois jeunes Lunellois morts en Syrie, dont Houssem et Karim, les frères de Hamza M. et Saad B., y ont assisté. Devant les enquêteurs, le jeune homme au parcours professionnel chaotique a réfuté cette accusation, assurant être contre le jihad armé, et affirmant avoir été pris dans une «mascarade», après une période éprouvante post-divorce.
Le conflit syrien nourrira pourtant en continu les discussions du groupe qui avait ses habitudes au snack le Bahut, tenu par Karim B., alias «le Chinois», qui sera l’un des premiers à partir. Ensemble, les jeunes hommes regardent sur Internet des photos et vidéos de propagande jihadiste, les partagent entre eux. Un groupe qui, selon l’instruction, «a créé les conditions d’une émulation jihadiste collective», sans pour autant «constituer en soi une filière». À l’époque, une sorte de surenchère régnait dans la ville pour «se faire mousser», arguera l’un des prévenus auprès des enquêteurs, décrivant «une ambiance un peu jihad». C’était «à celui qui en montre le plus, celui qui ne parle que de ça».
La vague de départs, qui vaudra à la ville sa sinistre réputation, commence en novembre 2013. Suivront des voyages tout au long de l’année suivante. Pour les enquêteurs, Hamza M., originaire du quartier de l’Abrivado, comme de nombreux Lunellois partis en Syrie, aurait joué un rôle essentiel auprès des nombreux candidats au jihad. Qualifié de «personnage central», il est soupçonné d’avoir été le plus actif au sein de la cellule lunelloise en devenant le principal «relais» entre la bourgade camarguaise et le Levant.
C’est d’ailleurs par son biais que l’arrivée sur place de Karim B. – pionnier lunellois sur le front irako-syrien et mort dans des combats en décembre 2014 – aurait pu être assurée dans de bonnes conditions. Hamza connaissait bien Karim et son frère Saad, qu’il côtoyait au Bahut. Lorsque Karim se retrouve, en novembre 2013, à la frontière turco-syrienne, Hamza remue ainsi ses contacts pour organiser son accueil et lui permettre d’intégrer une «katiba» (unité de combattants). Il passe notamment par un Albanais du nom de Johan Juncaj, proche de l’un des principaux recruteurs français, Mourad Farès, aujourd’hui incarcéré depuis son retour de Syrie, en septembre 2014.
Sur place, les premiers Lunellois établis, dont Karim, vont faciliter autant qu’ils peuvent l’arrivée de nouveaux compagnons, en mobilisant leurs relations ou en demandant, par exemple, à leurs proches de récolter de l’argent et du matériel. Ce pionnier sollicite ainsi l’aide de son frère Saad B., aujourd’hui accusé de lui avoir transmis 190 euros et d’avoir envoyé sa femme à l’aéroport de Marseille pour qu’elle puisse le rejoindre.
Comme l’attestent des écoutes téléphoniques, Hamza M. est quant à lui resté en contact, toujours depuis Lunel, avec des Français présents dans la zone irako-syrienne. Le jeune homme – qui a perdu ses frères cadets (Houssem, 23 ans, et Sabri, 19 ans), officiellement dans un bombardement en octobre 2014 imputé à l’armée de Bachar al-Assad – est notamment effrayé à l’idée que ses copains lunellois s’affrontent au sein de brigades ennemies.
Au printemps 2014, bien informé, il renseigne ainsi Karim sur une potentielle offensive de l’Etat islamique, auprès duquel s’engageront ensuite les Lunellois, sur la katiba «Jaych Mohamed». C’est dans cette même brigade qu’Adil B., lui aussi parmi les premiers à partir, passe quelques semaines où il reste assigné aux tâches ménagères et à la cuisine à cause de fortes crises de panique. Avant de rentrer rapidement, en janvier 2014. Décrit par son entourage comme «influençable», il dira aux policiers être habité par un «djinn» et être parti en Syrie pour des raisons humanitaires.
Devant les enquêteurs, Hamza M. a reconnu être resté en lien avec des Lunellois, mais a réfuté toute activité de recruteur. Dans une ville rongée par le racisme, scindée en deux entre les «Pescalunes» – Lunellois de naissance – et les autres, le Lunellois d’origine tunisienne a aussi expliqué s’être enfermé dans un repli communautaire, après deux ans de chômage et un parcours professionnel chaotique : «J’ai fait un BTS compta, et à l’issue de ce BTS, tous les Français « de souche » ont trouvé un taf et les deux seuls Arabes de la classe, on n’a pas trouvé de travail.»
Il a notamment été décrit aux enquêteurs comme «le plus religieux de tous» par l’ex président de la mosquée El-Baraka. Placé sur écoute, Hamza flambait en décembre 2014, en pleine conversation avec son copain Adil B.: «Lunel, c’est la ville française la mieux représentée au sein de l’Etat islamique». Le procès se tiendra jusqu’au 11 avril.
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Dans une étude, dévoilée mercredi par franceinfo, un chercheur de l’Ifri a examiné les profils et les parcours de 137 personnes condamnées en France pour des faits de terrorisme.
Un jeune homme de 26 ans, né dans un quartier défavorisé, sans diplôme et connu pour des faits de délinquance, voici le portrait-robot du jihadiste français ou condamné en France, qui ressort d’une étude, dévoilée mercredi 28 mars par franceinfo.
L’étude a été menée par Marc Hecker, directeur des publications de l’Institut français des relations internationales (Ifri) et enseignant à Sciences Po. Il s’est penché sur les jugements de 137 personnes majeures condamnées en France dans des affaires de jihadisme entre 2004 et 2017.
L’auteur fait remarquer qu’« à partir de la mi-2016, le discours sur l’absence de ‘profil type’ a commencé à être battu en brèche », notamment en raison des caractéristiques communes de plusieurs terroristes impliqués dans les attentats sur le sol français.
Sexe et âge. Il ressort de cet échantillon que ces radicalisés sont âgés de 26 ans en moyenne (au moment de leur mise en examen) et que ce sont des hommes dans la plupart des cas. On compte en effet 131 hommes et six femmes.
Parcours social. Les individus examinés ont un parcours social difficile : dans 90% des cas, ces jihadistes sont nés dans des familles nombreuses ou très nombreuses, et fréquemment disloquées, note l’auteur. 40% sont issus de quartiers défavorisés. Marc Hecker a pu collecter des données sur le niveau d’étude de 68 personnes : près de la moitié (32) n’a aucun diplôme. Par ailleurs, les situations de chômage (36%) et d’emplois précaires (22%) sont majoritaires. Enfin, plus de la moitié (57%) sont en couple.
Parcours judiciaire. 40% des individus étudiés avaient déjà été condamnés au moins une fois pour des faits de violences, vols, escroqueries, trafic de stupéfiants ou délits routiers. Les autres avaient un casier judiciaire vierge, mais 12% avaient déjà été signalés aux services de police.
Nationalité et religion. 69% des cas examinés sont des Français et 22% des binationaux. L’étude indique que 59% des personnes ont des parents originaires du Maghreb. Par ailleurs, on compte 74% de musulmans de naissance et un quart (26%) de convertis à l’islam.
Un processus de longue durée. L’étude - qui n’a pu s’appuyer ici que sur les données concernant 39 individus - révèle que la radicalisation relève davantage du cheminement relativement long que du basculement instantané. Ainsi, pour 30% des cas, le processus a duré quelques années.
Une dynamique de groupe. L’étude n’a relevé, dans son échantillon, aucun cas de « loup solitaire ». Elle dépeint plutôt des hommes souvent guidés par une dynamique de groupe, via une fratrie ou des amis qui se connaissent parfois depuis les bancs de l’école. Et internet seul, selon l’étude, ne suffit pas à la radicalisation : il permet surtout les rencontres, la communication et la préparation d’actions.
Un faible niveau de connaissances religieuses. L’enquête montre des jeunes gens qui étaient plus instruits religieusement dans la première décennie des années 2000 que ces dernières années, même si « dans les groupes plus récents, il arrive qu’un individu se distingue par ses connaissances religieuse », note l’auteur.
L’étude souligne enfin un durcissement de la réponse judiciaire. Pour certains délits ou crimes à caractère terroriste, les sanctions prévues dans le Code pénal ont été alourdies. En effet, la moyenne des peines de prison ferme est passé de 4 ans en 2014, à 6 ans et demi en 2016 et à 10 ans en 2017.
L’auteur fait aussi remarquer qu’« il arrive de plus en plus souvent que les personnes ayant rejoint une organisation jihadiste en Syrie soient poursuivies non pas pour association de malfaiteurs terroriste correctionnelle, mais pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Elles sont alors jugées par une cour d’assises spécialement composées de magistrats professionnels ».
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