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Par Sarah Diffalah
Publié le 07 janvier 2018 à 07h56
Le « califat » autoproclamé par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui s’étendait sur de larges pans de territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak, n’existe plus que sur quelques villes de faible importance d’une rive à l’autre de l’Euphrate et du Tigre. De Raqqa, fief syrien de l’EI, il ne reste que des ruines. La mosquée Al-Nouri de Mossoul où le leader de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait sa seule apparition publique en 2014 a été en partie détruite.
Mais l’EI, quasiment vaincu militairement, fera encore parler de lui en 2018, sans aucun doute. Emmanuel Macron, dans un entretien au quotidien « El Mundo » paru fin 2017, l’a rappelé : « La défaite de Daech ne signifie pas la fin de la menace terroriste, qui est durable. »
Si l’EI a perdu son territoire, il lui reste des combattants dans le monde et surtout, son idéologie est devenue suffisamment puissante pour s’affranchir d’une organisation structurée. Une idéologie qui est au centre du dernier ouvrage de la spécialiste Myriam Benraad, professeur en sciences politiques et en études de sécurité à l’université de Leyde (Pays-Bas), « Jihad : des origines religieuses à l’idéologie » (Editions Le Cavalier Bleu). Interview.
Vous faites le constat que depuis plusieurs années, et surtout depuis les attentats du 11-Septembre, le mot « djihad » est omniprésent dans le débat public mais a été banalisé et dévoyé. En perdant ce sens originel, on aurait aussi perdu la compréhension du phénomène djihadiste…
J’ai essayé de montrer comment s’est construite l’idéologie djihadiste à partir de sources religieuses qu’on ne peut pas nier. L’idée était de faire la distinction entre ce qui est du ressort du religieux et de l’idéologie. Nous sommes dans une forme de confusion délétère qui aboutit à la criminalisation de l’islam et des musulmans, alors que les djihadistes ne sont qu’une composante, extrêmement violente et dangereuse, très minoritaire dans le champ de l’islam politique. Cela a créé des effets de polarisation très inquiétants qui ont des conséquences sur notre société et qui, par ailleurs, participent du narratif djihadiste.
Les djihadistes utilisent le mot « djihad », on ne peut pas leur nier l’usage du terme. Mais il est important de comprendre l’instrumentalisation et les modalités d’usage qu’en font ces militants radicaux.
Comprendre comment se construit l’idéologie djihadiste est-il d’autant plus important que se pose aujourd’hui la question des retours de djihadistes ?
Le « tout judiciaire » ne sera pas la solution. D’autant que la prison est un incubateur de la radicalisation. Les personnes ultraradicalisées deviendront des chefs en prison et useront de leur influence. On ne peut pas incarcérer sans dispositif de prise en charge interne. Et celle-ci doit intervenir au niveau du religieux, par l’intermédiaire des aumôniers musulmans. Ils ont un rôle fondamental, crédible, légitime, sont impliqués sur cette question depuis une dizaine d’années et obtiennent des résultats.
Une fois passée la première étape du carcéral, il faut penser l’après. Je ne crois pas au désembrigadement seul. Il faut un suivi, une méthode, des personnes compétentes qui prennent en charge ces gens et qui puissent dialoguer avec eux. Aux Pays-Bas par exemple, il y a un processus de réintégration sociale suivi par les autorités. Les anciens djihadistes ne sont pas lâchés dans la nature, il y a une assistance religieuse, un dialogue engagé avec eux. On n’est pas dans la stigmatisation.
Les pistes de réflexion sur la manière dont cela peut être géré devraient être lancées en amont. Or, pour le moment, on n’a pas encore réfléchi collectivement aux dispositifs qu’il faut mettre en place si jamais la France décide de les rapatrier.
Les dispositifs spécifiques de déradicalisation ont cependant montré leur limite…
On ne peut pas jeter comme on l’a fait ces derniers mois tout ce qui a été fait dans le domaine de la « déradicalisation », car on se retrouve à nu aujourd’hui. Les ratés ont été la conséquence d’une précipitation sans planification réelle, et du fait qu’on a attendu de certaines personnalités des résultats qui n’étaient pas réalistes. C’était devenu un enjeu de pouvoir pour obtenir des financements.
Mais cela ne veut pas dire qu’il faut tout laisser tomber. Il faut relancer ces dispositifs et développer une stratégie de long terme car le djihadisme est un phénomène systémique, qui va durer.
Quels acteurs vous paraissent essentiels à ces dispositifs ?
Je pense qu’il faut développer davantage la prise en charge religieuse. Les djihadistes sont très attachés à cet aspect. Je parlais des aumôniers, mais on peut également s’interroger sur ce qu’on peut faire au niveau de l’islam de France. Que ce soit dans la sphère sociale, dans les quartiers, dans les mosquées, il faut faire en sorte que ces gens puissent avoir d’autres lieux de socialisation religieuse qu’internet.
L’adhésion à une forme d’islam radical rend le passage à la violence plus probable. Ce qui radicalise, c’est une vision du monde, une idéologie structurée qui prétend offrir des réponses et qui touche divers profils. Il faut des personnes, des individus considérés comme légitimes car suffisamment charismatiques pour les aider à renoncer à la lutte armée. Il faut se placer plus en amont pour travailler sur l’idéologie.
Plusieurs victoires militaires sur l’EI en Irak et en Syrie ont été proclamées fin 2017. Y a-t-il chez les combattants djihadistes la volonté de récréer le « califat » perdu ?
Depuis la perte de ces territoires, le discours djihadiste est le suivant : « nous avons réussi à créer un ‘califat’ » qui a trouvé une matérialisation entre la Syrie et l’Irak. Ils se disent qu’ils ont réussi là où aucune autre faction djihadiste n’avait réussi auparavant. Aujourd’hui, il y a donc la nostalgie d’un califat djihadiste perdu qu’il faut restituer. Leur propagande, même si elle a diminué, recycle des images du passé. Pour les djihadistes, les pertes militaires ne sont qu’une épreuve majeure à traverser. Ils n’ont pas dit leur dernier mot et n’abandonneront pas le combat.
Autre chose : la revanche est un autre sentiment mobilisateur pour l’EI. Ils ont toujours utilisé la vengeance comme un moteur clé de leur propagande. Ils veulent venger les leurs, leurs pertes, l’humiliation… Ce ressort émotionnel de revanche est prédominant.
Mais peuvent-ils concrètement recréer ce « califat » ?
Ce sera très difficile. D’une part, parce que la campagne militaire a été extrême et très violente. Raqqa a été rasée à 70% et Mossoul a été détruite à 30%. D’autre part, les populations civiles ne veulent plus des djihadistes, même celles qui les soutenaient au départ. Elles sont déplacées et luttent pour leur survie. Elles veulent des choses simples : la sécurité, l’eau, l’électricité et retrouver un semblant de normalité. Ce ras-le-bol fait qu’un ancrage de l’EI dans cet environnement va être compliqué.
Cela dit, l’EI peut être défait mais l’idéologie n’a pas disparu. Depuis la fatwa d’Oussama Ben Laden de 1998 qui appelle au djihad global contre l’Amérique et ses alliés, le phénomène n’a cessé de croître malgré tous les efforts déployés pour le contrer. D’autant que les djihadistes ont laissé des enfants qui continuent parfois de les admirer. S’ils grandissent dans un champ de ruines et que leurs libérateurs n’ont rien à leur proposer, on peut craindre que le pire ne se reproduise.
Propos recueillis par Sarah Diffalah
Que faire des jihadistes français détenus en Irak et en Syrie ? Faut-il qu’ils soient jugés là-bas ? Ou ici, en France ? Faut-il ne rapatrier que les femmes et les enfants et laisser les hommes ? Le gouvernement français n’a pas de réponse précise. Emmanuel Macron estimait en novembre que le traitement devait se faire «au cas par cas». Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, affirmait, lui, sur BFMTV que les jihadistes françaises arrêtées au Kurdistan syrien pourraient y être jugées si «les institutions judiciaires sont en capacité d’assurer un procès équitable», oubliant que le Kurdistan n’est pas un Etat mais une région aux frontières contestées. Une position en phase avec celle du patron de LR, Laurent Wauquiez (lire page 18). Arrêtée début décembre, Emilie König, figure française de l’Etat islamique (EI), a demandé via son avocat à être jugée en France.
Selon un chiffre recoupé au plus haut niveau de l’Etat, une trentaine de ressortissants français sont actuellement incarcérés en zone irako-syrienne. La moitié sont des femmes, souvent accompagnées d’un ou de plusieurs enfants. Ces détenus encombrants se trouvent très majoritairement sur le sol syrien, aux mains des Kurdes. Par effet mécanique, le chiffre devrait augmenter ces prochains jours, à mesure de l’amenuisement du territoire contrôlé par l’EI. Selon une source sécuritaire, aucun ponte français de l’organisation terroriste ne figure parmi les personnes arrêtées. Craint au départ, le spectre d’un retour massif des jihadistes dans l’Hexagone n’a pour l’instant pas lieu. Sur l’ensemble de l’année 2017, à peine une douzaine de Français (hommes et femmes confondus) sont rentrés. «Les informations que nous avons montrent plutôt leur détermination à rester dans la région», assure une source du renseignement. Qui poursuit : «Nous pensons que de nombreux combattants sont morts, notamment à Mossoul. Sur ce point, nous sommes en attente d’authentifications. Nous sommes également très attentifs à la possibilité qu’ils rejoignent, via la Turquie notamment, d’autres terres de jihad, comme l’Egypte, le Yémen, l’Afghanistan ou l’Asie du Sud-Est. Même si nous n’y avons pour l’instant détecté aucun Français, la Malaisie par exemple nous inquiète beaucoup.»
Relevant à la fois de critères diplomatiques et politiques, la doctrine officielle de Paris sur le retour des jihadistes français demeure trouble. «Le sujet est tellement « touchy » que tout le monde fait l’autruche» côté administration, confirme un ancien de l’Elysée. «On avait défini un principe de réalité : ceux qui ont fait le choix de rejoindre l’EI devaient en assumer toutes les conséquences, que ce soit mourir victime d’un tir de la coalition ou croupir dans des geôles peu recommandables», corrobore un ex du ministère de l’Intérieur. Aujourd’hui, le Quai d’Orsay (où le dossier est aux mains du conseiller spécial Jean-Claude Mallet) pilote l’organisation ministérielle avec la Justice et l’Intérieur. Au gré des arrestations ou des demandes de rapatriement, les dossiers sont évoqués en Conseil de défense, présidé par le chef de l’Etat. Jusqu’ici, la France étudiait donc «au cas par cas» les profils des candidats au retour. Pour certains, dont les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth (lire ci-contre), cette philosophie a vécu puisque le porte-parole du gouvernement a expliqué jeudi matin qu’il fallait juger les Françaises épouses de combattants sur le lieu de leur arrestation. La partition de Benjamin Griveaux contenait cependant un sérieux bémol : cela serait envisageable seulement «si un procès équitable» leur est assuré, soit un véritable casse-tête au Kurdistan syrien. En Irak, en revanche, «les autorités de Bagdad sont légitimes pour juger les combattants français de Daech», décrypte une source diplomatique. Leurs enfants, eux, peuvent être rapatriés sur la base d’une protection humanitaire. La plupart du temps, ils sont récupérés par les équipes de la Croix-Rouge internationale. Ensuite, à leur arrivée dans l’Hexagone, c’est à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou à des membres de leurs familles (grands-parents, oncles, tantes) qu’ils sont confiés.
Elle est loin des standards français. En Irak, aussi bien les tribunaux dépendants du gouvernement central de Bagdad comme ceux de la région autonome du Kurdistan, rendent une «justice biaisée» concernant les jihadistes, affirme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié en décembre. Les manquements se retrouvent à tous les niveaux : depuis l’identification formelle des suspects, dont certains restent emprisonnés à tort durant des mois, les conditions de détention, souvent inhumaines, jusqu’à l’acte d’accusation et au procès. Alors que la loi irakienne prévoit que les détenus soient présentés dans les vingt-quatre heures devant un juge et qu’ils aient un avocat, ces droits sont ignorés, relève HRW. Plusieurs suspects ont affirmé avoir été torturés pour livrer des aveux. Ceux-ci sont ensuite utilisés comme uniques preuves lors de procès expéditifs auxquels les victimes de l’EI ne peuvent assister. Les juges ne font en outre pas de différence entre un combattant qui a participé à des crimes contre l’humanité et un employé d’hôpital dans une ville contrôlée par l’Etat islamique.
Les Français détenus au Kurdistan syrien ne risquent pas, eux, la peine de mort. Les autorités du Rojava, la région kurde du Nord-Est, l’ont abolie dans leur code pénal adapté de celui en vigueur en Syrie. «Nous respectons les conventions internationales et nos institutions peuvent mener des procès équitables. La question des jihadistes français sera réglée avec la France, qui est notre alliée. L’essentiel est que ces terroristes soient jugés, par nous ou par des tribunaux de l’Hexagone», affirme le représentant du Rojava en France, Khaled Issa. Pour autant, la région kurde n’est pas un Etat. C’est un territoire, formé de trois cantons, qui s’est peu à peu autonomisé depuis 2011 et le soulèvement syrien. Il est dominé par le PYD (Parti de l’union démocratique), déclinaison syrienne du PKK turc et sa branche armée, le YPG. «Il n’y a pas de véritable système judiciaire au Rojava. Même si tel ou tel groupe prétend être en mesure de mener des procès, il ne représente pas un Etat signataire des traités internationaux. Les institutions ne sont pas en place», explique la conseillère pour Amnesty International Donatella Rovera. «En réalité, les autorités kurdes ne veulent pas juger les jihadistes français, elles n’ont pas les structures adéquates. Elles préféreraient que la France les récupère, mais d’une manière officielle, qui ferait du Rojava un interlocuteur reconnu», note un chercheur spécialiste de la région.
Au strict plan procédural, les juges antiterroristes français attendent bien évidemment l’exécution de leurs mandats d’arrêt. Les parties civiles, elles, espèrent que d’éventuels commanditaires d’attentats – notamment ceux du 13 Novembre – restés en Syrie puissent comparaître un jour aux procès (lire ci-contre). Ensuite, c’est à nouveau la zone grise. En fonction des activités, du grade et du temps passé au sein de l’EI, la valeur des prisonniers varie pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Concernant Emilie König ou Thomas Barnouin, proche des frères Clain, on imagine sans peine l’appétit de la DGSI pour de longs interrogatoires. Pour les gros bonnets, les services pourraient donc enjoindre la diplomatie à travailler afin de les ramener dans l’Hexagone. D’un point de vue moral, enfin, de nombreux avocats estiment que la France honorerait ses valeurs démocratiques en ne laissant pas ses ressortissants – quand bien même jihadistes – aux mains de pays comme l’Irak, appliquant la peine capitale. Faut-il rappeler que depuis des années, le Quai d’Orsay s’active pour éviter le même traitement à Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie ?
Liberation.fr
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Le gouvernement veut que les jihadistes françaises arrêtées au Kurdistan syrien soient « jugées là-bas » si leurs droits sont respectésLes femmes jihadistes françaises arrêtées dans le « Kurdistan syrien » seront « jugées là-bas », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, jeudi 4 janvier sur RMC et BFMTV. Mais à une condition : que les institutions judiciaires locales soient « en capacité d’assurer un procès équitable » avec des « droits de la défense respectés ». Mercredi, deux Françaises jihadistes, dont Emilie König, ont demandé à être rapatriées en France pour être jugées. | |
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La jihadiste française Emilie König arrêtée en Syrie par les forces kurdesLa jihadiste française Emilie König a été arrêtée en Syrie par les forces kurdes, ont indiqué des sources antiterroristes françaises à France 2, mardi 2 janvier, confirmant une information de RMC. Emilie König avait été ajoutée à la liste des « combattants terroristes étrangers » des Etats-Unis en septembre 2015. « C’est une personnalité dans la communauté jihadiste. Elle est très active sur les réseaux sociaux, diffuse la propagande et réalise le recrutement de volontaires », avaient commenté des responsables français de la lutte antiterroriste. | |
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Deux personnes projetant de commettre des attentats en France arrêtées et mises en examenLes deux suspects, un homme de 21 ans et une femme de 19 ans, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Ils étaient en contact avec des membres du groupe Etat islamique. | |
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Qui est Thomas Barnouin, ce jihadiste français proche de la mouvance de Mohamed Merah arrêté en Syrie ?Il est l’un des vétérans de la nébuleuse jihadiste du Sud-Ouest dans laquelle ont gravité Mohamed Merah et les frères Clain. Thomas Barnouin est tombé aux mains des combattants kurdes en Syrie, où il était parti se battre en 2014. Cet Albigeois de 36 ans a été arrêté avec d’autres jihadistes français le 17 décembre par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la région d’Hassaké (nord-est de la Syrie). | |
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INFO FRANCE 2. Huit jihadistes présumés partis de France, dont une figure des filières du Sud-Ouest, arrêtés en SyrieHuit jihadistes présumés, partis de France et tous en fuite dans la vallée de l’Euphrate, ont été interceptés ensemble par les forces kurdes en Syrie, a appris France 2 de source policière, mercredi 27 décembre. L’Albigeois Thomas Barnouin, condamné en 2009 en France à cinq ans de prison, dont un avec sursis, dans l’affaire de la filière dite d’Artigat (un village de l’Ariège), fait partie de ce groupe arrêté par les forces kurdes, a précisé cette même source à France 2. Thomas Barnouin a été membre d’une nébuleuse jihadiste dans laquelle | |
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© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Telegram : qui sont les trois piliers de la propagande djihadiste arrêtés ?C’est un coup d’arrêt à l’activité des partisans de l’État islamique sur Telegram. Début décembre, trois hommes soupçonnés de relayer la propagande du groupe djihadiste via cette messagerie cryptée ont été arrêtés dans le Nord, a révélé Europe 1 mercredi. Les deux premiers ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, le troisième pour apologie du terrorisme. Selon nos informations, les deux principaux suspects alimentaient à eux seuls plus de la moitié de la propagande française sur l’application cryptée Telegram.
Florentin H., 18 ans
Le plus jeune des suspects, tout juste 18 ans, a été mis en examen le jour de son anniversaire. Il avait créé son premier compte Telegram en 2014, à l’âge de 15 ans. Dans des messages parfaitement orthographiés qu’Europe 1 a pu consulter, ce jeune Français converti n’hésitait pas à encourager ses abonnés à commettre des attentats : « attaquez-les dans leurs maisons, routes, centres commerciaux et clubs et dans les endroits où ils ne soupçonnent pas que vous venez ». Et s’impatientait même : « Qu’attendez-vous ? ».
Florentin H. faisait des allers-retours entre la Belgique, près de la frontière, où il habitant, et Roubaix, où il travaillait. Officiant sous divers pseudo dont Al Rawi, il postait sur Telegram de nombreuses images gores de décapitations d’otages, mais aussi d’enfants armés. Via le réseau, il était en contact avec le pseudo imam franco-suisse arrêté début novembre, mais aussi avec un détenu de Fresnes qui préparait un attentat depuis sa cellule.
Crédit : DR
Abdelkhalik K., 31 ans.
Revenu d’Egypte avant l’été, l’homme qui a alimenté jusqu’à une dizaine de comptes Telegram a été arrêté à Wattrelos, près de Roubaix. Habitué des « clashs » avec les internautes défendant des groupes djihadistes rivaux de l’EI, comme Al-Qaïda, il est soupçonné d’avoir administré les comptes An-Nur de propagande officielle. D’après nos informations, le Français tentait également de recruter d’autres personnes pour relayer la propagande.
Tout comme Florentin H., l’homme est soupçonné d’avoir été contact direct avec des membres de l’Etat islamique en Syrie, responsables de la propagande francophone. L’activité des deux hommes était suffisamment intense pour que les magistrats considèrent que les faits dépassent la simple apologie. Tous deux ont donc été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et placés en détention provisoire.
Antony F. 27 ans
Le dernier suspect revendiquait le surnom de Tony Banana, en référence à Tony Montana du film Scarface, mais était plus connu comme « Azz Dine » sur Telegram. L’homme, qui aurait travaillé dans l’industrie automobile, a été interpellé dans une commune limitrophe de Douai où il était assigné à résidence, puis placé en détention provisoire. Il a notamment glorifié la commission d’attentats.
L’homme, de nationalité française, était aussi était en contact avec l’imam franco-suisse, à qui il conseillait d’être plus discret avant d’agitateur.
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Le procès de Salah Abdeslam, qui devait débuter lundi à Bruxelles, est reportéLe procès de Salah Abdeslam, qui devait s’ouvrir lundi 18 décembre à Bruxelles, est reporté, a appris mercredi franceinfo de source proche du dossier, confirmant une information de la RTBF. Le terroriste, seul survivant du commando des attentats du 13-Novembre, devait comparaître pour « tentative d’assassinats sur plusieurs policiers français et belges dans un contexte terroriste », au cours de ses quatre mois de cavale, après les attaques de Paris et Saint-Denis. Son ancien avocat, le Belge Sven Mary, qui doit finalement assurer sa défense, demande un délai pour prendre connaissance du dossier. Les parties décideront d’une nouvelle date de procès lundi prochain. | |
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