La lettre de Laurent Joffrin……….(12/02/2020)

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Libération 12 février 2020
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Macron vert

Forte parole de Jean-François Eliaou, député LREM de l’Hérault, décrivant la séance de coaching des députés En marche tenue mardi soir par Emmanuel Macron : «Il suffit qu’il parle pour que les gens se sentent reperfusés.» Le néologisme n’est pas très heureux, d’autant que c’est une manière de confesser que le groupe parlementaire En marche vit… sous perfusion, tel un grand malade. Les godillots LREM se plaignent de leur manque d’autonomie. Ils réclament néanmoins leur dose régulière de jouvence macronienne.

En dehors de cette confidence révélatrice, l’ordre du jour aux armées prononcée par le général en chef a livré plusieurs réflexions notables. Sur le passé, qui éclaire sa conception du rapport gouvernement-majorité : il faut éviter, a dit Emmanuel Macron, de reconstituer le duo aile droite-aile gauche qui a miné la présidence Hollande. «Le quinquennat précédent s’est disloqué sur des aventures personnelles», a-t-il ajouté, oubliant de rappeler que la principale «aventure personnelle» des années 2012-2017 fut la sienne, fort réussie au demeurant.

Il est vrai qu’il y en eut d’autres, qui ont symétriquement échoué. L’équipée des frondeurs s’est soldée par le score calamiteux de Benoît Hamon à la présidentielle. Quant à celle de Manuel Valls, fort loyal jusqu’en 2016 mais défecteur ensuite, elle a abouti à un échec cinglant, à Paris comme à Barcelone.

Ce qui débouche sur un paradoxe supplémentaire : le Président n’exclut pas de recourir à l’article 49.3 pour surmonter l’obstruction parlementaire de La France insoumise à la réforme des retraites. C’est justement sur ce point – le 49.3 – qu’il s’était séparé de son propre gouvernement, coupable d’avoir fait passer la loi travail grâce au même raccourci constitutionnel.

L’avenir ? Il se dessine aussi dans l’adresse macronienne, fondée sur deux piliers. Le «régalien», comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire l’autorité de l’Etat – et la fermeté-brutalité policière – destiné à rassurer la droite de l’électorat et à priver LR d’oxygène. L’écologie, en second lieu, où une action spectaculaire permettra, pense le Président, de recoller les morceaux avec les électeurs de centre-gauche déroutés par sa droitisation.

On dira que c’est l’alliance de la carpe et du lapin. Pas si sûr. Contrairement à ce que disent certains écologistes, la lutte contre la dégradation de la planète n’est pas forcément de gauche. En Autriche, les écologistes se sont alliés avec la droite dure sur un programme anti-immigration très raide. En échange, ils ont obtenu la promesse que le pays arriverait rapidement à la neutralité carbone. La Terre aux Terriens, l’Autriche aux Autrichiens. En Allemagne, la sensibilité écologique transcende les clivages et permet des alliances qu’on trouverait en France compromettantes. En Grande-Bretagne, Boris Johnson, maire de Londres, avec ses «Boris bikes», comprenait fort bien les impératifs de la lutte contre la pollution. Il est aujourd’hui le chef des conservateurs. Un peu partout, le patronat des multinationales, y compris celui de l’énergie, a écouté les scientifiques et prend au sérieux les menaces qui pèsent sur la planète. En France même, plusieurs écologistes chevronnés, ardents défenseurs de la planète, Pascal Canfin ou Daniel Cohn-Bendit, verts si l’en est, ont rejoint le projet macronien. A Paris, une partie des écologistes ne sont pas rétifs envers une alliance avec Cédric Villani, électron libre de la macronie. Etc.

Après tout, si l’on croit au verdict de la science, l’impératif écologique s’impose à tous, pas seulement à la gauche, qui se détermine sur des critères plus larges. D’où la division qui caractérise l’écologie française aujourd’hui : plutôt gauche radicale avec Bayou, centriste avec Jadot. Du coup, un Macron gagné aux thèses vertes peut rallier ceux qui placent l’urgence climatique «avant tous les vieux clivages».

Le Président le confie volontiers : pour lui, la vie politique n’oppose plus droite et gauche, mais partisans de l’ouverture et sectateurs de la fermeture, de l’identité et du «vieux monde». Dans ce schéma, les écologistes prennent naturellement leur place du côté de l’ouverture : En marche pour la planète…

Tel est le paysage qui se dessine. Ceux qui croient à l’obsolescence de la césure droite-gauche approuveront. Ceux qui croient encore à la gauche, à la justice sociale, à la République égalitaire, à la maîtrise de la société par elle-même, s’inquiéteront.

LAURENT JOFFRIN
 
Publié dans : Ecologie | le 12 février, 2020 |Pas de Commentaires »

La lettre de Laurent Joffrin………….(11/02/2020)

Libération 11 février 2020
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

La démagogie à 90 km/h

Le peuple a toujours raison, disent les populistes. Si besoin en était, cette fausse maxime vient d’être réfutée une nouvelle fois. Instaurant une limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires (bidirectionnelles sans séparateur central, selon le jargon), le gouvernement Philippe avait suscité une levée de boucliers. Mesure absurde, disait-on, prise dans un bureau sans égard pour les ruraux, destinée seulement à accentuer la répression dans le but de remplir les caisses de l’Etat : tel était le réquisitoire martelé par le lobby automobile, la majorité de l’opinion et une grande partie des élus locaux. Les spécialistes avaient beau rappeler que ces routes secondaires enregistrent plus de la moitié des décès survenus chaque année en France (3 488 au total) et que la vitesse est l’un des facteurs principaux d’accident : rien n’y a fait. Ce ralentissement, qui fait perdre trois ou quatre minutes sur un trajet de 50 kilomètres, semblait une mesure arbitraire, dictatoriale, fascisante et même pire : parisienne.

Avec un indéniable courage, Edouard Philippe avait tenu bon, avant de céder partiellement à la pression et d’autoriser les départements à revenir à 90 km/h si bon leur semblait, assouplissement qui entre en vigueur ces jours-ci. Ainsi, pendant douze mois d’expérimentation, les 80 km/h se sont imposés. Le résultat est sans appel. La Sécurité routière évalue à plus de 200 le nombre des vies sauvées grâce à la diminution de la vitesse.

Comment a-t-elle calculé ce chiffre ? En comparant le nombre des morts pendant la période des 80 km/h à la moyenne des cinq années précédentes. Il y a trois causes essentielles aux accidents, l’alcool, l’inexpérience et la vitesse. Comme on voit mal pourquoi la consommation d’alcool au volant aurait soudainement baissé, ni comment l’expérience des conducteurs aurait brutalement progressé d’une année sur l’autre, le seul facteur qui puisse expliquer la différence entre les deux périodes réside dans la diminution de la vitesse autorisée. La Sécurité routière est d’ailleurs déçue par ce bilan : elle escomptait une baisse de plus de 300 décès. Selon elle, la destruction des radars survenue pendant la crise des gilets jaunes a empêché la mesure de s’appliquer pleinement. Radars que la vox populi voue également aux gémonies, accusant encore l’Etat «d’augmenter-la-répression-pour-remplir-ses-caisses».

Deux cents morts : tel aurait été le coût humain du poujadisme anti-sécurité routière s’il avait prévalu. Rappelons que la mortalité routière ne cesse de diminuer en France en dépit de l’augmentation du nombre de trajets, grâce aux sages mesures arrêtées par les pouvoirs publics (limitations de vitesse, ceinture de sécurité, normes plus contraignantes, contrôles techniques, installation de radars, etc.) et qui, toutes, ont donné lieu aux mêmes protestations démagogiques contre «l’augmentation-de-la-répression-pour-remplir-les-caisses». Nous étions autour de 15 000 morts par an dans les années 70, à moins de 4 000 aujourd’hui.

Un référendum tenu sur ce sujet aurait sans doute désavoué le gouvernement Philippe. Voilà qui illustre la limite de ce mode de consultation, si prisé par ceux qui ne jurent que par le RIC (référendum d’initiative citoyenne). Il faut à ce sujet rappeler que la souveraineté populaire, principe fondateur, s’exerce en France par deux moyens : le référendum d’une part, l’élection de représentants chargés de contrôler le gouvernement, d’élaborer et de voter les lois, d’autre part. Ce second moyen fait fond sur l’élaboration collective entre gens de bonne foi et sur la rationalité des débats. Dans un dossier comme la sécurité routière et dès lors que la population est d’accord pour diminuer autant que possible la mortalité sur les routes, il est parfaitement logique d’en déléguer les modalités précises à des experts – sous le contrôle des instances légales procédant de l’élection – plutôt que de l’abandonner au vent de l’opinion. Tout observateur qui se plonge dans le dossier sait que la vitesse figure parmi les premières causes d’accident ou, si elle n’en est pas la cause, qu’elle aggrave les dommages corporels infligés aux victimes. Cette vérité étant établie rationnellement par l’accidentologie, aucun vote populaire ne saurait la controuver. En un mot, le peuple, en démocratie, détient la souveraineté. Non la science infuse.

LAURENT JOFFRIN
 
Publié dans : ACTUALITES | le 11 février, 2020 |Pas de Commentaires »

Macron n’a pas d’enfant, lui……………….(11/02/2020)

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Congé de deuil après la mort d’un enfant : « On n’arrête jamais de le pleurer », témoignent des parents
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Publié dans : SOCIAL | le 11 février, 2020 |Pas de Commentaires »

C’est clair…………………….(10/02/2020)

Ecrivains, sociologues ou philosophes, ils fustigent la politique « néolibérale » de Macron et assument de ne pas voter pour lui, même face à Marine Le Pen.

   

Il avait écrit un texte, mais, un micro à la main, face à une assemblée de grévistes, en ce matin de janvier ensoleillé, Jacques Rancière parle sans notes. Gare de Vaugirard, le philosophe est venu « affirmer un soutien total à une lutte exemplaire », celle des cheminots en grève depuis quarante-deux jours. De sa petite voix, il livre son analyse : « Démolir le système de retraites fondé sur la lutte collective et l’organisation solidaire, c’est pour nos gouvernants la victoire décisive. »

Les intellectuels de gauche semobilisent. De tout cœur avec les grévistes, ils appellent à la solidarité financière, signent des pétitions, participent à des assemblées générales comme au bon vieux temps de Mai-68. « Toute guerre est une guerre de mots, il faut compter ses forces. Chacun apporte sa pierre », témoigne l’écrivain Laurent Binet. Une semaine avant Jacques Rancière, Etienne Balibar, qui fut lui aussi l’élève de Louis Althusser, grand professeur en marxisme des années 1970, s’était rendu à l’AG de la gare de l’Est. Une démarche « naturelle » :

« On est des écrivains, des techniciens des mots. Certains se sont présentés comme des porte-parole. On pense à Sartre, à Bourdieu. L’intellectuel est aussi l’intermédiaire, le médiateur, celui qui facilite les convergences. C’est ce rôle qu’on joue modestement. »La place des intellectuels dans la vie politique française a déjà une longue histoire. « Cela s’est cristallisé au XVIIIe siècle, puis au XIXe siècle avec l’affaire Dreyfus. “Intell

L’OBS
Publié dans : ELECTIONS | le 10 février, 2020 |Pas de Commentaires »

La lettre de Laurent Joffrin……………..(10/02/2020)

La lettre de Laurent Joffrin.................(10/02/2020) dans BREXIT transpix

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Libération 10 février 2020
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

A nationaliste, nationaliste et demi

Quand on est souverainiste pour soi-même, il ne faut pas s’étonner de voir le souverainisme gagner chez les autres. C’est ce qui arrive au Royaume de moins en moins Uni de Boris Johnson. La victoire sans appel du stratège à la tignasse blonde semblait avoir mis fin à l’interminable feuilleton du Brexit. Mais comme dans les séries à succès, un mystérieux «showrunner» de la politique britannique a prévu une deuxième saison.

Il s’agit d’abord des négociations touffues avec l’UE qui vont encore empoisonner la vie de Downing Street pendant au moins un an. Il s’agit ensuite du pied de nez inconscient que les conservateurs s’apprêtent à adresser aux électeurs qui ont assuré la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE : ceux-ci avaient voté pour plus de protection face à la mondialisation. Or, Johnson et ses acolytes ne sont guère soucieux de protection. Au contraire, ils veulent ouvrir l’île au grand vent du large et bâtir une Grande-Bretagne «mondiale». Calcul cynique, mais calcul logique. En ouvrant leur pays au reste du monde, le gouvernement de Londres espère lancer une phase de prospérité libérale, inégalitaire à coup sûr, mais bénéfique à l’économie, soudain boostée par l’ouverture de «ports francs» (zones sans droits de douane) et par l’abaissement des normes environnementales. Le modèle libre-échangiste a toutes sortes d’inconvénients, notamment pour les classes populaires, mais il sert le business.

Et surtout, la principale intrigue de la saison 2 met en scène ces deux possessions du royaume que sont l’Ecosse et l’Irlande du Nord. Déjà le SNP, (Scottish National Party), anti-Brexit, demande la tenue d’un nouveau référendum d’indépendance, qui lui permettrait de renouer les liens avec l’UE. Le gouvernement Johnson a les moyens constitutionnels de l’empêcher. Mais la pression ne se relâchera pas.

Voici maintenant que dans la République d’Irlande, le parti nationaliste Sinn Féin, jadis vitrine légale de l’IRA, vient d’effectuer une percée spectaculaire. Revenu à des méthodes démocratiques, abandonnant les armes, le parti de Gerry Adams (auquel a succédé Mary Lou McDonald), présent au Sud et au Nord, exige depuis toujours la réunification de l’île.

Johnson a évité le pire en acceptant, au cours des négociations avec l’UE, de faire passer la frontière dans la mer d’Irlande et non entre les deux parties de l’île. Mais le Sinn Féin, doté un programme social plutôt musclé – ou audacieux – a convaincu un nombre d’électeurs considérable et totalement inattendu. Ce qui rend plus crédible la perspective d’une réunification irlandaise post-Brexit. Si l’hypothèse se confirme, le «splendide isolement» cher à la diplomatie de l’Empire britannique pourrait prendre une acception moins glorieuse : celle où une Angleterre «mondiale» se retrouvait en effet isolée, amputée de ses deux fleurons historiques, l’Ecosse et l’Irlande. Le souverainisme est contagieux, ce n’est pas le moindre de ses défauts.

LAURENT JOFFRIN
Publié dans : BREXIT | le 10 février, 2020 |Pas de Commentaires »

Coronavirus……………….(09/02/2020)

En Chine continentale, le nombre de cas confirmés était dimanche de près de 37.200, soit 2.600 cas supplémentaires par rapport au précédent bilan quotidien.

Par L’Obs avec AFP

Publié le 09 février 2020 à 08h54

   

Le nouveau coronavirus a fait plus de 800 morts, presque tous en Chine, dépassant désormais le bilan mondial du Sras, mais l’OMS a dit voir une « bonne nouvelle » dans la stabilisation du nombre de nouvelles contaminations.

Le virus 2019-nCoV, apparu en décembre surun marché de Wuhan (centre), a fait 89 morts supplémentaires en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), soitun nouveau record quotidien, a annoncé dimanche la Commission nationale de la santé.

Alors qu’une partie du pays est de facto placée en quarantaine, le bilan de l’épidémie en Chine continentale atteint désormais 811 morts, auquel s’ajoutent un décès à Hong Kong et un autre aux Philippines. Il dépasse ainsi désormais celui du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a cependant estimé samedi que le nombre de cas de contamination relevés quotidiennement en Chine se stabilisait, même s’il est trop tôt pour en conclure que l’épidémie a dépassé son pic.

Contaminations en baisse

« Nous enregistrons une période de stabilité de quatre jours, où le nombre de cas rapportés n’a pas progressé. C’est une bonne nouvelle et cela pourrait refléter l’impact des mesures de contrôle qui ont été mises en place », a déclaré le responsable des programmes sanitaires d’urgence de l’OMS, Michael Ryan.En Chine continentale, le nombre de cas confirmés était dimanche de près de 37.200, soit 2.600 cas supplémentaires par rapport au précédent bilan quotidien.

Ce dernier chiffre est nettement inférieur aux près de 3.900 nouvelles contaminations annoncées mercredi par les autorités chinoises dans leur bilan quotidien.

Le nombre de cas suspects a également nettement diminué: il était dimanche d’un peu plus de 3.900 pour les dernières 24 heures, contre plus de 5.300 dans le bilan communiqué jeudi.

Fin janvier, l’un des meilleurs spécialistes chinois des maladies respiratoires, Zhong Nanshan, avait estimé que l’épidémie pourrait atteindre un pic aux alentours du 8 février avant de commencer à refluer.

Lettres ouvertes

Au vu du reflux des nouvelles contaminations, « je pense que d’ici 15 jours les choses vont s’améliorer », déclare à l’AFP Melissa Santos, une étudiante dominicaine qui n’est pas sortie de son appartement à Wuhan depuis une semaine.

La jeune femme a prévu de sortir dans la journée pour aller chercher du ravitaillement, mais équipée d’un masque et de gants. « Je suis un peu inquiète, j’ai lu que le virus peut se transmettre en quelques secondes », dit-elle, interrogée par téléphone depuis Pékin.

L’épidémie continue de se propager dans le monde. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Cinq nouveaux cas (quatre adultes et un enfant, tous de nationalité britannique) ont été annoncés en France samedi, portant le total à 11 dans le pays.

En Chine même, la mort vendredi d’un jeune médecin qui avait été réprimandé pour avoir donné l’alerte fin décembre continuait à susciter une rare polémique, dans un pays où l’information est étroitement contrôlée.

Des intellectuels ont ainsi diffusé au moins deux lettres ouvertes qui ont circulé sur les réseaux sociaux depuis la mort du docteur Li Wenliang dans un hôpital de Wuhan.

Le médecin, décédé du coronavirus, fait désormais figure de martyr face à des responsables locaux accusés d’avoir caché les débuts de l’épidémie.

« Cessez de restreindre la liberté de parole », plaident ainsi dix professeurs de Wuhan, dans une lettre qui a depuis été retirée du réseau social Weibo.Une autre lettre, émanant d’anciens élèves anonymes de la prestigieuse université Tsinghua a Pékin, appelle le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir à cesser de faire de sa « sécurité politique la seule priorité ».

Le régime communiste a réagi en annonçant vendredi l’envoi d’une commission d’enquête à Wuhan.

« Les autorités centrales sont déterminées à obtenir la vérité et à découvrir les responsables » des sanctions prises contre le docteur Li, a commenté le quotidien de langue anglaise China Daily.

Masque obligatoire

Outre la région de Wuhan, coupée du monde depuis le 23 janvier, les mesures de confinement restent strictes dans de nombreuses villes chinoises, où des dizaines de millions de personnes doivent rester calfeutrées chez elles.

Hong Kong oblige depuis samedi les personnes en provenance de Chine continentale à rester confinées pendant deux semaines. Shanghai, capitale économique chinoise, a imposé le port du masque de protection dans les lieux publics.

Ailleurs, de nombreux pays musclent leurs mesures restrictives à l’encontre des personnes en provenance de Chine, et déconseillent les voyages dans ce pays, la France étant la dernière en date samedi. La plupart des compagnies aériennes internationales ont interrompu leurs vols vers la Chine continentale.

Les premiers rapatriés de Wuhan, arrivés le 31 janvier de Chine et placés en quarantaine près de Marseille (sud), verront leur période de confinement prendre fin comme prévu le 14 février, leur annoncé la Sécurité civile samedi sous les applaudissements.

Trent-huit autres ressortissants français devraient être rapatriés dimanche de Wuhan dans un vol organisé par les autorités britanniques. Ilsseront eux aussi placés en confinement pendant 14 jours.

L'Obs

L’Obs avec AFP

Publié dans : ACTUALITES | le 9 février, 2020 |Pas de Commentaires »

Tempête…………………………….(09/02/2020)

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Tempête Ciara : 35 départements du nord de la France placés en vigilance orange
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Tempête……………………….(08/02/2020)

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« Le plus gros de l’épisode sera pour dimanche soir » : la tempête Ciara va balayer le nord de la France, des rafales de 140 km/h attendues
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Publié dans : SECURITE | le 8 février, 2020 |Pas de Commentaires »

La lettre de Laurent Joffrin……..(07/02/2020)

Libération 07 février 2020
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Mila et le maelström

On a beau s’habituer à tout, la chose laisse tout de même pantois. Ainsi, pour avoir posté sur la Toile une vidéo provo­catrice envers l’islam –  insultante même  – dans le feu d’une embrouille entre jeunes comme il en existe des milliers en ligne, la jeune Mila doit vivre sous protection policière, quitter son lycée et retrouver péniblement une place dans un ­autre établissement, chassée par un déferlement de haine et de menaces de mort. Tout cela se passant dans la République française laïque, au sein d’une école dont la première vertu est d’assurer l’éducation des jeunes générations dans un climat de sereine tolérance. 

Personne ou presque ne recommandera l’usage d’invectives vulgaires dans la légitime critique de telle ou telle religion. Dans une société civilisée, on évite autant que possible d’injurier les convictions religieuses de ses voisins. Mais au pays de la satire anticléricale, du surréalisme transgressif, de la traditionnelle moquerie envers les religions impérieuses, on mesure la régression que ces lynchages en ligne risquent d’entraîner pour la liberté d’expression. Au rebours de l’insigne maladresse démontrée par la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, dans sa première réaction, le blasphème est licite en France, comme dans la grande majorité des démocraties. La loi est sur ce point d’une clarté cristalline. Ce qui nous conduit à tirer quelques leçons de cette affaire au départ microscopique, changée en polémique nationale par la violence verbale des contempteurs de la jeune Mila.

1) Une nouvelle fois, on mesure combien les sociétés contemporaines se sont laissées déborder par la puissance biface des réseaux sociaux. Instrument fascinant de culture et de communication, la Toile reste aussi un monstre sans limites. Des millions d’utilisateurs n’ont pas compris que ce qu’on poste sur les réseaux échappe à la première seconde au champ de la vie privée ou des cercles de proches pour devenir une déclaration publique susceptible, dans les cas majeurs, de faire le tour de la Terre. Dans une société policée, apaisée, ce qu’on dit dans l’intimité n’a pas vocation à devenir parole publique. L’abolition de cette barrière par Internet transforme le débat public, déjà passablement violent, en foire d’empoigne permanente qui laisse libre cours à toutes les pulsions, y compris les plus ­blessantes ou les plus mortifères. Faute d’un mode d’emploi reconnu, selon le langage de la ­psychanalyse, le «ça» et le «moi» emportent le «surmoi» dans un maelström d’affects grossiers. Il serait peut-être temps d’y réfléchir collectivement, pour retrouver, à l’expérience, les règles élémentaires de la communication civilisée.

2) Avant et après sa vidéo, Mila a été victime d’agressions en ligne sexistes et homophobes (c’est d’ailleurs ce qui a déclenché sa diatribe sur l’islam). Les réactions des associations féministes ou LGBT ont été variables, allant du soutien clair et immédiat à la défense gênée. Elles sont globalement restées inaudibles, alors même que ces associations ont pour habitude de professer haut et fort une vigilance de tous les instants. Pourquoi ? Parce les agresseurs sont –  ou semblent être  – des musulmans. Voilà le résultat d’idéologies certes bien intentionnées, mais qui sont handicapées par un essentialisme pervers. On juge les agresseurs pour ce qu’ils sont, et non pour ce qu’ils font. Selon qu’ils appartiennent ­à tel groupe, pour les mêmes faits, ils seront plus ou moins condamnables. Du coup, on introduit une hiérarchie des victimes et des coupables propice à toutes les dérives racialistes. Alors que dans ce domaine, comme dans tant d’autres, le bon vieil universalisme est la seule boussole légitime.

3) L’affaire, aussi bien, démontre la virulence de la pression intégriste, qui tend à rétablir de fait, et contre l’esprit des lois, l’interdiction du blasphème. Autre régression déplorable, justiciable d’une résistance et d’une lutte sans complexes, ni faiblesse.

4) On remarquera, enfin, que la principale autorité musulmane du pays, le CFCM, par la voix de son président, Mohammed Moussaoui, ne dit pas autre chose : «Nous devons accepter que l’islam soit critiqué y compris dans ses principes et fondements. […] La liberté d’expression est fondamentale. Elle est source d’enrichissement et de progrès par la diffusion d’idées et d’opinions qu’elle permet. Elle est le fondement de notre démocratie et le rempart contre toutes les formes d’alié­nation.» On ne saurait mieux dire. Comme quoi, tout n’est pas perdu.

LAURENT JOFFRIN
 
Publié dans : "AFFAIRES" | le 7 février, 2020 |Pas de Commentaires »

La lettre de Laurent Joffrin………..(07/02/2020)

Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Ruissellement vers le haut

On n’a peut-être pas assez souligné les résultats de l’étude réalisée par l’OFCE, think tank keynésien (plutôt de gauche, mais aussi sérieux et précis dans le maniement des chiffres). Il en ressort une chose très simple : l’étiquette de «président des riches» accolée de manière polémique à Emmanuel Macron au début du quinquennat correspond bien au contenu du flacon.

Analysant sur deux ans l’effet des décisions fiscales et budgétaires arrêtées par le gouvernement Philippe, l’OFCE montre qu’une grande partie des douceurs sonnantes et trébuchantes dispensées par l’Etat depuis 2017 est allée aux plus aisés, tandis que les réformes du logement et des allocations chômage ont fait diminuer le revenu des Français les plus défavorisés (de 5%). Ainsi le «ruissellement», qui est censé justifier les politiques libérales, a bien eu lieu. Mais à l’envers. Selon un phénomène gravitationnel étrange, l’argent a ruisselé… vers le haut, ce qui surprendra les physiciens, mais pas les économistes habitués à examiner l’effet des médications libérales administrées dans les grands pays depuis la «révolution conservatrice» des années 80. Les «premiers de cordée» célébrés par le régime ont obtenu les récompenses qui s’attachent à leur statut. Les autres ont dû, en proportion, serrer un peu plus autour de leur taille, à la manière d’une ceinture, la corde censée les relier à leurs compatriotes.

Une nouvelle fois, s’il en était besoin, on perçoit la différence qui sépare les politiques de gauche des politiques de droite. Sous Hollande, dans une mesure modérée mais très réelle, les inégalités évaluées par le fameux coefficient de Gini s’étaient réduites. Elles s’accroissent ensuite. Ainsi le «nouveau monde» promu par la macronie est plus inégalitaire que l’ancien. Ainsi le «néisme» (la passion de la nouveauté) n’est pas toujours synonyme de progrès social.

Les accusés se défendront en soulignant que l’emploi, en compensation, s’est amélioré et que le chômage a connu une décrue lente mais significative. Chose incontestable. Mais là encore, les chiffres nous éclairent. Un lecteur attentif de cette lettre, Jean-Marie Battiston, banquier de philosophie libérale, mais lui aussi précis dans ses analyses, nous a fait remarquer que le redressement de l’emploi a commencé avant l’élection d’Emmanuel Macron, dès le milieu de l’année 2016, même s’il est survenu trop tard pour permettre à l’ancien président de se représenter.

Paradoxe : l’un des protagonistes de ce redressement, alors ministre de l’Economie, s’appelait Emmanuel Macron. La conclusion s’impose d’elle-même : à la faveur de l’élection présidentielle, la chrysalide de centre gauche est devenue un papillon de droite.

LAURENT JOFFRIN
Publié dans : Politique | le 7 février, 2020 |Pas de Commentaires »
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